Bertrand Rioux |
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Il aurait pu jouer au football, comme son père, mais il a finalement choisi le rugby, comme son grand-père. Question de tempérament. D’affinités aussi. Et pour tout Lyonnais qui se respecte, le LOU était un passage obligé. C’est là, entre Rhône et Saône, que Bertrand Rioux a fait ses premières armes dans le rugby. Le gamin d’Ecully a gravi les échelons. Un à un. Quant à sa vie future, le jeune étudiant n’avait certainement pas imaginé la passer à Clermont. Mais un coup de téléphone peut tout changer… « Je venais de terminer ma première année d’UFR Staps à Lyon lorsque Michel Ringeval, l’entraîneur de l’AS Montferrand, m’a appelé. C’était en 1982 ». Pour le demi de mêlée de formation, l’occasion était trop belle. Et l’entrée dans l’arène sera immédiate… « Yves Lafarge, le titulaire du poste, s’est blessé. J’ai dû enchaîner plusieurs matches. Le premier, c’était au mois de septembre contre Albi. On avait joué contre Bernard Vaure ». Durant plus de dix ans, Bertrand Rioux fera les beaux jours de l’AS Montferrand. Plus de 270 matches en équipe 1. Voilà qui en impose. « J’ai utilisé 14 ouvreurs », rappelle d’ailleurs le joueur. Ses meilleurs souvenirs ? Un quart de finale joué chez lui, à Gerland, face à Grenoble – « Je connaissais tous les Grenoblois et nous avons gagné le match » – ou encore la victoire en challenge Du Manoir en 1986. Alors qu’en parallèle, Bertrand mène une carrière de professeur de sport en occupant un poste à la Direction régionale jeunesse et sport, en 1994 et 1995, il devient entraîneur de l’ASM. « Une super expérience. Avec Victor Boffelli, Patrick Boucheix et Dominique Sauzade, nous étions quatre pour s’occuper de deux équipes. » La défaite en finale face à Toulouse en 1994 lui reste encore en travers de la gorge. « On était prêts de la gagner… » FORMER LES JEUNES En 2004, Bertrand Rioux a pris la direction du centre de formation de l’ASM, en remplacement de Jean-Marc Lhermet, devenu manager du club professionnel. Une grosse décennie plus tard, il est toujours à la tête de la structure qui s’est largement étoffée (presque dix personnes à temps plein aujourd’hui). Et ses compétences ont encore été élargies l’an dernier puisqu’il est également devenu directeur de la section rugby (des moins de 6 ans jusqu’au moins de 23 ans). Dans la grande maison de la Gauthière, le passionné de ballon ovale est toujours dans son élément. « Je prends tellement de plaisir que je ne me vois pas faire autre chose. » Il faut dire que le bilan plaide en sa faveur. En atteste le nombre d’espoirs qui ont percé ces dernières années au plus haut niveau. « Nous avons 68 de nos anciens pensionnaires qui sont actuellement professionnels ; 14 ont évolué en équipe de France et 8 jouent la coupe du monde en Angleterre », détaille Bertrand Rioux. Lors de la dernière finale de Top 14, 11 joueurs de l’ASM Clermont Auvergne sur 23 étaient issus du centre de formation. Eloquent ! « Notre fierté, c’est évidemment de pouvoir alimenter l’équipe première. Quand un joueur signe chez nous, s’affirme et puis explose, c’est une vraie satisfaction. » Reste qu’à l’heure du rugby professionnel, il faut sans cesse évoluer et se remettre en question. L’ouverture du CEP (Centre d’entraînement et de perfectionnement) au stade Michelin a encore élevé le curseur et les exigences. Dans le sillage de l’équipe pro, le centre doit lui aussi s’adapter, contraint pour l’heure de partager les installations avec les autres sections de l’ASM Omnisports. Bertrand Rioux planche donc sur un nouvel outil d’entraînement. « On prévoit de créer une structure aux Gravanches entièrement dédiée au centre de formation », confirme ce dernier. Un nouveau challenge s’ouvre donc pour le directeur, qui, à 53 ans, vit toujours sa passion à 100 %. |