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1979 Strasbourg comme un commando
Gilbert Gress, l'entraîneur du Racing Club de Strasbourg, est un Alsacien
de pure souche, à la forte personnalité et au caractère assez ombrageux.
Il aime bien que chacun reste à sa place, à commencer par les dirigeants,
et il ne l'envoie pas dire ! Il a roulé sa bosse comme joueur entre l'Allemagne,
à Stuttgart, et la France, de Strasbourg à Marseille, et c'est en Suisse,
à Neuchâtel, qu'il a effectué son apprentissage de technicien.
Il est revenu à Strasbourg parce qu'il aime son club, sa ville, et parce
que sa ville, son club, ses supporters le lui rendent bien.
En quelques mois, il a replacé le Racing, comme on l'appelle ici, dans
le peloton de tête du championnat. Mais cela ne lui suffit pas. |
Il a bâti une équipe sans grande vedette, mais une équipe solide comme
du granit, vaillante, supérieurement organisée, dont les adversaires diront
qu'on ne sait pas comment la prendre !
Ce bloc indestructible qu'est venu seulement renforcer l'international
niçois Roger Jouve, était déjà resté invaincu au cours des trois derniers
mois du championnat avec trois points d'avance sur Monaco et cinq sur Saint-Etienne.
Il n'a concédé que 11buts en dix-sept matches.
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Ses principaux rivaux ne sont guère convaincants : Monaco prend un bon
départ mais ne tient pas la distance ; Saint-Etienne n'est plus aussi intraitable
en défense, et sa victoire à Strasbourg (2-0) ne suffit pas à rassurer.
Seul Nantes, qui a remonté le courant après un début de saison laborieux
et qui ne s'incline qu'une seule fois en sept mois (le 20 avril à Bastia)
paraît en mesure de tenir la dragée haute aux Alsaciens.
Mais ces derniers résistent et conservent le commandement, même si leur
avance fond comme neige au soleil, se limitant à deux points sur Nantes
et Saint-Etienne, deuxièmes ex aequo, après la dernière journée d'un championnat
que Strasbourg conclut brillamment par une victoire 3-0 à Lyon. |
La belle mécanique strasbourgeoise n'a connu aucun raté, elle n'a perdu
que quatre matches et encaissé seulement 28 buts en trente-huit matches.
Sa défense a fait grosse impression avec le gardien Dropsy, les arrières
latéraux Marx et Domenech, et surtout l'axe central Specht-Novi. Le milieu
a été d'une folle et intelligente activité avec Duguépéroux, Deutchman,
Jouve, et Piasecki. Tandis qu'en attaque les trois feux follets Wagner,
Tanter et Gemmrich ont empoisonné l'existence des défenseurs adverses.
Ainsi le RC Strasbourg qui avait gagné deux Coupes de France en 1951 et
en 1966, est-il enfin champion de France, ratant de peu le doublé lors
d'une demi-finale perdue contre les Auxerrois de Guy Roux qui évoluent
encore en Division 2, ces derniers laissant en finale Henri Michel et le
FC Nantes remporter la Coupe de France. |
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L'OM a fait une saison cahin-caha
Le duo Markovic Skoblar s'est déchiré, et c'est le bon Jules Zvunka qui
viendra sauver une fois de plus la situation.
Un formidable match retour contre Nantes en Coupe verra l'OM échouer à
un but de la qualification après en avoir remonté quatre autres.
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