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L'INFLUENCE DE LA COUPE D'EUROPE
Il est indéniable que cette saison a été influencée par l'épreuve nouvelle,
la Coupe d'Europe qui connaissait sa première édition, une équipe comme
Reims se consacrant à cette compétition, d'autres comme Nice et le Racing
faisant tout pour y participier la saison suivante .
Ce championnat extêmement disputé fut marqué par le déclin du LOSC.
Nice qui devait l'emporter fut le plus souvent leader (30 journées sur
34), mais il ne put jamais décramponner des équipes comme Lens ou empêcher
des retours comme ceux de Monaco et de Saint-Etienne. |
C'est dans la première partie du championnat que les Niçois prirent le
plus de points ; ensuite ils profitèrent de l'effondrement de leurs rivaux
directs.
Ainsi, après sept journées, Nice comptait 13 points, en possédait trois
d'avance sur le Racing et Lyon, tandis que Reims venait tout juste d'obtenir
sa première victoire et ne comptait alors que 5 points; Mais à la quartorzième
journée, Lens qui venait de gagner six matches de suite passait en tête
avec 20 points, précédant Nice 19, Reims 18 et Racing 16 ; à la fin des
matches aller, Reims, auteur d'une remontée stupéfiante, et Lens étaient
en tête, Nice 3e, l'O.M. 4e, et Racing 5e.
A la 21e journée, il y avait encore trois leaders : Reims, Nice et Lens
et Sedan était quatrième. |
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C'est alors que se produisit la cassure ; tandis que Nice et Lens faisaient
une course à peu près identique -Lens termina à un point de Nice- Reims
connut une étonnante dégringolade.
En sept journées -du 22 janvier au 5 avril - il ne prit qu'un seul point,
étant battu à Sochaux 4-3, par Toulouse 1-0, à Lens 4-1,à monaco 2-1, à
Marseille 1-0, par Saint-Etienne 2-1 et ne faisant que match nul, chez
lui, devant Lille, en pleine déconfiture pourtant.
Reims pris par la Coupe d'Europe dans laquelle il trouva de bien belles
consolations, ne termina cette saison-là qu'à la dixième place ; jamais
il n'avait été aussi mal classé depuis 1946 !
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En Coupe d'Europe, après avoir éliminé les Danois d'Aarhus, les Hongrois
de Voros Lobogo (4-2 à Paris, 4-4 à Budapest après avoir mené 4-1), les
Ecossais d'Hibernian, Reims jouait la finale au Parc des Princes contre
le Real devant 40 000 spectateurs. Il mena 2-0 et 3-2, mais e fit coiffer
4-3.
Il est possible -non pas sur ce match-là, mais sur l'ensemble de la saison-
que les tractations Reims-Real au sujet du transfert de Kopa aient trouvé
l'esprit des Champenois.
Kopa signa le 13 mars un contrat qui le liait au Real pour 1956 et le 31
mai il allait à Madrid jouer avec le Real -qui était déjà un peu son équipe
- un match contre Vasco de Gama, match au cours duquel il marqua deux buts.
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En bas du tableau plusieurs drames se nouaient.
D'abord celui de Troyes qui, sauvé la saison précédente, demeurait inéluctablement
cloué à la dernière place et qui allait descendre quelques jours seulement
après avoir joué la finale de la Coupe.
Ensuite celui de Bordeaux. Le champion de France 1950 devait connaître
un passage à vide aussi étonnant que long : trois points seulement en 12
matches, du 4 décembre au 24 avril.
Ce qui le relégua à l'avant-dernière place et le précipita en Division
II. |
Celui du LOSC enfin, qui accumula les défaites ; trois de suite entre le
16 octobre et le 1er novembre ; cinq de suite entre le 27 novembre et le
8 janvier ; six de suite entre le 1er avril et le 10 mai 1956.
Ainsi le LOSC cinq fois vainqueur de la Coupe, auteur d'un doublé et titulaire
de tant de places de second depuis 1946; devait pour la seconde fois consécutivement
disputer le barrage -contre V.A.- et ... descendre en Division II après
une défaite 0-1 à Lens, une victoire 2-1 à Reims et un écrasement 0-4 au
Parc.
Le LOSC avait beaucoup fait parler de lui en janvier alors qu'il était
en pleine crise morale, financière, et... de direction. |
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Le président Henno n'avait-il pas déclaré que "désormais le LOSC ne
paierait plus ses amateurs".
Paroles imprudentes qui valurent à leur auteur une convocation devant la
commission de contrôle de l'amateurisme. Louis Henno s'en tira par l'échappatoire
la plus simple : il "n'avait jamais dit ça. C'était invention de journalistes".
Et allez donc ! L'affaire fut enterrée. D'autre part, deux dirigeants faillirent
en venir aux mains, au stade, devant la buvette du LOSC, l'un d'eux accusant
l'autre d'avoir dévissé la plaque d'argent gravée à son nom et qui marquait
sa place dans cette sorte de chapelle qu'était la tribune d'honneur du
Stade Henri-Jooris.
Ah la grandeur du LOSC à laquelle son président était tant attaché qu'était-elle
devenue ? |
Sedan remportait la Coupe de France au dépend de Troyes par 3 à 1.
Gunnar Andersson disputait son seul match international avec France B contre
l'Italie à Marseille.
L'OM réalisait une saison un peu identique à celle qu'il fera 50 ans plus
tard.
Des séries de victoires, ponctuées de séries de défaites.
Dommage car il viendra finir à 3 points de Nice après avoir terminé la
saison par 6 victoires et un match-nul.
Jean Robin dira:
"Encore 2 ou 3 matchs et on finissait Champion"
Dommage...
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