En remportant l'édition 1960 de la Coupe
de France face à l'AS Saint-Etienne, l'AS
Monaco s'affirme parmi l'élite des clubs
français.
Brillant également cette année là en championnat
où il termine à la quatrième place, le club
de la Principauté connaît la consécration,
douze ans seulement après son admission chez
les pros.
La surprise de cette Coupe de France 1960
est à mettre à l'actif des joueurs de l'AS
Gardanne, évoluant en Promotion d'Honneur
'B', parvenus jusqu'en huitièmes de finale,
ils ne s'inclinent que deux buts à un face
au Lille OSC après avoir éliminé le FC Toulouse
3 buts à 2.
Caen élimine Forbach, autre surprise de cette
Coupe 1960.
De même, Sète, mal classé en deuxième division
réussit à sortir de la compétition le Racing,
pourtant meilleure attaque de l'histoire
du championnat, avec 118 buts inscrits au
cours de cette saison 1960. Les Sétois ne
sont finalement battus qu'en quart de finale
face au futur champion, le Stade de Reims,
sur le score minimal de 1-0.
Tenants de la Coupe et premier club de Division
2 à avoir inscrit son nom au palmarès de
l'épreuve, Le Havre AC, évoluant depuis en
première division, parvient encore jusqu'en
demi-finale.
Il ne s'incline que 3 buts à 2 face aux Stéphanois,
parmi lesquels évolue alors Robert Herbin.
Pour affronter Saint-Etienne en finale sur
la pelouse du stade Yves du Manoir, les joueurs
de la Principauté ont sorti en demi-finale
les Rémois, futurs champions 1960, inscrivant
le but victorieux deux minutes avant la fin
du temps réglementaire.
La finale débute le mieux du monde pour les
Monégasques qui ouvrent le score dès la cinquième
minute d'une reprise au second poteau de
Roy. Mais deux minutes avant la pause, Liron
égalise d'une volée au point de penalty.
A quatre minutes de la fin de la seconde
période, le capitaine René Domingo semble
donner à Saint-Etienne un avantage décisif,
mais un tir victorieux de Biancheri ouvre
aux Monégasques, à deux minutes du coup de
sifflet final, la porte de la prolongation.
A la 103ème minute, un lob de Ludo trompe
la vigilance d'Abbes et une reprise de la
tête de Roy scelle la victoire des joueurs
de la Principauté. Le début d'une carrière
prestigieuse pour l'AS Monaco, mais aussi
pour le futur sélectionneur de l'Equipe de
France : un certain Michel Hidalgo.
Huitième de finale
ST-ETIENNE CANNES 2-1
LILLE GARDANNE 2-1
CANNES STADE FRANCAIS 3-2
LE HAVRE RED STAR 2-1
MONACO FORBACH 3-2
REIMS NIMES 3-2
NICE ANGERS 3-0
SETE LIMOGES 3-1
Quart de finale
MONACO NICE 3-1
REIMS SETE 1-0
ST-ETIENNE LILLE 3-1
LE HAVRE CANNES 4-2 Demi-finale
MONACO REIMS 2-1
ST-ETIENNE LE HAVRE 3-2
Finale le 15 Mai 1960 à Colombes (Yves du
Manoir) Monaco bat Saint-Etienne 4 à 2 (1 -1 2 -
2)
Arbitre Mr Lequesne 38298 Spectateurs
ButsRoy (5eme, 114eme) Biancheri (88eme)
Ludo (103eme) Liron (43eme) Domingo (86eme) Monaco - Alberto - Novak, Kaelbel, Thomas - Ludo,
Biancheri - Hess, Hidalgo, Roy, Cossou, Carlier
- Saint-Etienne - Abbes - R. Tylinski, Herbin, Wicart -
Domingo, Ferrier - Peyroche, Glovacki, Liron,
Oleksiak, Balboa -
Henri Biancheri à la fin de sa carrière fut
le Directeur Sportif de l'AS Monaco.
Il a gagné deux finales, mais il en a joué
quatre.
D'abord une qu'il a perdue en 1957 contre
Toulouse, avec Angers, puis en 1960 ce fut
la victoire avec Monaco et en 1963 encore
la victoire avec Monaco mais après deux matches.
"En 1957, dit-il, c'était la première
année de l'équipe d'Angers en Première Division,
nous étions contractés et ce qui n'a rien
arrangé c'est que nous avons pris trois buts
en 20 minutes.
Le pauvre Fragassi dont les matches remarquables
nous avaient amenés en finale était "paniqué".
Paris où il comptait de nombreux supporters
puique c'est un balieusard parisien ne lui
a jamais réussi d'ailleurs et les Toulousains
ont toujours eu au moins deux buts d'avance
sur nous."
En 1960 Biancheri a eu beaucoup plus de chance.
Il est vrai qu'il avait une plus grande expérience.
C'était sa troisième année à Monaco et cette
finale cotnre Saint-Etienne reste le meilleur
souvenir de sa carrière.
"Au fond, pour gagner une finale de
Coupe de France, dit-il, il faut une certaine
somme de chance.
Nous, cette année-là dans les tours préliminaires,
nous avions toujours connu les pires difficultés
notamment devant Annecy et Forbach et nous
étions toujours menés à la mi-temps.
Bref chaque fois nous nous en tirions miraculeusement.
Notre victoire en finale allait être plus
miraculeuse encore.
A quelques secondes de la fin les Stéphanois
menaient par 2 à 1.
Ils se voyaient déjà gagnants lorsque l'arbitre
M. Lequesne nous accorda un coup franc.
Kaelbel le tira mais l'arbitre le fit recommencer.
Alors après une trés rapide discussion avec
Kaelbel qui voulait recommencer c'est moi
qui ait tiré et j'ai ainsi égalisé à 90 secondes
de la fin du temps règlementaire.
Ce but nous donnait donc le droit de jouer
la prolongation au cours de laquelle nous
allions gagner par 4 à 2.
Mon coup franc réussi avait très certainement
coupé les jambes des Stéphanois qui n'y croyaient
plus."