OM Olympique de Marseille

Championnat de France 1995/1996

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1996 La France profonde de Guy Roux, enfin

Avec un recrutement aussi pléthorique (Patrice Loko, Youri Djorkaeff, Bruno N'Gotty, Laurent Fournier, Julio Cesar Dely Valdes et Stéphane Mahé) Michel Denisot, le président délégué du PSG, peut sereinement afficher ses ambitions :
"Le titre est une obsession". Cannes et Bastia sont pourtant les premiers leaders de l'épreuve, avant que Paris n'émarge en haut du classement. Metz vire ensuite en tête à compter de la onzième journée, mais retombe sur terre à Saint-Symphorien lors de la visite parisienne (0-3). Cyrille Pouget et Robert Pires en sont alors persuadés : le PSG sera champion. Champion d'automne, en tout cas une réalité, avec sept points d'avance sur Metz et Auxerre.
Tenant du titre, Nantes se déplace au Parc des Princes en décembre. Et subit une déroute : 5-0.
On s'interroge : combien le PSG possédera-t-il de points d'avance à l'issue de l'exercice ? Prudent, le visionnaire Jean-Claude Suaudeau lâche : "Avant le championnat, j'avais dit que Nantes avait ouvert une brèche et qu'Auxerre pourrait être notre successeur. Je ne dis pas qu'ils seront champions, mais c'est la seule équipe qui gênera les Parisiens jusqu'au bout. Son milieu de terrain, un joyau, n'a pas d'équivalent en France." Néanmoins Guy Roux, l'entraîneur bouguignon depuis trente-cinq ans, refuse de s'emballer.
Début 1996, Paris fléchit un peu .
Cependant, guère d'inquiétude, l'avance est confortable. Mais fond irrémédiablement, à cause de trois défaites de rang, phénomène inédit au PSG depuis 1989. Confirmation du mal-être de la capitale : une défaite 3-0 à l'Abbé-Deschamps.
Puis Paris s'incline à domicile contre Metz (2-3). Luis Fernandez se fait du souci. Le calvaire n'est pas terminé. A cinq journées de la fin, Auxerre s'empare de la tête. Paris gagne ensuite à Nice, obtient le nul à Martigues mais s'écroule, inexplicablement à la maison contre Lille (0-1). Auxerre confirme son sacre le 18 mai, lors de la trente-huitième journée, en faisant trébucher Nantes (2-1) Le large succès parisien devant Bastia (5-1) aura été vain.
C'et le triomphe de Guy Roux, petit-fils de cultivateur, qui a élevé une génération éclatante (Lionel Charbonnier, Alain Goma, Bernard Diomède, Frank Rabarivony, tous formés au club par Daniel Rolland), su miser sur de vieux briscards (Laurent Blanc, qui s'est relancé dans l'Yonne, comme avant lui Alain Roche, Enzo Scifo et Frank Verlaat) et dénicher des talents en devenir (Corentin Martins à Brest, Sabri Lamouchi à Alès, Lilian Laslandes à Saint Seurin, Stéphane Guivarc'h à Guingamp, Christophe Cocard à Evreux, Franck Silvestre à Sochaux, Philippe Violeau à Niort, Taribo West au Nigeria, Moussa Saïb et Abdelhafid Tasfaout en Algérie). L'AJA enlève également la Coupe de France et obtient ainsi le quatorzième doublé de l'histoire.
Pour l'OM et ses vieux briscards, c'est enfin la montée après deux années de purgatoires et une demi-finale de Coupe de France perdue aux tirs aux buts contre Auxerre.
Le vieux club olympien va pouvoir se reconstruire et essayer d'oublier ses avatars, mais que la route sera longue avant de renaitre de ses cendres.
Parcours de l'OM