Saison 1988-1989 exceptionnelle pour le club phocéen qui remporte sa dixième
Coupe de France mais aussi son deuxième doublé Coupe-Championnat.
Invaincu jusqu'en finale, l'OM conclut son parcours par une victoire 4-3, assise sur un triplé de Jean-Pierre Papin, surnommé désormais "JPP".
L'OM déjà Champion va remporter le doublé.
OM-AS Monaco : une finale de rêve entre des Phocéens, enfin assurés d'un titre de champion de France qui leur échappait depuis 1972, et leurs dauphins monégasques, champions de France l'année précédente.
L'occasion aussi d'une dernière confrontation entre les deux meilleurs
buteurs du championnat : Jean-Pierre Papin, auteur de 22 buts dans la saison,
et l'international britannique Glenn Hoddle (18 réalisations).
Pour arriver à la finale, l'OM a éliminé Pau (D3), puis Quimper (4-1, 0-0),
le SC Toulon difficilement (1-1, 2-1), le Stade Rennais (5-1, 2-2), et
enfin l'AJ Auxerre (2-0, 1-0), dans un match aller réplique de l'obtention
du titre par l'OM au Vélodrome.
ça a été chaud entre Papin et Boli, qui seront plus tard coéquipiers.
Langers (39eme), Germain (59eme), Soyer (73eme) et Lerat (89eme) sont les
buteurs d'un FC Orléans qui atomise le PSG, pourtant deuxième du Championnat.
Monaco lui a épinglé Pont-Saint-esprit, Montpellier, Nantes, Orléans, qui
a éliminé au tour précédent le PSG par un surprenant 4 à 0 au Parc des
Princes avec un super Langers, ancien joueur de l'OM, et enfin Sochaux
après deux 0 à 0 et 5 tirs au but à 3.
Arsène Wenger est l'entraîneur du onze monégasque.
Eric Cantona qui a été prêté à Bordeaux par l'OM en cours de saison tente
une panenka face à Beauvais lors de la séance des tirs au but, mais freiné
par la boue et la tempête, sa balle sera ramassé sans difficulté par le
gardien Beauvaisien .
Les Girondins sont éliminés dès les 32eme de finale sur ce coup du sort
étonnant.
Mais le King de Manchester se rattrapera plus tard dans sa fabuleuse carrière.
Bernard Tapie qui a voulu reconstituer le tandem Papin Cantona de l'équipe
de France ne conservera que cinq mois Eric le Rouge.
En 1991, de retour à Marseille, c'est une blessure au genou qui privera
Cantona d'une super saison.
L'enfant des caillols ne sera jamais prophète en son pays.
Par contre, JPP s'est montré aussi inspiré en Coupe qu'en Championnat,
inscrivant 11 des 25 buts de son équipe (10 pour son coéquipier Klaus Allofs).
L'affiche entre les deux meilleures formations du Championnat va tenir
toutes ses promesses. L'option résolument offensive adoptée par Gérard
Gili s'avère rapidement payante. Dès la douzième minute, JPP embarque Battiston
et frappe dans la foulée au ras du poteau :1-0.
Dix minutes plus tard, JPP reprend de la tête un centre de Thys, trompant
de nouveau Ettori.
Mais les Monégasques parviennent rapidement à réduire la marque.
Servi par Battiston, Dib vient battre Huard de l'extérieur du droit, à
la 31ème minute de jeu.
Dès la reprise, Papin s'illustre une nouvelle fois : s'infiltrant côté
droit, il adresse une frappe surpuissante qui se loge sous la barre : 3-1.
Fauché par Sonor dix minutes plus tard dans la surface de réparation monégasque,
Papin a l'occasion de tuer le match et de devenir définitivement le meilleur
buteur d'une finale de la Coupe :
un record jusqu'alors détenu par Eric Pécout, auteur de 3 des 4 buts nantais
en finale de la Coupe 1979, face à Auxerre (dont un durant la prolongation)
. Mais Ettori repousse une frappe mal assurée : premier penalty raté chez
les pros pour JPP ! Cela n'entame en rien la détermination marseillaise
et les Phocéens trouvent une nouvelle fois l'ouverture à la soixante-cinquième
minute par Allofs.
Au cours de la deuxième période, Fofana et Kurbos ont rejoint Weah à la
pointe de l'attaque monégasque.
Les trois joueurs se relaient pour servir Marcel Dib qui trompe Huard d'un
lob.
Toujours aussi incisif après son doublé, Dib s'infiltre dans la surface
de réparation avant d'être fauché par Thys.
A deux minutes de la fin du temps réglementaire, Amoros transforme le penalty
pour Monaco.
Dernières minutes d'inquiétude pour les Phocéens avant le coup de sifflet
libérateur.
JPP peut alors monter à la tribune pour recevoir la Coupe et gagner son
pari en donnant l'accolade au Président Mitterrand.
Après une éclipse de plus de 15 ans, l'OM reprend les rênes du football
français.
