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LE REIMS DES TROIS SINIBALDI
Reims, quatrième, en 46 seconde et 47, troisième en 48 va trouver la récompense
de ses efforts persévérants et remporter un titre... qui en appellera d'autres.
Nous assistâmes tout d'abord à un excellent début du Stade Rennais.
Les Bretons possédaient une bonne défense avec Rouxel dans les buts et
une ligne d'arrières commandée par Henri Guérin, futur sélectionneur, Artigas
en demi et Grumelon au poste d'avant centre, donnaient le ton au milieu
et devant.
Mais assez rapidement, Lille et Reims s'imposèrent car Marseille piétina.
Dès la septième journée il fut battu à Rennes par 3 à 1. |
Ce jour-là, Liberati ne put empêcher Bourdin par deux fois et Le Berre
de le tromper et l'on sentit que malgré les efforts des Nagy, Bihel et
autres Robin, le tittre risquait de fuir la Canebière.
Reims prendra un ascendant moral, non négligeable, dès la treizième journée,
en remportant un magistral succès au stade vélodrome de Marseille, alors
que les Nordistes étaient battus à Montpellier.
Ce 31 octobre ce fut un duel épique devant 30 000 spectateurs.
Un match d'une grande intensité et plein de rebondissemetns : à la septième
minute, Nagy, l'ailier droit olympien, filait vers le but, dribblait Paul
Sinibaldi et tirait dans le but vide, mais Marche revenu, arrêtait le ballon
avec les deux mains. Scotti, transformait le pénalty.
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C'était bien parti pour l'O.M. mais la séduisante machine rémoise se mit
en marche.
Pressés sur leur but, souvent affolés, les défenseurs marseillais accumulaient
les erreurs.
Successivement, Dahan, et l'arrière central Sauveur Rodriguez marquaient
contre leur camp au grand désespoir des spectateurs. Les Rémois profitèrent
du désarroi de leurs adversaires pour forcer l'allure, Pierre Flamion marqua
deux fois.
Dès lors menant par 4 à 1, Reims relâcha son étreinte, et se cantonna en
défense... ce qui faillit lui coûter cher car l'O.M. réagit dans la dernière
demi-heure et remonta à 4-3 grâce à deux buts signés Bihel et Rodriguez. |
Mais Reims avait produit durant sa domination, une très belle impression
et beaucoup de gens disaient qu'il faudrait un fameux bouchon pour arrêter
ce Reims champagnisé.
Le Racing vint un moment se mêler à la lutte des leaders et il occupa même
la première place en novembre prenant plusieurs semaines, à la faveur d'une
belle et brillante victoire obtenue sur Reims précisément.
Il faisait du brouillard ce 14 novembre sur Colombes... mais c'était Racing-Reims
et 35 000 spectateurs garnissaient les gradins.
Le Racing qui n'avait plus Vaast, faisait l'essentiel du jeu, sous la houlette
d'un Leduc, grand capitaine et grand stratège qui soutenait constamment
son attaque. En six minutes pas une de plus, la cause fut entendue. |
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Quenolle (quarante-quatrième), Nicolitch (quarante-neuvième), Gabet (cinquantième)
assomèrent les Rémois.
L'équipe champenoise se réveilla dans le dernier quart d'heure et Prouff
sauve l'honneur, à la soixante-dix-neuvième minute.
Les coéquipiers d'Albert Batteux après cette défaite vont connaître un
passage à vide et c'est un flamboyant Lille qui va surgir, un Lille qui
veut le titre.
Les nordistes battent Nice 4 à 1, puis infligent un énorme 10-2 à Roubaix
puis deux semaines plus tard, un 8-0 à Colmar. En février les Nordistes
insatiables balaient Metz 5-0 puis Toulouse 4-1. Ils font de plus en plus
figure de favori.
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Mais Reims qui s'est laissé dangereusement glisser vers la cinquième place
va brusquement réagir remportant dix rencontres d'affilée. La jonction
avec Lille se fait le 6 mars et la semaine suivante va régler le sort du
championnat. Les hommes de Cheuva succombent de peu à Marseille devant
plus de 40 000 spectateurs. Aux deux buts de Robin seul Walter peut répondre.
Les Baratte, Tempowski, Vandooren sont restés muets. La cause est entendue.
Malgré tous leurs efforts les Nordistes comme la saison précédente échouent
à un point.
L'équipe rémoise se présenta souvent dans la composition suivante : Paul
Sinibaldi -Jacowski, Jonquet, Marche - Penverne, Petitfils - Batteux, Prouff
- Bini, Pierre Sinibaldi, Flamion. Mais Noël Sinibaldi et Palluch eurent
également leur place. |
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Lille marqua 102 buts, mais Bordeaux en Division II fit mieux en obtenant
107. Baratte (Lille) et Humpal (Sochaux) sont les meilleurs buteurs avec
25 buts, le premier canonnier rémois est Bini avec 22 buts.
Ce fut une année faste au point de vue assistance. O.M.-Lillee : 40 264
spectateurs record de la saion. O.M.-Racing : 37 500. O.M.-Reims : 30 000
(Toujours l'O.M.). Racing-Nice : 30 000. Racing-Reims : 34 000. Stade-Lille
: 26 000. Racing-Rennes : 25 000. Racing-Saint-Etienne : 28 000. Les Racingmen
souvent sifflés à leur entrée sur le terrain faisaient recette. Il y eut
également beaucoup de rencontes accueillant entre 15 et 20 000 spectateurs.
Le Racing remporta une grande finale de Coupe de France contre Lille 5
à 2 grace au tourbillon de ses attaquents. |
Cannes est descendu en Division II, mais que dire de l'avant dernière place
de Strasbourg qui avait bien débuté mais ne prit que huit points pour ses
quatorze derniers matches.
Cette saison-là Bongiorni et Grava débutèrent en novembre sous le maillot
du Torino champion d'Italie, lors d'un match que leur nouvelle équipe disputa
à Bruxelles;
Un an plus tard, ils devaient disparaître dans la catastrophe aérienne
de Superga.
Vous trouverez une biographie de Roger Grava dans le site du CO Roubaix Tourcoing en hommage à ce grand
joueur.
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