OM Olympique de Marseille

Championnat de France 1953/1954

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LE CHANT DU CYGNE DU L.O.S.C.
Le malheur qui avait frappé le football français la saison précédente avec la disparition des joueurs Meano et Abenoza, allait en cette période 1953-54 s'attaquer, cette fois, aux dirigeants.
Ce fut d'abord Emmanuel Gambardella président de la F.F.F. et du Groupement qui nous quittait le 30 août et son successeur à la tête du G.F.P., le vieux Georges Bayrou était emporté le 5 décembre. C'est Paul Nicolas qui allait donc apparaître à la tête du Groupement et des sélections.
Reims et Bordeaux commençaient remarquablement cette nouvelle campagne. Songez que, marchant pour ainsi dire main dans la main, ils ne tombèrent -ensemble - qu'à la douzième journée, Reims à Nancy 1-0, Bordeaux à Nîmes 2-0.
A la faveur de cette double défaillance, Lille qui paraissait lâché -comme tous les autres clubs d'ailleurs- put revenir à 4 points.
Nos deux grands avaient-ils trop donné durant ce premier tiers de championnat, furent-ils marqués par cette première et commune défaite ? Toujours est-il qu'ils passèrent en novembre et décembre deux bien mauvais mois.
Pour sa part, Bordeaux fut battu par Nîmes, donc, 2-0, par Lille 3-1, par Saint-Etienne 2-0, par Lens 2-1 et fit match nul à Toulouse 0-0 avant de battre Reims, en terre champenoise pour le dernier match aller.
Quant à Reims, il fut battu par Nancy 1-0, par Saint-Etienne 1-0, par Monaco 2-1, battit Nice 4-3 Nice qui avait acquis Ujlaki pour 18 millions ce qui battait le record des transferts -puis Lille 1-0 (heureusement) avant de s'incliner chez lui devant Bordeaux.
Ainsi, à la fin des matches aller, le classement était-il le suivant : 1°) Lille et Bordeaux 24 ; 3°) Reims et Toulouse 23.
Ce quatuor allait demeurer en tête, légèrement détaché du reste des poursuivants, mais pas toujours dans le même ordre, sauf pour Tousouse qui ne put jamais s'intercaler.
Lille restait en tête jusqu'à la 19e journée : le règne de Bordeaux qui paraissait définitif dura de la 21e à la 30e journée, mais Bordeaux l'éternel malchanceux ne pouvait triompher.
A cette 30e journée, les positions étaient les suivantes : Bordeaux 43, Lille et Reims 41. Lille battait alors Bordeaux 1-0 (but de Strappe) et Reims gagnait à Saint-Etienne 1-0. Trois équipes se trouvaient donc en tête à égalité.
Puis (32e journée), Lille battait Reims -à Reims- 3-0 et Bordeaux succombait à Toulouse 1-3.
Enfin (34e journée), Lille battait Nancy 3-0 tandis que Bordeaux et Reims faisaient match nul 0-0. Ainsi après un extraordinaire suspense, Lille 47 points était champion devant Reims et Bordeaux 46.
La victoire de Lille, c'était un peu son chant du cygne. Il avait remporté son titre grâce à sa défense - dont Ruminski et Vander Hart étaient les piliers -qui n'avait concédé que 22 buts : mais son attaque n'en avait marqué que 49 contre 73 à Nice, 69 à Bordeaux, 62 à Reims !
Les rémois avaient perdu trop de matches sur leur terrain (4) dont un devant le Stade Français -futur barragiste- pour pouvoir prétendre garder leur titre. Et surtout, prace qu'ils furent battus par leurs deux adversaires les plus directs : Bordeaux (1-2) et Lille (0-3)
Bordeaux-la-malchance dont le buteur Kargu devait enfin dépasser "l'éternel". Andersson meilleur buteur en 1951-52 et 1952-53 devait connaître le premier coup du sort le 28 mars, en Coupe au cours d'un quart de finale resté célèbre. Poitevin arrière-central de Nice fit un pénalty que les 60 000 spectateurs virent, mais que l'arbitre ne vit point. Arrêt des Bordelais qui protestent : mais aucun coup de sifflet n'ayant retenti, Ujlaki s'empare du ballon et marque sans opposition. Le but est accordé. Fureur des Bordelais qui abandonnent le terrain.
Il leur en coûtera un million pour cette conduite ; mais avouez qu'il y a de quoi être en rage : on vous frustre d'un pénalty et on accorde à l'adversaire un but qui n'aurait jamais dût être marqué ! Battu en Coupe, dépassé dans les ultimes rencontres de championnat, Bordeaux devait montrer déjà qu'il ne possédait pas une équipe de sprint.
Marseille qui avait pourtant acquis Ben Barek à l'Atlético Madrid en cours de saison, ne put que terminer à un rang modeste (14e). Sète et Le Havre descendaient, le Stade devait jouer un pathétique barrage contre le Racing, qui s'était laissé dépasser par Lyon et Troyes.
En Novembre 1953, la Hongrie écrasait l'Angleterre à Wembley par 6 à 3 dans ce qui fut considéré comme "Le Match du Siècle".
Troyes où il avait dû jouer un match "électrique" émaillé de bagarres et où Vignal avait été blessé et avait dû jouer à l'aile droite. Vignal devait être encore blessé lors du premier match de barrage entre les "frères ennemis parisiens", que le Racing gagnait 2-1 ce qui lui assurait le retour à la Division I puisque la seconde manche se soldait -dans le calme revenu- par un match nul 2-2.
Petits-à-côtés : le Havre connaissait déjà de graves difficultés financières, avouait un passif de 62 millions et le Groupement devait lui avancer (!) un million pour ses échéances. Pourtant l'époque était belle pour le football : un soir de juin 1954 on s'écrasait dans un Parc -trop petit- pour assister à une finale de Coupe Drago Reims-Lille 6-3 et la Coupe Drago n'était qu'une épreuve de consolation
L'OM après un départ catastrophique remontait la pente, et avec la venue de Larbi Ben Barek, réalisait un superbe parcours en Coupe de France où il échouait contre l'OGC Nice, non sans avoir failli égaliser à la dernière minute.
Parcours de l'OM