OM Olympique de Marseille

Championnat de France 1965/1966

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1965-1966

Nantes et Gondet incaccessibles
En 1965-1966 on prit les mêmes et l'on recommença, serait-on tenté d'écrire.
En effet, le "tiercé" de la saison précédente : Nantes, Bordeaux, Valenciennes, se retrouva dans le même ordre à la fin du championnat.
Seulement cette fois les écarts n'étaient plus les mêmes.
Nantes fut champion avec la bagatelle de sept points d'avance sur Bordeaux (toujours "Poulidor").
On était en plein débat Défense en ligne/Béton.
Malgré cela, le goal-average des deux rivaux -et c'est là une constatation curieuse- fut identique : 84 buts marqués, 36 encaissés, donc + 48 (c'était la première saison où l'on fit intervenir la différence de buts).
Une explication : Bordeaux, lorsqu'il gagnait, le faisait souvent avec une netteté absolue. Quand il perdait, c'était de justesse. Mais dans ce goal -average bordelais, il convient de tenir compte d'un certain match qui fit date.
En début de saison (5 septembre, 4e journée), les Girondins recevaient le Stade. Balayé, submergé, le club parisien encaissa dix buts, sans parler de deux tirs sur la barre et d'un but valable refusé tout cela oeuvre des Bordelais.
Ce fut un régal pour leurs buteurs (entre autres quatre buts de De Bourgoing).
Carnus, le gardien parisien, se vit attribuer deux étoiles de "France Football". Gageons que c'est peut être la seule fois où il tomba si bas. "Nous avons tous fait des bêtises en même temps", confessa Georges.
Comme cela se pasait avant le match Norvège-France ( CM) la sélection lui passa sous le nez. Mais reprenons le cours des événements.
Nantes dès le début du championnat annonça la couleur. Il prit le commandement après la sixième journée, à un moment où les possibilités de chacun commencent à se révéler.
Il était sacré Champion d'Automne après sa victoire à Monaco.
Il ne devait plus le quitter, malgré les assauts successifs de Saint-Etienne, Sedan, Monaco, Valenciennes et Bordeaux, ces deux derniers clubs les plus tenaces sur la fin.
Quand on songe qu'il y eut finalement quarante points de différence entre le champion et le dernier, le Red Star, on peut mesurer la performance des Nantais.
Leur tableau de marche fut d'ailleurs significatif : première défaite le 11 novembre, où, à Rennes, il n'y eut pas d'armistice (0-2). Auparavant, treize matches sans défaite (avec, entre autres une victoire par 7-2 sur le Red Star - quatre buts de Gondet).
Après cet entracte, une nouvelle marche triomphale de quinze rencontres sans mordre la poussière (au passage, victoire par 5-0 sur Saint-Etienne, qui devait finir cinquième).
Enfin, en guise de signature, un cinglant 6-1 infligé à Cannes sur son terrain la dernière journée.
La gloire était vraiment au rendez-vous pour les Nantais en cette saison 1965-1966 puisque en "plus", Philippe Gondet fut sacré meilleur buteur avec un beau total de 36 buts. Il convient de souligner qu'au cours de la saison Gondet a marqué une fois quatre buts, quatre fois trois buts et quatre fois également deux buts.
Qui dit mieux ? Cela dit, ni Bordeaux, ni Valenciennes ne réussirent à inquiéter vraiment celui qui allait devenir le champion, lequel compta parfois jusqu'à huit ou neuf points d'avance sur l'une ou l'aure de ces équipes.
C'était le belle époque pour ce trio : Nantes accueillit 315 734 spectateurs en 19 matches au stade Marcel Saupin, Bordeaux 210 000 et même Valenciennes mais oui, y alla de ses 150 000. D'ailleurs V.A. fit deux fois match nul avec le champion.
Saint Etienne qui avait bien commencé (il était second après la neuvième journée) mais perdit pas mal de terrain pendant l'automne. On put s'étonner de trouver en milieu de tableau (douzième) une équipe qui avait fait les beaux jours des saisons précédentes : Monaco.
Les Monégasques parurent vouloir d'abord tout avaler (quatre premiers matches, quatre victoires), mais les hommes emmenés alors par Pironi s'effondrèrent ensuite, perdant même successivement leurs cinq derniers matches.
Rejoignons maintenant le bas du tableau, Nice fut d'abord en difficulté, comme les deux parisiens, Stade et Red Star.
Mais si Niçois et Stadistes, au cours des matches retour, parvinrent à remonter le pente, le Red Star , auquel s'était joint Cannes, s'enlisa de plus en plus. Et ce fut le carrousel : malmené, balloté (0-6 à Bordeaux, 0-7 à Saint-Etienne, par exemple), le vieux club audonien tenait d'une main ferme la lanterne rouge, aidé par Cannes qui, au cours de ses huit derniers matches, encaissa 29 buts contre 3 !
Pas de problème pour ces deux-là : c'était la descente automatique, et leur remplacement par Reims et Marseille, ce qui évidemment conférait une nouvelle allure à la Division I.
Reims avec un remarquable Raymond Kopa qui revenait au sommet à tel point qu'on parlait de lui pour la Coupe du Monde
Strasbourg battait Nantes en Finale de la Coupe.
Mais cette saison-là il y eut encore des barrages. Lilles et Nîmes, qui étaient "dans le coup", se débattirent tant et si bien qu'ils ne furent pas croqués et demeurèrent en Division I; faisant ainsi... barrage à Bastia et à Limoges, troisième et quatrième de Division II.
Et pourtant le Red Star s'était quand même singularié : il avait encaissé exacteemnt 100 buts en 38 matches. Il importe avant tout de faire parler de soi...
L'OM remontait enfin, l'effet Leclerc avait réussi.
Parcours de l'OM