29 Juin Stockholm (Rasunda stadium)
Le Brésil bat la Suède 5 à 2 Spectateurs :51800
Arbitre : M. Guigues France
Buts : Liedholm (3e), Vava (9e 32e), Zagalo (68e), Pelé (55e, 90e), Simonsson
(80e)
Brésil : Gilmar - Djalmas Santos, Bellini, Orlando, Santos Nilton. - Zito,
Didi - Garrincha, Vava, Pelé, Zagalo.
Suède : Svensson - Bergmark, Gustavsson, Axbom - Parling, Borjesson - Hamrin,
Gren, Simonsson, Liedholm, Skoglund
Après sa victoire contre la France, le Brésil est le grand favori de la
Coupe du Monde.
Pourtant, au moment où s'engage cette finale, les Brésiliens ne sont pas
rassurés.
Beaucoup d'entre eux se souviennent du match maudit contre l'Uruguay à
Maracana en 1950, ou encore du match de la honte contre la Hongrie à Berne
en 1954.
Beaucoup d'entre eux, mais pas Pelé.
En 1950, il avait neuf ans. C'était encore un petit garçon qui jouait avec
les gosses de son âge, sur les terrains vagues de Santos avec une boule
de chiffons;
Il se souvient tout juste qu'en Juillet de cette année 1950, une fête devait
avoir lieu et qu'elle fut annulée...
Non, les Brésiliens ne sont pas rassurés, d'autant plus que la pluie a
rendu la pelouse du Rasunda Stadion assez lourde, et les Sud-Américains
n'aiment pas ça.
De leur côté, les Suédois n'ont rien à perdre. Nacka Skoglund se souvient
du mérorable 7 à 1 concédé à Rio de Janeiro, huit ans plus tôt..
Il en a parlé à ses co-équipiers, il l'a encore sur le coeur.
En un mot, porté par un public inconditionnel qui croit au miracle, les
Suédois n'ont rien à perdre. Ils sont bien préparés, solides en défense,
et ils marquent des buts quand il le faut. Ils ont au sein de leur équipe
des hommes pour cela.
Et le match commence.
D'un côté une équipe jouant à son rythme, la Suède, de l'autre une formation
nerveuse, crispée, qui a du mal à"entrer" dans le match. Dès
la cinquième minute, Liedholm, bien servi par Gren, dribble deux adversaires,
et tire à ras de terre de quinze mètres environ. Gilma, le gardien brésilien,
reste sans réaction. La Suède mène par un but à zéro, et pour la première
fois depuis le début du tournoi, l'équipe du Brésil se retrouve menée à
la marque. Comment va-t-elle réagir ? Contrairement à ce que l'on pouvait
craindre, le désarroi et la panique ne gagnent pas les joueurs.
Quatre minutes après le but suédois de Liedholm, Garrincha "le petit
oiseau" dribble son vis-à-vis Axbom, et Vava l'avant-centre égalise
dans un tir réflexe qui prend de vitesse le gardien suédois Karl Svensson,
le goal d'Helsingborg. Ce but venu pourtant très vite ne libère que partiellement
les nerfs des Brésiliens qui dominent maintenant mais ne parviennent pas
à s'imposer face à un adversaire qui joue toujours à son rythme assez lent,
sans prendre trop de risques. Peu après la demi-heure de jeu, Vava, marque
un deuxième but sur un nouveau centre de Garrincha. Ainsi, à la mi-temps,
sans avoir vraiment montré ce qu'il savait faire, le Brésil mène 2/1 mais
rien n'est joué d'autant plus que peu avant le repos si Pelé a tiré sur
le poteau du but suédois Kurt Hamrin a raté deux buts que l'on qualifie
généralement d'immanquables.
C'est encore Pelé, dix minutes après le début de la deuxième mi-temps,
qui va libérer son équipe il contrôle une balle en profondeur que lui a
adressé son arrière-gauche Nilton Santos d'un petit lob plein d'astuce
il élimine Gustavsson, l'arrière-central suédois qui l'attaque et avant
que la balle ne retombe au sol, il frappe de plein fouet.
Le Brésil mène trois à un . Douze minutes plus tard, sur une erreur de
l'arrière Bergmark, Zagalo marquera encore, avant que Pelé ne clôture le
score quelques secondes avant la fin du match.
Entre temps, Simonsson avait réussi un deuxième but pour la Suède. Ainsi
à onze joueurs, les Suédois n'avaient pas fait mieux que les Français à
... dix.
Bellini montre la Coupe du Monde au public et par la magie de la télévision
à tout le peuple Brésilien.
Cette première victoire sera suivie de 5 autres, jusqu'en 2002.
Qu'en sera t'il de la Coupe du monde 2006?
Et encore les Brésiliens n'avaient pas renouvelé face aux Scandinaves la
merveilleuse exhibition réalisée devant la France. Les Brésiliens ont gagné
la finale sans se libérer totalement, et pourtant leur victoire est de
celles qui ne souffrent aucune discussion : les joueurs d'expérience comme
Djalmas et Nilton Santos en défense - aucun lien de parenté ne les lie,
Djalmas Santos étant du plus bel ébène, et Nilton Santos, grand et brun.
Bellini, le Capitaine, Didi et Zagalo ayant su ramenar le calme au moment
opportun pour permettre aux deux phénomènes Garrincha et Pelé de faire
la décision.