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Le dimanche 7 mai 1944, devant près de 31.000
parisiens, que n'avait cette fois troublé
aucune alerte, l'équipe fédérale de Nancy-Lorraine
entrait dans l'histoire de la Coupe de France
après avoir dominé et largement battu son
adversaire de la finale : Reims-Champagne. |
Cette victoire, pour inattendue et peu prévisible
qu'elle ait été, fut en fait très amplement
méritée, au point que l'éditorialiste de
"L'Auto" du lendemain écrivit :
"Ce triomphe fut celui d'une véritable
équipe sur une formation hétéroclite et sans
âme." |
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Elle ne devait pas non plus connaître de
lendemain puisque les équipes fédérales crééées
à la fin de la saison 1942-1943 par une décision
du Commissariat général aux Sports allaient
disparaître dès le début de la saison 1944-1945.
C'est ainsi que Nancy-Lorraine n'eut comme
les quinze autres équipes qui disputèrent
le Championnat fédéral, qu'une existence
des plus limitées.
Le mérite de son entraîneur Paul Wartel,
n'en fut que plus grand de réussir à la mener
jusqu'à la finale de la Coupe et la victoire,
une victoire qui se refusa neuf ans plus
tard au F.C. Nancy battu par le L.O.S.C. |
Composée en grande majorité de joueurs du
F.C. Sochaux et de Nancy, la Lorraine n'était
pas considérée comme l'une des plus fortes
équipes du Championnat fédéral qu'elle termina,
en effet, à une modeste dixième place.
En revanche, elle se révéla au fin des jours
une remarquable formation de Coupe. |
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Les Lorrains, on le sait, ne partaient pourtant
pas favoris contre la Champagne qui comportait
des "noms" beaucoup plus huppés
et paraissait plus stable et plus solide.
Sur le papier seulement, car au Parc des Princes, les Lorrains ne firent,
en vérité, qu'une bouchée de leurs opposants réussissant quatre buts de
qualité marqués par Parmeggiani (2e), Poblomme (54e et 74e) et Jacques
(66e). |
Un mois plus tard l'équipe fédéralede Nancy-Lorraine
avait vécu. Elle demeurait cependant grâce
à son succès en Coupe, à tout jamais parmi
les lauréats de cette année 1944, en compagnie
de l'équipe Artois-Lens, vainqueur du Championnat.
Du gardien Coulon au capitaine Magnin, en
passant par l'amateur Givert, dont le premier
match avec "les grands" fut précisément
cette finale, et le benjamin Sésia (19 ans)
les vainqueurs allaient se disperser et retourner
dans leurs clubs respectifs la saison suivante. |
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Mais que de beaux souvenirs ils emportaient
avec eux et que de regrets aussi ils laissaient
derrrière eux en Lorraine et à Nancy.
Car si l'équipe que formaient Coulon, Rué
Mathieu, Grandilier, Magnin, Givert, Parmeggiani,
Pessonneaux, Jacques, Poblimme Sésia n'eut,
en raison des circonstances qu'une existence
et une carrière éphémères, elle avait montré
pendant neuf mois un esprit de corps, une
hommogénéité et une force de caractère significatifs
des vertus de la province représentée. |
HUITIEMES DE FINALE
Lens Artois - Marseille Provence : 4-0
Bordeaux Guyenne - Toulouse Pyrénée : 1-1
Reims Champagne - Orchies : 3-1
Montpellier Languedoc - Stade CA Paris :
1-1
Paris Capitale - Rennes Bretagne : 1-1
Rouen Normandie - Lille Flandres : 1-0
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Nancy Lorraine - Saint Etienne : 2-1
Girondins ASP - Nice Côte d'Azur : 3-0
Bordeaux Guyenne - Toulouse P. : 2-1
Montp.Langu. - Stade CA Paris : 2-1
Paris Capitale - Rennes Bretagne : 5-1 |
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QUARTS DE FINALE
Reims Champagne - Rouen Normandie : 3-1
Nancy Lorraine - Girondins ASP : 4-3
Lens Artois - Paris Capitale : 3-1
Bord Guyenne - Montp.Langudoc : 1-0 |
DEMI-FINALES
Nancy Lorraine - Bordeaux Guyenne : 2-1
Reims Champagne - Lens Artois : 0-0
Reims Champagne - Lens Artois : 2-1
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FINALE le 7 Mai 1942 au Parc des Princes
Nancy Lorraine bat Reims Champagne : 4 à
0 (3-0)
31995 Spectateurs
Buts : Parmeggiani (2), Poblomme (54, 74),
Jacques (66)
Nancy Lorraine - Coulon - Rué, Mathieu - Givert, Magnin,
Grandidier - Sesia, Pessoneaux, Poblome,
Parmeggiani, Jacques-
Reims Champagne - Dambach - Prince, Carrara - Ignace, Brembilla,
Roessler - Pradel, Batteux, Flamion, Petitfils,
Szego - |
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Anecdote
André Gérard se souvint longtemps du match
de quart de finale de la saison 1943-44,
au Parc des Princes.
C'était au moment des équipes fédérales,
et Gérard était gardien de but de l'équipe
de Guyenne qui jouait contre l'Ile-de-France
et fut battue 4-3. |
"Grava était avant centre de l'équipe
de Guyenne. Très puissant, il arriva sur
le gardien de but adverse qui l'esquiva,
et notre coéquipier vint heurter en pleine
vitesse le poteau de but qu'il cassa, sans
autre dommage pour lui.
Et je me souviens parfaitement, ajouta Gérard,
que nos adversaires, alors menés au score,
firent traîner les choses en longueur, et
que Pascal, leur gardien de but, "planqua"
le poteau de rechange pour essayer de faire
remettre le match. |
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