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C'est Paul Michaux.qui est à l'origine de la création
de la Coupe de France.
Président de la fédération des patronages (F.G.S.P.F.), il va voir
l’orfèvre Chobillon et lui demande un objet d’art pour honorer la
mémoire de son ami Charles Simon, créateur du Comité Français
Inter-fédéral (ex-FFF). tombé au champ d'honneur en 1915. |
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L'orfèvre réalise un trophée de 3,150 kilos d’argent posé sur
un socle marbré des Pyrénées de 15 kilos d'une valeur de 2 000 francs
de l’époque.
La Coupe portera le nom de Charles Simon.
La Coupe de France est officiellement née le 15 janvier 1917, suite à
la décision du Comité Français Inter-fédéral (ex-F.F.F.), sur
proposition d'Henri Delaunay et sur adhésion de Messieurs Jules Rimet
et Pillaudin, toujours sur le front à cette époque. |
Henri Delaunay qui a assisté à la finale de la Cup Anglaise
et vivement impressionné par l'ambiance (70000 spectateurs) rêve d'une
compétition identique en France basée sur l'élimination directe.
Il arrivera à ses fins. |
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Quarante-huit clubs disputent cette nouvelle épreuve
nationale et, à la surprise générale, c'est l'Olympique de Pantin,
renforcé par quatre joueurs belges, qui, sur le terrain de la Légion
Saint-Michel dans le XVème arrondissement de Paris, inscrit le premier
son nom au palmarès.
Arbitrée par Monsieur Bataille , la finale se joue alors que la Guerre
14-18 mine encore le pays.
L'Armistice ne sera signé que sept mois plus tard. |
En finale et devant 2000 spectateurs enthousiastes, le club
de la banlieue parisienne domine le Football Club de Lyon grâce à un
doublé de Fievet (premier buteur dans une finale de Coupe de France) et
une réalisation de Darques.
Au coup de sifflet final, les joueurs de Pantin laissent éclater leur
joie et lèvent fièrement au ciel le trophée de 3.200 kg, réalisé par
l'orfèvre Chobillon. |
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L'Olympique de Pantin jouera la Finale suivante et
s'inclinera contre le CASG.
Il deviendra l'année suivante l'Olympique de Paris et disputera un
nouvelle finale contre le Red Star.
La fusion entre le Red Star et l'Olympique de Paris en 1923 provoquera
la création du Red Star Olympique qui deviendra Audonien plus tard.
Pantin retrouvera un club bien à lui, le CSM Pantin créé en 1931. |
Un bref article du trimestriel sportif "La Vie au Grand Air"
datant de Juin 1918 , relate que la finale de la Coupe Charles Simon du
5 mai a confirmé les données fournies en demi-finales.
Malgré toute son énergie et sa ténacité, moins scientifique que
l'Olympique, le F.C. Lyonnais fut battu par 3 à 0.
Quelques lignes auparavant, on pouvait lire : On sait les deux
surprises des deux demi-finales le 3 mars : les deux grands clubs
favoris, le C.A.S.G. (C.A. de la Société Générale) se faisant battre
par l'Olympique (2 à 1) et, mieux encore, l'A.S.F. (Association
Sportive Française) recevant du Football Club de Lyon une leçon
d'énergie et de persévérance (1 à 0).
Dès la première édition, les surprises sont légions. Là réside bien
tout le charme de cette Coupe, devenue au fil des saisons une véritable
institution. |
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HUITIEMES DE FINALE
Raincy Sports - Mont de Marsan : 2-0
FC Lyon - Marseille : 2-0
Olympique de Pantin - Lyon OU : 5-1
AS Française - Etoile des Deux Lacs : 8-1
CA Société Générale - Paris Star : 11-0
Club Français - US Suisse : 3-1
RCF - CA Paris : 4-1
Rennes - AS Brest : 7-3 |
QUARTS DE FINALE
FC Lyon - Rennes : 2-1
AS Française - RC France : 4-2
Olympique de Pantin - Club Français : 3-2
CASG - Raincy Sports : 4-1
DEMI-FINALES
Olympique de Pantin - CASG : 2-1
FC Lyon - AS France : 1-0 |
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FINALE le 5 Mai 1918 Rue Olivier de Serres Paris 15eme
Olympique de Pantin bat FC Lyon : 3 à 0 (2 - 0)
2000 Spectateurs
Arbitre Mr Bataille
Buts : Fiévet (2), Darques
Olympique de Pantin Decoux - Van Roe, Lambrechts - Vansteck, Olivan,
Lina - Devaquez, Landauer, Darques, Fiévet, Delouys.
FC Lyon Weber - Bellon, Ordouin - Aimond, Hebrard,
Meunier- Soulignac, Salmson, Bard, Weber, Richard |
Le sacrifice de Carlos Mutty
Lorsque Charles Weber évoque la finale jouée mais perdue devant
l'Olympique de Pantin, en mai 1918, c'est un souvenir ému qui lui
revient à l'esprit :
"Nous avions à l'époque, comme gardien de but, nous confia-t-il, un
Sud-Américain, un Brésilien, Carlos Mutty, élément véritablement
exceptionnel qui avait été à la base de notre brillante réussite.
C'était, hélas ! la guerre, et il s'était engagé comme volontaire dans
la Légion étrangère dont l'instruction se faisait alors au camp de la
Valbonne, tout près de Lyon.
Mais un mois avant la finale, il reçut son ordre de départ au front. |
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Le président du F.C. Lyon cependant, avait obtenu pour
lui une permission afiin qu'il puisse jouer la finale.
Aussi, lorsque nous débarquâmes à Paris, en mai 1918, fûmes-nous
étonnés de ne pas le retrouver.
Il nous fallut improviser et c'est notre arrière central qui prit sa
place dans la cage. |
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Notre défaite fut alors assez nette.
De retour à Lyon, nous y trouvâmes une lettre dans laquelle Carlos
Mutty, le grand absent, expliquait que, sachant que son régiment était
désigné pour monter en ligne, il n'avait pas voulu abandonner ses
camarade soldats et il s'excusait de nous avoir sacrifiés.
Par la suite, nous apprîmes qu'il avait trouvé la mort sur le front le
dimanche même où nous jouions cette finale."
Son nom figure sur la stèle du monument aux morts du stade Henri-Cochet.
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