OM Olympique de Marseille

Championnat de France 1969/1970

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1969-1970

SAINT-ETIENNE EN PROMENADE



Jamais titre n'a été aussi aisément remporté ; jamais la suprématie de Saint-Etienne n'a été si totale.

Les triples champions s'offrirent le luxe de perdre leurs derniers matches et de remporter néanmoins le championnat avec six points d'avance sur Marseille.
Comme challenger des Stéphanois, on attendait les Bordelais lesquels, la saison passée, avaient livré, on se le rappelle, un duel épique aux champions.

Et cela d'autant plus que Bordeaux, toujours sous la direction de Bakrim s'était renforcé considérablement, la "vieille garde" étant partie.
Portaient en effet le maillot des Girondins en cette saison 69-70 : Betta, Andrien, Dortomb, Plinio, le frère de Ruiter, Grabowski, Nouzaret Jackie Simon le Nantais.
Mais en fait, cette équipe toute neuve fut longue à s'amalgamer.
On attendait "l'ère Betta-Simon"... mais elle ne vint pas.
Bakrim a dû laisser sa place d'entraîneur en cours de saison à Pierre Danzelle, responsable des amateurs.

Tout ne fut pas serein, pourtant au départ dans le ciel stéphanois.
Il y eut en effet, ce qu'on a appelé "l'affaire Keita".
On parla beaucoup et avec trop de passion du départ de Salif pour Anderlecht.

Finalement, tout se tassa et le Malien continua de porter, avec tout le talent qu'on lui connait, le maillot vert.
La supériorité de Saint-Etienne (un Saint-Etienne qui venait d'engager le Sedanais Broissart et le Yougoslave Samardzic) fut inscrite dans les chiffres.
Les coéquipiers de Robert Herbin terminèrent invaincus, les matches-aller.
En raison d'un résultat nul concédé à Nantes (2-2) le 13 aôut ils laissèrent Lyon seul leader, mais dès la fin du mois, grâce à une victoire remportée à Marseille, devant 45 000 spectateurs, ils s'installaient définitivement à la première place.
Ce fut un match longtemps indécis : Loubet pour l'O.M. ouvrit le score à la 20e minute puis Keita (38e) et Larqué (40e) donnèrent l'avantage aux Stéphanois Loubet égalisa à la 48e minute et Keita, l'un des meilleurs hommes de la rencontre, obtint le but victorieux deux minutes plus tard.

Djorkaeff égalisa mais le but fut refusé, provoquant la colère du public marseillais et l'arrêt du match.

Marcel Leclerc lançait l'hebdomadaire BUT qui titrait sur ce but refusé.
Saint-Etienne n'en restait pas là et réalisait son premier grand exploit en éliminant le Bayern de Munich de Franz Beckenbauer.

Battu 2 à 0 à Munich à l'issue d'une prestation très mièvre où les verts allaient être critiqués, ils trouvaient des ressources insoupçonnées pour remonter les deux buts par Revelli avant que Keita offre le 3 à 0 dans les dix dernieres minutes.
La légende du chaudron de Geoffroy-Guichard pouvait commencer.

Au cours de ce début de saison, Saint-Etienne réalisa quelques scores fleuves, témoignant ainsi d'une assurance, d'une sérénité, d'une maestria que peu d'équipes avaient eu avant lui.
Le 20 août : 8-2 devant Rennes : quatre buts de Revelli, deux de Larqué et deux de Keita.
Parlant de Hervé, Batteux disait : "Il me rappelle Fontaine" bien que son avant centre ait raté un penalty.
Le 21 septembre : 5-1 au Red Star : encore trois buts de Revelli,.juste après la rencontre aller que les champions perdirent à Munich devant le Bayern (0-2) en Coupe d'Europe.
Le 5 octobre, l'équipe stéphanoise arrive au stade de Gerland auréolée d'une qualification prestigieuse acquise le mercredi précédent face au Bayern.
Le premier quart d'heure de la seconde mi-temps fut éblouissant : quatre buts de la 48e et 54e minute. Les Lyonnais regagnèrent leur vestiaire profondément humiliés.
La deuxième mi-temps permit à la formation du Forez d'effectuer une promenade de santé et de l'emporter par 7 buts à 1.
Le 23 novembre, Saint-Etienne avait six points d'avance.
Sept points : ce fut l'avantage des hommes d'Albert Batteux, à la mi-championnat.

Pendant ce temps, Skoblar arrive à Marseille en Novembre et va constituer avec Magnusson un tandem exceptionnel.
Mais à Saint-Etienne, au match retour, l'OM s'incline une nouvelle fois par 2 à 1malgré Skoblar.
Pour faire bonne mesure, les verts enlèvent également la Coupe de France.
Ce double succès leur valut d'être reçu à l'Elysée, par le Président de la République, Georges Pompidou.
A une remarque un peu ironique de Marcel Leclerc, président de l'O.M., Roger Rocher, le premier responsable stéphanois répondit : "Cela fait trois ans que vous me donnez rendez-vous et chaque fois, je vous vois dans mon rétroviseur".

Les étrangers de France étaient regroupés et remportaient un succès de prestige contre les espoirs à Nice avec Magnusson, Skoblar, Durkovic, Keita, une bien belle équipe.
Le Brésil remportait une somptueuse Coupe du Monde, c'était le triomphe du jeu offensif avec Jairzinho, Tostao, Pelé, Rivellino sous la baguette de Gerson.
Maseille finit second. Les Olympiens qui avaient engagé Loubet pour 35 millions d'A.F. présentaient une ligne d'attaque de premier ordre avec Magnusson, Joseph, Skoblar, arrivé en cours de saison et Loubet, mais ils furent menacés presque jusqu'au bout par un étonnant Sedan, que personne ne voyait terminer à la troisième place.
L'OM réussissait un match nul avec son équipe réserve contre le Red Star et le match dut être rejoué, Joseph réussissant 5 buts pour une victoire par 6 à 1.
Parcours de l'OM