OM Olympique de Marseille

Saison 1944-1945 Racing Vainqueur

ACCUEIL SOMMAIRE
En ce 6 mai 1945, avant le coup d'envoi de la finale, le conflit n’est toujours pas officiellement terminé puisque l’Allemagne ne signera l’acte de capitulation que deux jours plus tard.
La capitale n’a été libérée que depuis moins d’un an et la contre-offensive menée par le général Von Runstedt dans l’Est de la France a d’ailleurs empêché Strasbourg et Mulhouse de poursuivre la compétition.
Même si près de 50.000 personnes sont venues assister au Stade Yves du Manoir de Colombes à cette première finale après la Libération, le conflit laisse encore sa marque sur le terrain et dans les tribunes.
Sur le terrain car l’équipe parisienne compte dans ses rangs de nombreux joueurs de l’armée de l’Air, installée dans la capitale. Dans les tribunes ensuite car c’est le Général Koenig, gouverneur militaire de Paris qui préside l’épreuve.
Aux débuts de cette nouvelle édition de la Coupe de France, le RC Lens, présent lors des finales de zones en 1942 et 1943 semblait pourtant de nouveau bien parti pour s'imposer : il avait infligé 10-0 à Amiens, 13-1 à l’US Tourquennoise, puis de nouveau 10-0 au Stade Lorrain en huitième de finale.
Mais Toulouse avait finalement mis un terme à la furie lensoise en s’imposant 4-3 lors du tour suivant.
A leur tour, les Toulousains s’inclinaient 4-0 face à Lille pour une place en finale.
Le club nordiste présentait alors un visage tout neuf puisque le LOSC était le résultat de la fusion de deux clubs lillois : l’Olympique Lillois, vainqueur de l’édition 1939 et le SC Fivois.

Lors de cette vingt-septième édition de l’épreuve, un club amateur s’était brillamment illustré.
Les Orléanais de l’Arago parvenaient jusqu’en quart de finale, ne s’inclinant finalement que sur le score minimal de 1-0 face au Racing.
Une performance d’autant plus remarquable que c’est donc face au futur vainqueur que tombait le club amateur.
Victorieux de l’OGCN 2-1 en demi-finale, les Parisiens vont en effet s’imposer 3-0 en finale face aux Nordistes :
c’est d’abord Philippot qui ouvre le score après une demi-heure de jeu.
Puis, cinq minutes avant la pause, Ponsetti double la mise.
Et à la soixante-cinquième minute, Heisserer trompe une troisième et dernière fois Darui.
HUITIEMES DE FINALE
Lille - Rennes : 0-0 1-0
Toulouse - Clermont : 2-1
RC Paris - Bordeaux : 4-1
Nice - Marseille : 1-0
Lyon - Cazènes : 4-0
Lens - Nancy : 10-0
Arago Orléans - Red Star : 1-0
Rouen - Valenciennes : 3-2
QUARTS DE FINALE
Lille - Lyon : 3-2
RC Paris - Orléans : 1-0
Toulouse - Lens : 4-3
Nice - Rouen : 4-0

DEMI-FINALES
Lille - Toulouse : 4-0
RC Paris - Nice : 2-1
FINALE 6 Mai 1945 à Colombes
RC Paris bat Lille : 3 à 0 ( 2 - 0)
Arbitre Mr Capdeville
49983 Spectateurs
Buts : Philippot (30), Ponsetti (40), Heisserer (65)
RC Paris - Molinuevo - Dupuis, Jordan, Salva - Samuel, Jasseron - Philippot, Heisserer, Bongiorni, Ponsetti, Vaast
Lille OSC - Darui - Jadrejak, Stefaniak, Cardon - Bourbotte, Bigot - Vandooren, Baratte, Bihel, Carré, Lechantre
Souvenirs
Lucien Jasseron gagna la Coupe en 1945 avec le Racing et ensuite comme entraîneur avec Le Havre et Lyon.
Après avoir été l'adjoint d'Henri Guérin à la Coupe du monde, il s'en fut entraîner Bastia qu'il fit monter en Première Division.
"En 1945, raconte Jasseron, nous étions plusieurs militaires de l'armée de l'air qui sommes venus en cours de saison renforcer le Racing.
En effet, nous n'avons plus perdu un seul match. c'est ainsi que nous nous sommes retrouvés en finale de la Coupe contre Lille. malgré la valeur de l'opposant :
Lille comptait dans ses rangs des joueurs comme Da Rui, Carré, Baratte, Bihel, Lechantre... nous avons gagné assez facilement par 3 à 0.
Après le second but marqué par Ponsetti - un autre aviateur qui comme moi venait d'Afrique du Nord - Vandooren m'a lancé : "les carottes sont cuites".

En 1959, j'ai failli périr étouffé tellement les supporters havrais étaient enthousiastes.
Il est vrai que nous avions dû rejouer la finale contre Sochaux. Lagadec pour sa part fut contraint d'enlever les graffiti élogieux qui ornaient les murs de sa maison.
Ce furent de magnifiques mais rudes moments.
Notre finale victorieuse avec Lyon fut très appréciée car nous n'avons éliminé que des clubs pros et notre dernier adversaire Bordeaux était particulièremetn valeureux.
Le soir, nous sommes allés dîner à "l'Orée du bois".
Les Ménestrels étaient au programme.
Le lendemain le retour à Lyon fut triomphal.
Un peu plus tard, nous fûmes invités chez les parents d'Aubour à Saint-Tropez ce qui nous valut de passer dans le film "Le gendarme de Saint-Tropez tout cela laisse de beaux souvenirs.