OM Olympique de Marseille

Championnat de France 1932/1933

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Le 11 septembre 1932, le coup d'envoi du championnat de France professionnel éait donné.
Il semble bien qu'à l'époque on n'y attachât pas une très grande importance.
L'Auto prédécesseur de l'Equipe, annonçait bien la nouvelle à la "une" mais en milieu de page et sur une seule colonne par ces mots :
"Les débuts du championnat de France professionnel donneront lieu, aujourd'hui, à deux matches Paris-Sud-Est."
Il s'agissait de Racing Club de Paris-Hyères au stade Jean-Bouin et de Red Star-Antibes, au stade Elisabeth, à la porte d'Orléans.
La vedette était accordée au Grand Prix automobile de Monza.
L'Olympique lillois devait dominer la poule A puisqu'il termina en effet avec 28 points (goal-average : 41-23), devant l'Olympique de Marseille, 23 points (40-24), et le R.C. Paris, 21 points (40-36).
L'attaque la plus efficace devait être celle du Club Français grâce à un certain Mercier, meilleur buteur du groupe avec 15 buts.
Un match Club Français-R.C. Paris donna lieu, d'ailleurs au score le plus riche de ce premier championnat, 5 à 5 !
Mercier dit "Robico" marqua le premier but de la rencontre ; peu après il fut fauché par derrière et en pleine surface, sans que l'arbitre, M. Balwey, qui avait pourtant une certaine côte à l'époque, n'intervienne : ce qui ne fut pas du goût du public.
Peu après, Mercier, encore lui, marqua un second but... refusé pour hors jeu, ce qui fit monter le ton sur les gradins car cette époque-là avait aussi ses contestataires. Le penalty que M. Balwey avait refusé au Club Français pour une faute flagrante, il l'accorda au Racing pour un accrochage bénin. Ce fut un beau chahut dans le stade !
Malgré ces injustices répétées, le "Club" n'en menait pas moins 4 à 1 à la mi-temps ; mais le Racing effectua un sensationnel retour, rejoignit à 4-4, se laissa dépasser par le Club 5-4 et revint une fois encore à sa hauteur 5-5 in extremis ! Mercier, héros de ce match, devait, avec Banide un an plus tard - lors de la disparition du Club Français des rangs professionnels -, rejoindre le Racing.
Les 20 Equipes du Championnat 1932/33 répartis en deux Groupes de 10.
Si l'O.L. -bien lire Olympique lillois - devait dominer l'O.M. pas de doute, c'est bien l'Olympique de Marseille, comme aujourd'hui - sur l'ensemble de la saison, il n'empêche que le club méridional gagna ses deux matches contre l'équipe nordiste et lui infligea même le plus gros "carton" de ce championnat : 7-0.
Entre les deux formations, le match aller eut lieu à Lille, le jour de l'inauguration du championnat, le 11 septembre 1932.
Il pleuvait sur le Nord cet après-midi-là : l'équipe marseillaise domina cependant sa rivale et marqua rapidement deux buts par Pepito Alcazar, l'O.L. ne parvenait à sauver l'honneur qu'à la quatre-vingtième minute, par son avant centre, l'Anglais Barrett (l'équipe d'Henri Jooris s'était résolument tournée vers les Iles britanniques pour son recrutement avec Mac Gowan, Lutterlock et Barrett).
Mais dans les dernières minutes, les 6 000 spectateurs faillirent bien envahir le terrain pour faire un sort à l'arbitre dont quelques décisions n'avaient pas plu. Comme quoi le problème de l'arbitrage n'est pas nouveau.
Après ce match inaugural, personne ne pensait que l'O.L. serait champion de son groupe et devancerait l'O.M. de cinq points.
Les Marseillais le pensaient moins que quiconque après le match retour.
C'était le 11 décembre1932. La première mi-temps fut à l'avantage de l'O.M. qui menait 2-0 grâce à Jennings et à Caïels.
