OM Olympique de Marseille

Saison 1965-1966 Strasbourg Vainqueur

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Le 22 mai 1966 au Parc des Princes, les Strasbourgeois battent les Nantais en finale de la Coupe de France (1-0).
Ces derniers, vainqueurs du Championnat de France pour la seconde année consécutive et favoris de l'épreuve, ne pourront réaliser le doublé.
Le capitaine alsacien René Hauss brandit le trophée quinze ans après son premier sacre avec Strasbourg.
Avant d'en arriver là, la Coupe a réservé son lot de surprises.

L'OM en deuxième Division élimine le grand Bordeaux par 2 à 0 mais succombe au tour suivant contre les honnorables de Saint-Brieuc et leur brillant gardien Audigane.

Aix élimine Valenciennes, un ténor du championnat par 1 à 0 en seizième.

Cherbourg poursuit sa belle aventure jusqu'au quart de finale sans concéder de but avant de perdre 1 à 0 contre Strasbourg.
Reims (D2) élimine le tenant de l'épreuve, le Stade Rennais au troisième match (1-1, 1-1 3-2) avec un super Kopa.

Les Nantais ont souffert en quart de finale face à Ajaccio, ne devant qu'à un penalty très contesté d'ouvrir le score par Ramon Muller.

En demi-finale, Nantes se promène contre Angers 3 à 0 tandis que Strasbourg élimine Toulouse en prolongation après avoir égalisé à deux minutes de la fin dans un match très violent.
En seizième, l'AC Ajaccio remporte le derby corse contre Bastia au Parc des Princes par un but à zéro.

Les Ajacciens monteront en Division 1 en 1967, suivi par les Bastiais l'année d'après.
Pour la finale, Nantes champion de France est bien sûr favori.
Philippe Gondet, l'attaquant des "Canaris" vient de battre le record du Suédois Gunnar Andersson en Championnat avec 36 buts. Nantes, Champion de France et Strasbourg, huitième, opposent deux styles de jeu différents.

Paul Frantz, l'entraîneur alsacien prône un football athlétique à l'inverse de son homologue nantais José Arribas, axé sur la technique.

Sur le terrain, Nantes ne peut exprimer son jeu alerte fait de passes courtes et rapides.
Les Strasbourgeois pratiquent un pressing incessant.
A la trentième minute de jeu, le milieu de terrain Ramon Muller, marqué par Roland Merschel doit sortir sur blessure.
Jean-Claude Suaudeau et Bernard Blanchet tenteront en vain d'alimenter leurs attaquants.
Strasbourg ouvre la marque par Pierre Sbaiz sur coup de pied arrêté (1-0, 51ème).
Son tir croisé de vingt mètres à gauche trompe Daniel Eon, le portier nantais.
Lors des trente dernières minutes, les coéquipiers de Robert Budzinski ne parviennent pas à se libérer de l'impitoyable étau alsacien.
Les Strasbourgeois réalisent l'exploit de battre les Nantais réputés irrésistibles en attaque.
Le capitaine René Hauss, vainqueur en 1951 devant Valenciennes (3-0), obtient son deuxième trophée.
La joie est intense pour les partenaires de Gilbert Gress en partance pour Stuttgart.
1979 sera l'année des retrouvailles.
Les deux clubs se hisseront en haut de l'affiche : Strasbourg deviendra pour la première fois Champion de France, secondé par Nantes qui remportera sa première Coupe de France aux dépens d'Auxerre (4-1).

Le But:

Pierre Sbaïz à la 51eme minute, d'un tir croisé à ras de terre, de 20m à gauche, sur coup franc donné par Farias.
Huitième de finale
RENNES REIMS 1-1 1-1 2-3
AC AJACCIO AIX 3-2
STRASBOURG SAINT-BRIEUC 5-2
TOULOUSE LYON 2-0
ANGERS CANNES 1-1 3-0
NANTES RED STAR 1-1 2-0
CHERBOURG LILLE 1-0
SOCHAUX NÎMES 4-0
Quart de finale
STRASBOURG CHERBOURG 1-0
TOULOUSE SOCHAUX 2-0
NANTES AC AJACCIO 2-0
ANGERS REIMS 3-1

Demi-finale
NANTES ANGERS 3-0
STRASBOURG TOULOUSE 3-1
Finale le 22 Mai 1966 au Parc des Princes
Strasbourg bat Nantes 1 à 0 (0 - 0)
Arbitre Mr Tricot, 36285 Spectateurs
Buts Sbaïz (51eme)
Strasbourg - Schuth - Hauss, Kaelbel, Devaux, Sbaïz - Merschel, Stieber, Szepaniak - Gress, Farias, Hausser -
Nantes - Eon - Grabowski, Le Chenadec, Budzinski, De Michele - Simon, Suaudeau - Blanchet, Muller, Gondet, Touré -
René Hauss a joué et gagné deux finales à quinze ans d'intervalle. En 1951, il était le benjamin du R.C. Strasbourg, et le seul célibataire de l'équipe.
En 1966, il était "le vieux".
Mais ce qui lui a fait plaisir, c'est que René Bihel, un des héros de 1951 avait tenu à venir à Colombes et à se tenir à son côté avant et après la partie.
"Ce qui m'a fait le plus plaisir dans cette victoire de 1966, dit-il, c'est que nous avons pu offrir un tour d'honneur au petit polio alsacien qui s'était déplacé spécialement de Strasbourg, par la route, avec son fauteuil roulant.
René Bihel avait gagné la coupe de france en 1951 avec le jeune René Hauss après avoir été champion de france avec l'OM en 1948.
Il avait dit vouloir assister à notre victoire.
Une telle foi digne du plus grand sportif méritait bien la récompense du tour d'honneur que nous lui avons offert, au milieu de nous.
Plus tard après le match, à la réception de "L'Equipe" j'ai cherché ma signature de 1951 sur le livre d'or, mais ce n'était plus le même livre.
Bien d'autres sportifs étaient passé depuis...
Un qui gardera un fameux souvenir de cette victoire , c'est mon fils Serge, 12 ans, qui durant tout le voyage en autorail, de Paris à Strasbourg, se tint auprès de la Coupe.
Il n'aurait pas fallu la lui enlever...
Jamais au cours d'un voyage, il ne fut aussi sage."