En 1943-1944 se produisit ce que l'on appela
ensuite un scandale. Expliquons- nous : le
championnat pro, remis en selle l'année précédente,
fut purement et simplement supprimé sur l'initiative
du nouveau commissaire général aux sports,
le colonel Pascot.
Le championnat fut remplacé par une épreuve
groupant des équipes représentant chacune
une région et possédant des professionnels
rétribués par cet organisme d'Etat.
Ce fut la ruine de clubs tels que Grenoble,
Annecy, Brive et Avignon qui ne purent ,
en une saison, amortir les capitaux engagés.
De plus, il ne resta plus aux autres clubs
pros concernés qu'à disputer le championnat
de France amateur avec les quelques joueurs
qui leur furent laissés. |
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Cette année-là en football c'est la régionalisation
avant la lettre puisque le championnat compte
dix-huit équipes dites fédérales : l'Artois,
l'Auvergne, la Bretagne, Paris-Capitale,
Paris-Ile-de-France, la Côte-d'Azur,le Dauphiné,
le Languedoc, la Lorraine, le Lyonnais, la
Normandie, la Provence et les Pyrénées.
Rassemblement quelque peu hétéroclite, mais
pourtant le plus souvent à base d'équipes
de clubs de l'année précédente, tels l'Artois,
les Flandres, la Normandie, la Provence,
la Côte-d'Azur qui sont ni plus ni moins
les équipes de Lens, Lille, Rouen, Marseille,
Nice.
D'autre comme Paris-Capitale sont des sélections
du Racing club de Paris et du Red Star. |
C'est en juin 1943 que le commissaire général
Pascot décida de prendre sous sa tutelle
toutes les fédérations.
Il voulait, disait-il "assainir le football
français en rendant les clubs à une activité
amateur et donner à la fonction du joueur
rétribué la dignité et la sécurité".
Seize équipes régionales furent ainsi créées,
allant de Lille-Flandres à Nice-Côte d'Azur,
en passant par Clemont-Ferrand-Auvergne. |
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C'est Lens-Artois qui remportera le titre
d'un championnat qui ne put se terminer.
Seul Lille-Flandres et sur la fin Paris-Capitale
essayèrent d'inquiéter les Lensois finissant
avec un point d'avance sur les Lillois et
deux points sur les Parisiens (41, 40 et
39).
L'équipe de Lens se présente à l'époque dans
la formation suivante : Créteur-Marek, Beaucourt,
Gouillart-Fougnies, LeWandowski-Ourdouillé-Fruleux,
Stanis, Kruchala.
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La Coupe de Fance elle est remportée par
l'équipe de Nancy-Lorraine (qui est en fait
l'équipe de Sochaux) qui bat celle de Reims-Champagne
par 4-0. La composition de cette équipe est
la suivante : Coulon-Rué, Magnin, Mathieu-Givert,
Grandidier-Pessonneau, Parmeggiani, Poblome,
Sesia, Jacques.
Le meilleur buteur du championnat est l'étonnant
Lensois Dembiki Stéphan dit Stanis, un colosse
plein d'allant dont le tir est lourd et meurtrier.
Il a inscrit 40 buts en championnat sur les
89 réussis par son équipe devant Réné Bihel
(38) et le Parisien Emile Bongiorni (37).
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Stanis sera le joueur de l'année en dépit
des mérites de beaucoup de footballeurs cette
année-là dont ceux de son coéquipier Siklo,
et de René Bihel.
C'est que la guerre et l'occupation n'ont
pas permis à ce puissant attaquant toujours
en mouvement de réaliser la carrière à laquelle
lui auraient donné droit ses grandes qualités. |
Ce championnat allait s'avérer désastreux
dans sa réalisation.
Il n'y eut aucune cohésion, aucune camaraderie
au sein des équipes, qui ne disposaient que
de moyens limités.
On s'interrogea en fin de saison pour savoir
si cette expérience allait être reconduite.
Heureusement, la Libération permit d'éluder
le problème, et les clubs purent retrouver
leurs joueurs, du moins en grande partie.
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