Alors que le jeu avait repris depuis quelques minutes, il se produisit un accrochage entre Rabih et Lutterlock, l'Anglais paraissant très en colère contre le Nord-Africain ; l'arbitre envoya immédiatement les deux hommes au vestiaire. Caiels ajouta un troisième but pour l'O.M. et Boyer un quatrième, puis ce furent les deux "gentlemen" Barrett et Trees qui en vinrent aux mains. Trees était-il plus coupable que Barrett ? En tout cas, Defossé et Mac Gowan tentèrent de plaider la cause de Barrett, mais l'arbitre sourd à leurs prières, renvoya, cette fois encore les deux adversaires au vestiaire.
Dès lors l'O.L. ne joua plus du tout. On vit même Mac Gowan se promener dans sa surface, les deux mains derrière le dos sans vouloir ni toucher, ni même regarder le ballon.
Le public injuriait les Lillois, les traitant de "dégonflés" sur l'air des lampions. Rien n'y fit. La comédie dura toute la dernière demi-heure. Boyer entra même dans le jeu des Lillois, dribblant sans fin, jusque sur la ligne de but, mais évitant de marquer et passant en arrière.
Malgré tout, trois nouveaux buts furent obtenus par l'O.M. et ce match scandaleux se termina sur la marque de 7-0.
La poule B eut aussi son match généreux et son scandale.
Le match généreux ? Cannes-Fives 5-5, le 11 septembre 1932, pour l'ouverture !
Il faisait chaud, aux Hespérides. Il n'empêche que Fives mena rapidement 3-0 grâce à un but de Saint-Pé, et deux de Cheuva. Cannes rejoignit en dix minutes ; Fives reprit l'avantage 5-3 par Cheuva et Saint-Pé, toujours eux, en Cannes revint 5-5 dans un stade en délire. Quel début pour les Cannois récents vainqueurs de la Coupe !
La fin du championnat de ce groupe fut entaché par ce que l'on a appelé le "scandale d'Antibes".
A deux journées de la fin, Cannes était en tête et comptait 22 points (il devait jouer ses deux derniers matches en dehors); Antibes comptait 20 points (et devait jouer ses deux derniers matches chez lui) et Sochaux 17 seulement (avec un match en plus à jouer).
A l'avant-dernière journée, Antibes recevait Cannes et gagnait 1-0. Les deux voisins étaient ainsi à égalité. C'est alors qu'Antibes aurait envoyé un émisaire à Fives pour "acheter" la dernière rencontre de la saison.
Le match eut lieu le dimanche au Fort-Carré sous un beau soleil. Antibes gagna 5-0 et Gilbert Auvergne champion de France du 100 mètres, qu'Antibes utilisait à l'aile droite, marquait son premier but de la saison. La presse méditerranéenne était enthousiaste et qualifiait la rencontre de "plus beau match de la saison". Ce résultat qui plaçait Antibes seul en tête du fait de la défaite de Cannes à Sochaux (1-2) paraissait d'autant plus normal que les Antibois, grâce à l'aile fameuse Klima-Belko, avaient déjà gagné le match aller, à Fives, par le même score 5-0 !
Mais l'entraîneur de Fives demanda à être entendu par la F.F.F. dans la semaine qui suivit et révéla les sollicitations dont son équipe aurait été l'objet. Antibes fut donc déclassé au profit de Cannes.
Le 14 mai à Colombes, Cannes -pendant que Mithouard gagnait Bordeaux-Paris- disputa contre Lille la finale de ce premier championnat de France devant 12 000 spectateurs.
La pluie ayant rendu le terrain gras, Lille parut plus à l'aise que Cannes et mena rapidement 2-0 grâce à Barrett et Varga ; Fecchino marqua un premier but et tira sur le poteau avant que Lille n'obtienne un troisième point par Winckelmans. Ceccala et l'arrière Tourniaire ramenèrent la marque à 3-3 avant que Winckelmans, le capitaine de l'O.L. ne donne la victoire à son équipe 4-3 à cinq minutes de la fin.
L'Olympique lillois était le premier champion de France.
Les trois derniers de chaque groupe Club Français, Hyères Mulhouse(groupe a) Red Star, Metz, Alès (groupe B) étaient rérogradés en division II.
L'Excelsior de Roubaix gagna la Coupe de France contre son grand rival, le RC Roubaix grace à son capitaine Langiller par 3 à 1 au Stade de Colombes.
Ainsi s'achevait la Première Saison Professionnelle du Championnat de France de Football.
Saison de l'OM