La Coupe de France s'est largement inspirée
de l'esprit et du mode de fonctionnement
de sa glorieuse aînée, la "Challenge
Cup", organisée annuellement Outre-Manche
depuis 1871-1872. |
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A fin de commémorer solennellement le quarantième
anniversaire de notre grande épreuve hexagonale,
la Fédération Française de Football décida
d'organiser bon nombre de manifestations
à l'occasion de la finale.
Deux actions rendaient notamment un hommage
appuyé aux pionniers britanniques. |
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On note la plus formidable surprise de l'histoire
de la Coupe de France quand le Stade de Reims
est éliminé par les amateurs Algérois d'El
Biar.
C'est à Toulouse que les finalistes de la
Coupe d'Europe sont battus deux à zéro par
des amateurs qui se demandaient combien de
buts ils allaient prendre. |
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Après avoir fait match nul 2 à 2, Nice écrase
Lille 7 à 1 en quart de finale. |
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C'est ainsi que la quarantième finale de
l'histoire de la Coupe de France fut dirigée
par Mister Clough, un arbitre de sa "Majesté".
Fait unique jusqu'à ce jour dans les annales
de la Coupe de France. Dans "France
Football", l'hebdomadaire officiel de
la F.F.F., cette nouveauté est rapportée
dans ces termes :
"Pourtant cette grande manifestation
classique de notre football comportera une
innovation tout à fait exceptionnelle : la
présence d'un directeur de jeu anglais, assisté
de linesmen de même nationalité".
Par "linesmen", entendez juges
de touche. |
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Toulouse et Angers atteignent la finale après
avoir éliminé non sans mal Nice et Bordeaux
en demi-finale. |
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Les trois "referees"de classe internationale
ont, semble-t-il, officié avec brio, puisque
qu'aucun commentaire désobligeant à leur
encontre ne fut rapporté par la presse française...
A l'issue de la partie, M. Clough, surpris
par la correction des vingt-deux acteurs,
remarquait simplement :
"Jamais en Angleterre on ne marquerait
neuf buts, car les antagonistes se serrent
de trop près".*
"Téfécé is magic" |
Toujours dans ce souci de rapprocher les
deux Fédérations, l'organisation d'une rencontre
de gala fut aussi décidée.
A l'initiative des Français.
Non sans mal d'ailleurs, après plus d'un
an d'âpres négociations !
Le mercredi 29 mai 1957 à 18h30, c'est-à-dire
trois jours seulement après leur nette victoire
sur le S.C.O. d'Angers (6-3) à Colombes,
les Toulousains affrontent donc Aston Villa,
vainqueur de la Coupe d'Angleterre pour la
septième reprise.
Au terme d'un match heurté, qui vit l'intervention
des Gardiens de la Paix dès la 34ème minute,
les hommes de Jules Bigot enlèvent la décision
(2-1). |
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Dans les gradins du Parc des Princes, les
échanges sont plus constructifs...
Sir Leslie Bowkler, Président de la Fédération
Anglaise, est assis aux côtés de son homologue
français Pierre Pochonnet.
A défaut d'être célébrée sur la pelouse,
l'amitié franco-anglaise l'est dans la tribune
officielle.
M. Clough, le "referee" anglais,
assiste à la traditionnelle poignée de main
d'avant-match entre les deux capitaines :
le Toulousain René Pleimelding et l'Angevin
Jules Sbroglia. |
Ce fut la finale la plus prolofique de l'histoire,
les malheurs du pauvre portier Fragassi qui
avait porté son équipe en Finale par son
talent provoquèrent une avalanche de buts
Toulousains.
Il est vrai que le talent des ailiers Brahimi
et Bouchouk illuminèrent le ciel ensoleillé
de Colombes. |
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Huitième de finale
TOULOUSE GRENOBLE 0-0 2-0
NIMES MONACO 4-3
NICE LYON 1-0
LILLE EL BIAR 4-0
BORDEAUX PERPIGNAN 1-0
ANGERS DENAIN 1-0
CANNES NANCY 1-0
SEDAN SOCHAUX 3-1 |
Quart de finale
BORDEAUX CANNES 2-1
ANGERS NIMES 0-0 4-1
NICE LILLE 7-1 1 7-1
TOULOUSE NICE 3-2
Demi-finale
TOULOUSE NICE 3-2
ANGERS BORDEAUX 1-0 |
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Finale 26 Mai 1957 à Colombes
Toulouse bat Angers 6 à 3 (3 - 1)
43125 Spectateurs
Arbitre Mr Clough
ButsDereuddre (11eme, 24eme), Bouchouk (28eme),
Bocchi (61eme), Di Loreto (85eme), Brahimi
(89eme) Biancheri (35eme), Boucher (83eme
csc) Bourrigault (88eme)
Toulouse - Roussel - Boucher, Pleimelding, Nungesser
- Bocchi, Cahuzac - Brahimi, Deureuddre,
Di Loretto, Rythkonen Bouchouk -
Angers - Fragassi - Pasquini, Sbroglia, Kowalski
- Hnatow, Bourrigault - Le Gall, Schindlauer,
Tison, Biancheri, Loncle - |
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C'est avec Toulouse que le gardien Guy Roussel
a remporté, alors qu'il était âgé seulement
de 21 ans sa première Coupe de France. Après
neuf années passées au Toulouse F.C. il fut
transféré à Angers puis à Marignane et enfin
à Limoges où il finit sa carrière
Il fut international "B". |
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"J'étais le plus jeune Toulousain ,
seul Loncle, dans l'équipe d'Angers, était
plus jeune que moi.
Etant militaire au bataillon, je n'ai pu
participer à la mise au vert de l'équipe
qui a eu lieu à Masison-Laffitte et je ne
suis arrivé que le samedi.
Le trac s'est emparé de moi tandis que nous
pénétrions sur le terrain, mais comme les
deux équipes sont entrées côte à côte, |
"Gégène" Fragassi a eu la gentillesse
de me réconforter :
"C'est rien petit, m'a-t-il dit en me
tapant sur l'épaule, ça va passer."
Lui a été bien malheureux puisqu'il a encaissé
six buts tandis que moi je remportais la
Coupe, ce qui reste le plus beau souvenir
de ma carrière.
Cependant, a conclu Guy Roussel, c'est en
quart de finale, contre Sedan, que nous avons
véritablement enlevé l'épreuve : nous étions
menés 0.1 et le match touchait à sa fin. |
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Nous concédâmes un corner comme l'arbitre,
M. Barberan, vint se placer auprès de moi,
je lui demandai combien de temps il restait
à jouer :"C'est virtuellement fini",
m'a-t-il répondu.
Sur ce renvoi Cahuzac transmet à Bouchouk
qui centre sur Di Loreto : but.
Le temps réglementaire s'achevait.
La prolongation nous permit de nous qualifier
pour les demi-finales. Vous connaissez la
suite. |
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