OM Olympique de Marseille

Saison 1964-1965 Rennes Vainqueur

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Une nouvelle fois, après 1925, 1943, 1959 et 1963, une finale devait être rejouée.
En effet, malgré une superbe rencontre au Parc des Princes, Rennais et Sedanais ne pouvaient se départager (2-2), devant ainsi redisputer la finale trois jours plus tard.

Après une rencontre moins enthousiasmante que la première, le Stade Rennais remportait sa première Coupe de France (3-1).
Après deux finales perdues en 1922 et en 1935, la Coupe de France allait enfin sourire au Stade Rennais.
L'expérimenté Jean Prouff, entraîneur des Bretons et adepte de la tactique à "l'anderlechtoise" (formation en 4-2-4 appelée le WM), permettait aux Rennais d'accomplir un parcours historique.
En effet, Daniel Rodighiero et ses coéquipiers inscrivaient la bagatelle de 29 buts en 7 rencontres disputées !
Un véritable record jamais égalé.
Le festival breton débutait face au Red Star (2-0), puis devant le RC Lens (4-3).
Mais le plus beau restait à venir avec un huitième de finale devant l'Olympique Saint-Quentinois, où les Rennais ne faisaient pas dans la demi-mesure en inscrivant dix buts (10-0).
Les victoires en quart de finale face à Nice (5-2) et en demi-finale devant Saint-Etienne (3-0) laissaient présager un véritable sommet pour la finale devant l'UA Sedan-Torcy.
Dédé Tassone serre la main du capitaine Corse Dellasantina.

