Avec la saison 1946-1947, on assista à une certaine stabilisation.
La Division I comporta vingt clubs, mais surtout on en vint au retour à
une Division II unique, et non plus partagée en deux zones ou en deux groupes
régionaux.
Seulement cette Division II fut particulièrement importante en nombre
: vingt-deux clubs, donc quarante-deux matches à jouer.
Elle entama les hostilités le 18 août pour jouer à jet continu jusqu'au
8 juin.
Mais revenons à l'élite. |
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Strasbourg démarra sur les chapeaux de roues, six victoires et deux matches
nuls pour les huit premiers matches.
Mais il se produisit un événement à la neuvième journée :
les Alsaciens chez eux contre toute attente furent battus par un Nancy
pourtant modeste.
Cela fit du bruit à l'époque, surtout que leurs tombeurs étaient des Lorrains.
Profitant de cette circonstance, Roubaix devenu on le sait le C.O.R.T.
s'installa en tête, une tête qu'il ne devait plus quitter jusqu'au 9 février
(nous étions le 29 septembre). |
Mais auparavant, le début de saison avait été marqué par de gros scores
: le 15 septembre, victoire 8-2 du RC Paris sur Toulouse ; onze jours après,
c'était un Strasbourg, en verve comme on l'a vu, qui écrasait ce même Racing
déjà instable par 8-1 ; le 17 octobre, Nancy non moins fantasque -il termina
à la douzième place du classement- pulvérisait Le Havre par 7-0.
A la fin des matches-aller, Roubaix menait donc la danse devant un Reims
plein d'ambition .
Le C.O.R.T. au passage, infligea même un sévère 7-3 à Saint-Etienne. |
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La belle sérénité roubaisienne fut interrompue le 9 févrer. Battus chez
eux par le Stade Français, les Nordistes virent les Rémois vainqueurs de
Sète leur passer sous le nez. Cela mettait un peu de variété dans un championnat
d'ailleurs très indécis.
La suprématie de Reims dura jusqu'au 17 avril d'autant plus que Nancy avait
encore fait des siennes en prenant le meilleur sur Roubaix le 23 février.
Cette envolée rémoise fut à son tour stoppée. Il y eut une première alerte
le 5 avril lorsque l'équipe champenoise -invaincue depuis le 19 janvier-chuta
à Montpellier qui était en dix-huitième position.
Elle fut alors rejointe par l'inévitable Roubaix. |
On devine avec quelle passion se déroula le 17 avril le grand choc attendu
: Reims-Roubaix. Chez eux les Rémois connurent l'humiliation de la défaite.
Leenart marqua les deux buts roubaisiens, et Piere Sinibaldi -qui devait
devenir le meilleur buteur (33) du championnat-l'unique but rémois, alors
qu'Albert Batteux était ailier droite.
Après cette défaite, l'entraîneur Henri Roesler déclara : "Nous sommes
battus mais non pas abattus". La suite du championnat ne devait pas
confirmer cette opinion : Roubaix fut champion, Reims second avec Strasbourg. |
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Peu après (10 mai) Julien Darui joua le match Angleterre-Continent à Glasgow.
Le pauvre Continent fut écrasé par 6-1.
Et le gardien roubaisien de s'exclamer : "Six buts encaissés. Pourquoi
pas douze ! Il n'y avait personne devant moi et Karl Rappan avait dû donner
ses consignes assisté de plusieurs interprètes."
En même temps éclatait une "bombe" provoquée par le Groupement.
En voici les raisons : Par suite d'un match Angleterre-France qui avait
lieu le 3 mai, la journée de championnat, primitivement fixée au 4 mai
avait été reportée au jeudi 8 mai.
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Pour protester contre cette décision, Lille et Strasbourg qui jouaient
la finale de la Coupe de France le 11, alignèrent ce 8 mai des remplaçants
pour jouer respectivement contre le Racing et à Bordeaux.
Pour être exact, précisons que Lille utilisa trois titulaires et huit réservistes.
Strasbourg fit mieux dans le genre, en alignant trois réservistes professionnels
et huit amateurs. Les deux "fautifs" furent battus par le mêm
score : -0 à 1.
Et bien le Groupement eut un jugement plutôt farfelu : 200 000 F d'amendes
suspension d'un an avec suris pour son président M. Heintz, et match à
rejouer à Bordeaux, telles furent les sanctions pour Strasbourg, Lille
écopa seulement de 50 000 F d'amende, blâme aux dirigeants et ... pas de
match à rejouer. |
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Lille remporta la Coupe d'ailleurs contre Strasbourg à Colombes.
Les critiques fusèrent à l'encontre du Groupement parce qu'à l'époque aucun
article du règlement n'interdisait à un club professionnel de disputer
le championnat avec une équipe composée d'amateurs.
Tout cela n'empêcha par le C.O.R.T. de devenir champion avec quatre points
d'avance sur Reims et Strasbourg, à l'issue de sa victoire contre Le Havre.
La Normandie fut atteinte dans son honneur puisque les derniers, Rouen
et Le Havre (83 buts encaisés !) furent relégués. Sochaux (qui avait marqué
141 buts en 42 rencontres) et Alès montèrent.
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