Roger Magnusson juge Zlatan Ibrahimovic

La légende de l'OM Roger Magnusson juge les performances de la Suède qui dépendent à ses yeux d'un homme, Zlatan Ibrahimovic.

"Il était très critiqué.
Pour son style, qu'on jugeait trop individualiste, comme pour son attitude, car il faisait la vedette.
Il bousculait les codes du suédois traditionnel. Il a commencé à devenir vraiment populaire à son départ en Italie.
Il a gagné le respect par ses trophées et par tous ses buts.
Sans lui l'équipe nationale ne vaut rien, alors on lui pardonne tout. En Suède, c'est un dieu et on ne critique pas un dieu
".
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Le Sorcier
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Roger Magnusson en finale 1969 contre Bordeaux face à Chorda
L’OM avait fêté ses légendes au stade Vélodrome
Entretien avec Roger Magnusson

Qu’avez-vous ressenti lors de votre retour à Marseille ?
Cela m’a fait plaisir. Quand je marche dans les rues de Marseille, les supporters me reconnaissent… Pas les jeunes, les vieux (rires). Je viens moins souvent que Josip Skoblar mais je suis l’OM à la télé. En Suède, on voit beaucoup Zlatan Ibrahimovic mais on voit aussi l’OM.
Toutes les générations étaient admiratives devant vous
C’est un grand plaisir. La passion pour le football à Marseille est incroyable. Quand on fait quelque chose à l’OM, les Marseillais ne l’oublient jamais. C’est la mentalité de Marseille, c’est fantastique. J’ai Marseille dans le cœur.
Comment est née cette complicité avec Josip Skoblar ?
Je suis arrivé en 1968 et Josip en novembre 1969 et beaucoup de supporters voyaient une rivalité entre nous mais c’était le contraire. Quand il est arrivé, cela m’a soulagé car je n’étais pas un buteur, moi, je centrais. Et mon travail était récompensé grâce à Josip Skoblar.
Est-ce le plus grand joueur avec lequel vous avez évolué ?
Ah oui ! Sans aucun doute. Il a marqué 44 buts en une saison. Qui est capable de faire ça ? Ibrahimovic en a marqué trente mais le PSG est très supérieur aux autres équipes du championnat. A notre époque, il y avait Saint-Etienne avec Beretta et Keita. Et malgré ça, Josip a mis 44 buts. Il fallait le faire ! Il ne faut pas oublier Joseph Bonnel et l’entraîneur, Mario Zatelli. Il était comme un père pour moi. Plusieurs fois, je n’arrivais à rien en première période, j’étais sifflé et Mario, à la pause, m’encourageait. Il me disait : « continue Roger ! » En seconde période, je réussissais et le public criait « Olé ! ». C’est grâce à Mario Zatelli. C’était un grand psychologue.
Vous en avez parlé, Joseph Bonnel était très important…
Ah oui bien sûr. C’est un des plus grands qui ait joué à l’OM. Il travaillait pour l’équipe et marquait aussi des buts décisifs. Il y avait aussi Loubet. Il était extraordinaire en dehors du terrain. On était très complémentaire. Marcel Leclerc a fait beaucoup de bonnes choses pour l’OM mais en le laissant partir, il a fait une erreur.
Est-ce que l’on naît dribbleur ou est-ce que l’on apprend à dribbler ?
Je crois que je suis né avec ça. Quand j’étais jeune, je jonglais avec un petit ballon. Cela m’a appris la technique. J’ai commencé à 6-7 ans dans la rue avec un petit ballon. Aujourd’hui c’est différent. Avant, on jouait avec deux ailiers, maintenant, il y a des milieux de terrain, ce n’est plus le même football.
Josip Skoblar utilisait les deux pieds, intérieur et extérieur. On ne voir plus ça aujourd’hui…
Il faut que je raconte le plus grand match de Josip. C’était contre Lyon (OL 1-4 OM), il a marqué trois buts avec l’extérieur du pied. Je n’ai jamais oublié ça.
Parfois, vous dribbliez un joueur et vous l’attendiez pour le dribbler à nouveau. C’était pour le spectacle ?
Les spectateurs voulaient que je dribble (rires). Marcel Leclerc m’a beaucoup reproché de ne pas assez travailler défensivement. J’ai un peu essayé mais après un match, il m’a dit : « qu’est-ce que c’est ça ? Le public veut te voir dribbler ! Il faut que tu dribbles. »
On dit souvent qu’on ne peut pas comparer les générations mais, vous seriez des stars aujourd’hui…
Oui ou non… Ce n’est pas le même jeu. Tout se passe au milieu de terrain, les arrières montent beaucoup et il n’y avait qu’un seul attaquant. A mon époque, Loubet restait à gauche et moi à droite. Ce n’est pas le même jeu.
Un mot sur le nouveau stade Vélodrome…
Je suis très content pour les supporters. Ce stade m’a impressionné. A notre époque, il n’y avait pas d’ultras. C’est Bernard Tapie qui a fait ça. Les jeunes supporters sont formidables, ils sont toujours derrière l’OM, même quand l’équipe perd.