4 ans plus tard, l'OM remportera la Coupe de France avec ses grognards Escale, Hodoul, Joseph et Tassone qui faisait partie de l'effectif en 1965.
Mais comment passer sous silence la pire saison de l'OM qui terminera dans les derniers de la seconde Division, réalisera son record du plus faible nombre de spectateurs contre Forbach, et sera humilié au Vélodrome par les amateurs du Gazelec d'Ajaccio qui s'imposeront 5 à 1 avec sa vedette, le calédonien Kanyan.
Il marquera deux buts, dont un du talon après avoir attendu sur la ligne le retour d'un Olympien.
Jean Paul Escale déclarera
"Il y avait les Pierrots de Strasbourg, il y a maintenant les Charlots de Marseille."
Le 23 mai 1965, le Parc des Princes était totalement rempli pour accueillir la troisième finale dans l'histoire des deux formations, sous les yeux du Premier Ministre, M. Georges Pompidou.
Le public ne fut pas déçu par le spectacle proposé.
Au terme d'une superbe rencontre riche en rebondissements, les deux équipes ne pouvaient se départager malgré deux buts sedanais inscrits par Jacques Marie (11ème) et André Perrin (15ème) dès le début du match.
Les Rennais allaient se réveiller juste avant la pause grâce à André Ascencio (1-2, 44ème).
L'égalisation de Daniel Rodighiero (61ème) obligeait les deux équipes à se retrouver trois jours plus tard.
Le 26 mai, dans un Parc des Princes aussi bien garni que pour la première rencontre, les Rennais allaient enfin connaître la consécration.
Brucato remplaçait Cédolin indisponible.
Mené 1-0 à la pause depuis la 20ème minute et un penalty transformé par Yves Herbet (0-1), le Stade Rennais allait réagir de la plus belle des manières en seconde période.
Rodighiero, tout d'abord, remettait les pendules à l'heure tout de suite après le retour des vestiaires grâce à une belle ouverture de Marcel Loncle (1-1, 47ème).
Ce dernier donnait l'avantage à son équipe sur une superbe reprise de volée (2-1, 77ème) avant que l'inévitable Rodighiero n'enfonce définitivement le clou sur un nouveau peénalty (3-1, 86ème).
Véritable consécration pour des Rennais euphoriques en cette saison 1964-65.
La délicate tactique de Jean Prouff se révélait concluante.
Marcel Loncle confirmait son rôle de métronome du milieu de terrain et Daniel Rodighiero devenait un buteur exceptionnel, avec trois buts lors des deux finales.
Rennes et la Bretagne pouvaient exploser de joie au coup de sifflet final.
Le retour des héros fut accueilli avec un enthousiasme incomparable. La ville de Rennes offrit à ses joueurs une fête digne de leur belle performance.
René Cédolin (seul joueur rennais à avoir remporté les deux coupes de France) : « C’était le premier grand titre de l’histoire du club et une véritable folie s’est emparée de la ville de Rennes. Les gens ont réagi de façon extraordinaire. Comment oublier l’arrivée en gare ? L’avenue Janvier était noire de monde et la place de la Mairie prise d’assaut par la foule... Nous avons apporté un tel bonheur à toute la Bretagne ! D’autant plus incroyable que notre retour sur Rennes ne s’était effectué que quatre jours après la victoire. La ferveur n’était pas retombé. »
Marcel Loncle (meneur de jeu rennais) : « On avait rejoué la finale le jeudi je crois et le dimanche, on avait un match de championnat à Strasbourg.
On est ensuite revenu à Rennes le lundi avec le trophée, on a passé quelques jours sensationnels ensemble.
On ne s’attendait pas à un tel accueil. Ce fut une arrivée triomphale à la gare de Rennes, il y avait du monde partout et nous avions été portés par une vague rouge et noire jusqu’à la place de la Mairie. »
Daniel Rodighiero (deuxième meilleur buteur de l’histoire du Stade Rennais avec 126 buts) :
« Le Stade Rennais cherchait une victoire en Coupe de France depuis des dizaines d’années. Il avait réussi à atteindre les demi-finales à plusieurs reprises et même deux fois la finale mais sans jamais parvenir à décrocher le trophée.
En 1965, on l’a ramené et offert à toute la Bretagne car à l’époque le Stade Rennais était vraiment le club qui représentait la région.
Le Stade Brestois, En Avant Guingamp ou le FC Lorient étaient en retrait.
On avait fini cette année-là la meilleure attaque du championnat, c’était vraiment une saison exceptionnelle.
La demi-finale contre Saint-Etienne fut extraordinaire, certainement l’une des plus belles de l’histoire de la compétition. Les "Verts" étaient champions de France en titre.
On les avait battus 3-0 ; on leur avait vraiment marché dessus.
Lors de la première finale, contre Sedan, j’ai d’abord inscrit le but de l’égalisation qui nous a permis de rejouer la rencontre.
Lors de la deuxième confrontation, j’ai réalisé un doublé.
Ce fut la fin d’une épopée où chaque rencontre se jouait au couperet, il fallait se battre pour ne pas chuter.
Il manque forcément quelque chose à un professionnel qui n’a pas gagné la Coupe.
On avait reçu le soutien de tous les Bretons dispersés dans le monde et quand on a remporté le titre, on a reçu un accueil extraordinaire.
Il y avait tellement de monde à la gare et même sur la voie ferrée que le train a dû arriver au pas. »
Le Stade Rennais allait remporter une nouvelle Coupe de France en 1971 face à Lyon.
Huitième de finale
RENNES ST-QUENTIN 10-0
STRASBOURG MIRAMAS 1-0
TOULON REIMS 2-1
SEDAN SOCHAUX 2-1
TOULOUSE NICE 2-2 0-1
ST-ETIENNE ROUEN 1-0
STADE FRANCAIS NANTES 3-1
VALENCIENNES CHERBOURG 0-0 3-0
Quart de finale
STADE STRASBOURG 2-1
RENNES NICE 5-2
SEDAN TOULON 3-1
ST-ETIENNE VALENCIENNES 3-2
Demi-finale
SEDAN STADE 4-3
RENNES ST-ETIENNE 3-0
Finale le 23 Mai 1965 au Parc des Princes
Rennes et Sedan 2 à 2 (2 - 1)
Arbitre Mr Kitabidjian 36789 Spectateurs
Buts Marie (11eme), Perrin (15eme) Ascensio (44eme) Rodighiero (61eme)
Finale le 26 Mai 1965 au Parc des Princes
Rennes bat Sedan 3 à 1 (0 - 1)
Arbitre Mr Kitabidjian 26792 Spectateurs
Buts Herbet, (20eme sp), Rodighiero (47eme, 86eme sp), Loncle (77eme)
Rennes - Lamia - Lavaud, Brucato, Boutet, Cardiet - Ascensio, Loncle - Prigent, Rodighiero, Dubaele, Pellegrini -
Sedan - Tordo - Fulgenzy, Gasparini, Lemerre, Rastoll - Herbet, Marie, Cardoni - Salaber, Perrin, Roy -
Jean-Claude Lavaud a gagné avec Rennes la finale ( 2-2, puis 3-1) contre Sedan en 1965.
Nous avons vécu des cérémonies inoubliables qui, dans la capitale bretonne, suivirent cet exploit, et nous pouvons vous garantir que ce jour-là toute la ville était "descendue dans la rue", et que nos héros s'en tirèent avec quelques boutons arrachés et des cravates subtilisées.
On ne s'étonnera donc pas que ces heures de joie aient trouvé leur prolongement par la suite.
C'est ainsi que Jean-Claude Lavaud raconte :

"Le 30 mai, nous avions été jouer le dernier match de Championnat à Strasbourg et nous étions particulièrement contents de notre saison : 4e en Championnat et vainqueurs de la Coupe.
Nous étions donc en pleine euphorie et nous sommes rendus à la gare en chantant à tue-tête nos meilleurs refrains. Arrivés sur le quai nous avons posé la Coupe que nous avions emmenés et par précaution, nous l'avons entourée de nos sacs d'équipement, sans toutefois la dissimuler.
Puis chacun s'écarta pour bavarder ou aller boire un demi.
Mais voilà que deux dames se sont approchées.
Elles étaient fort intriguées et voulurent voir "ce qu'il y avait marqué dessus".
"Je m'approchais et leur dit : "C'est la Coupe qui a été attribuée à l'Apollon 1965".
Apparemment impressionnées, elles me considérèrent avec une admiration que je savourais et me demandèrent un autographe. Inutile de dire que je me suis fait quelque peu "charrier" ensuite par les camarades."