OM Olympique de Marseille

Championnat de France 1955/1956

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L'INFLUENCE DE LA COUPE D'EUROPE

Il est indéniable que cette saison a été influencée par l'épreuve nouvelle, la Coupe d'Europe qui connaissait sa première édition, une équipe comme Reims se consacrant à cette compétition, d'autres comme Nice et le Racing faisant tout pour y participier la saison suivante .
Ce championnat extêmement disputé fut marqué par le déclin du LOSC.
Nice qui devait l'emporter fut le plus souvent leader (30 journées sur 34), mais il ne put jamais décramponner des équipes comme Lens ou empêcher des retours comme ceux de Monaco et de Saint-Etienne.
C'est dans la première partie du championnat que les Niçois prirent le plus de points ; ensuite ils profitèrent de l'effondrement de leurs rivaux directs.
Ainsi, après sept journées, Nice comptait 13 points, en possédait trois d'avance sur le Racing et Lyon, tandis que Reims venait tout juste d'obtenir sa première victoire et ne comptait alors que 5 points; Mais à la quartorzième journée, Lens qui venait de gagner six matches de suite passait en tête avec 20 points, précédant Nice 19, Reims 18 et Racing 16 ; à la fin des matches aller, Reims, auteur d'une remontée stupéfiante, et Lens étaient en tête, Nice 3e, l'O.M. 4e, et Racing 5e.
A la 21e journée, il y avait encore trois leaders : Reims, Nice et Lens et Sedan était quatrième.
C'est alors que se produisit la cassure ; tandis que Nice et Lens faisaient une course à peu près identique -Lens termina à un point de Nice- Reims connut une étonnante dégringolade.
En sept journées -du 22 janvier au 5 avril - il ne prit qu'un seul point, étant battu à Sochaux 4-3, par Toulouse 1-0, à Lens 4-1,à monaco 2-1, à Marseille 1-0, par Saint-Etienne 2-1 et ne faisant que match nul, chez lui, devant Lille, en pleine déconfiture pourtant.
Reims pris par la Coupe d'Europe dans laquelle il trouva de bien belles consolations, ne termina cette saison-là qu'à la dixième place ; jamais il n'avait été aussi mal classé depuis 1946 !
En Coupe d'Europe, après avoir éliminé les Danois d'Aarhus, les Hongrois de Voros Lobogo (4-2 à Paris, 4-4 à Budapest après avoir mené 4-1), les Ecossais d'Hibernian, Reims jouait la finale au Parc des Princes contre le Real devant 40 000 spectateurs. Il mena 2-0 et 3-2, mais e fit coiffer 4-3.
Il est possible -non pas sur ce match-là, mais sur l'ensemble de la saison- que les tractations Reims-Real au sujet du transfert de Kopa aient trouvé l'esprit des Champenois.
Kopa signa le 13 mars un contrat qui le liait au Real pour 1956 et le 31 mai il allait à Madrid jouer avec le Real -qui était déjà un peu son équipe - un match contre Vasco de Gama, match au cours duquel il marqua deux buts. !
En bas du tableau plusieurs drames se nouaient.

D'abord celui de Troyes qui, sauvé la saison précédente, demeurait inéluctablement cloué à la dernière place et qui allait descendre quelques jours seulement après avoir joué la finale de la Coupe.
Ensuite celui de Bordeaux. Le champion de France 1950 devait connaître un passage à vide aussi étonnant que long : trois points seulement en 12 matches, du 4 décembre au 24 avril.
Ce qui le relégua à l'avant-dernière place et le précipita en Division II.
Celui du LOSC enfin, qui accumula les défaites ; trois de suite entre le 16 octobre et le 1er novembre ; cinq de suite entre le 27 novembre et le 8 janvier ; six de suite entre le 1er avril et le 10 mai 1956.
Ainsi le LOSC cinq fois vainqueur de la Coupe, auteur d'un doublé et titulaire de tant de places de second depuis 1946; devait pour la seconde fois consécutivement disputer le barrage -contre V.A.- et ... descendre en Division II après une défaite 0-1 à Lens, une victoire 2-1 à Reims et un écrasement 0-4 au Parc.
Le LOSC avait beaucoup fait parler de lui en janvier alors qu'il était en pleine crise morale, financière, et... de direction.
Le président Henno n'avait-il pas déclaré que "désormais le LOSC ne paierait plus ses amateurs".
Paroles imprudentes qui valurent à leur auteur une convocation devant la commission de contrôle de l'amateurisme. Louis Henno s'en tira par l'échappatoire la plus simple : il "n'avait jamais dit ça. C'était invention de journalistes". Et allez donc ! L'affaire fut enterrée. D'autre part, deux dirigeants faillirent en venir aux mains, au stade, devant la buvette du LOSC, l'un d'eux accusant l'autre d'avoir dévissé la plaque d'argent gravée à son nom et qui marquait sa place dans cette sorte de chapelle qu'était la tribune d'honneur du Stade Henri-Jooris.
Ah la grandeur du LOSC à laquelle son président était tant attaché qu'était-elle devenue ?
Sedan remportait la Coupe de France au dépend de Troyes par 3 à 1.
Gunnar Andersson disputait son seul match international avec France B contre l'Italie à Marseille.
L'OM réalisait une saison un peu identique à celle qu'il fera 50 ans plus tard.
Des séries de victoires, ponctuées de séries de défaites.
Dommage car il viendra finir à 3 points de Nice après avoir terminé la saison par 6 victoires et un match-nul.
Jean Robin dira:
"Encore 2 ou 3 matchs et on finissait Champion"
Dommage...
Parcours de l'OM