18 Mai 1969 Stade de Colombes ,
l'OM bat Bordeaux 2 à 0 (0 - 0)
Arbitre Mr Machin, 39936 Spectateurs
Buts Novi (80eme), Joseph (89eme)
OM Escale - Lopez, Zvunka, Hodoul, Djorkaeff - Novi, Bonnel, Destrumelle
- Magnusson, Joseph, Gueniche -
Bordeaux - Montes - Papin, Baudet, Peri, Chorda - Calleja, Simon, Burdino -Petyt,
Ruiter puis Couecou (66eme), Wojciak - |
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Article du Miroir du Football
Juin 1969 |
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Un sommet explosif, la plus belle affiche du football français, une finale
idéale, l'un des jours les plus fastes de l'histoire de la Coupe : Colombes
fera le plein. Ces alléchantes promesses et ces prévisions audacieuses
se rapportaient, la veille de la rencontre, à la finale 1969 de la Coupe
de France, laquelle allait mettre aux prises l'Olympique de Marseille et
Bordeaux.
Elles reflétaient l'optimisme démesuré de l'immense majorité de la presse
pour qui les titres passés, les victoires de l'OM., et présents, troisième
finale de Bordeaux en six ans, suffisaient pour garantir automatiquement
l'avenir |
Pouvait-on être insensible à la joie débordante des milliers de supporters
marseillais envahissant - pour la seconde fois, mais cette fois-ci, en
masse- le terrain au coup de sifflet final ;
la pluie les inondait mais de toucher les joueurs, de fouler la pelouse,
de se congratuler, la leur faisait oublier.
Et à la joie de Bonnel, dans les vestiaires, se rasant tranquillement les
moustaches tout en nos confiant :
"C'est le plus beau jour de ma vie", comment y échapper.
Mais d'avoir vu la joie sur les visages n'est pas tout.
L’OM a mérité sa victoire.
Pour Bordeaux, par contre, une seule occasion véritable de but (bordelaise
en plus) en 80 minutes. |
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Un jeu très souvent terne, monotone, où rares sont les séries de trois
échanges mais nombreuses les passes à l'adversaire.
Des ratés incroyables de la part de joueurs aussi réputés que Jacky Simon
(mettant directement un coup franc en touche, manquant complètement la
balle sur une reprise de volée) de Magnusson (centrant complètement derrière
les buts) de Calleja (poussant inexplicablement une balle facile en sortie
de but), de Papin, de Baudet de Hodoul !
Des chocs sévères où l'on trouve souvent Chorda et Peri.
De nombreuses irrégularités entraînant la bagatelle de 41 coup-francs (19
contre l'OM, 22 contre Bordeaux) et hachant le jeu d'autant. |
Comme on le voit, un ensemble de faits peu stimulants, dans lesquelles
la responsabilité des deux équipes est partagée, le nombre de corners (5
pour Marseille, 4 pour Bordeaux) confirmant celui des coups-francs. Or
comme il n'est pas possible de mettre en doute la valeur des vingt-deux
acteurs, force nous est de rechercher cette responsabilité au niveau de
ce qui détermine le comportement des joueurs le système de jeu.
Les deux formations présentent un cadre tactique identique : la couverture.
Hodoul est libéro ici, Peri là.
On retrouve quatre contre-attaquants à Marseille (Magnusson, Bonnel Joseph
et Gueniche) et quatre à Bordeaux (Petyt, Burdino, Ruiter et Wojciak). |
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Colombes réagit à la 5e minute lorsque Petyt, déporté sur l'aile
gauche met dans le vent d'une feinte splendide Zwunka et centre en retrait
sur Burdino dont la reprise de la tête est détournée magnifiquement en
corner pas Escale.
Et ce sera tout pour Bordeaux durant cette mi-temps.
Mais de son côté l'O.M. a fait battre le coeur de ses supporters et retenu
l'attention des amateurs de football aux 8e, 42e, 44e minutes où, à défaut
de mettre en danger de façon nette le but bordelais, les Marseillais ont
révélé un comportement différent de celui des Bordelais. |
En effet, alors que ces derniers misaient tout sur l'exploit individuel
de leurs contre-attaquants ou les tirs de loin de leurs demis ( '7e, Baudet,
16e, Caliéja, 27 et 34e, Peri), les Marseillais contre-attaquaient différemment
: par des montées soudaines de leurs défenseurs.
A la 8e minute, Gueniche talonne sur le défenseur Novi dont le centre-tir
sera manqué par un Joseph... hors-jeu (il n'y aura que deux hors-jeu en
90 minutes) ;
à la 42e minute Lopez chanqera d'aile sur Djorkaeff qui démarquera encore
Novi dont le centre sortira ;
à la 44e minute, enfin, habilement lancé par Novi, Djorkaeff échouera dans
un débordement. |
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Cette différence retient l'attention à la mi-temps ; les arrières-ailes
marseillais et Novi, de temps en temps, contre-attaquent.
Alors que leurs homologues bordelais surveillent surtout leurs ailiers.Le
déroulement de la seconde mi-temps confirme ces deux tendances.
Une tête de Ruiter sur corner (47e minute) trouvera Escale à la parade
comme une de Joseph sur corner (65e minute) passera de peu à côté. Mais,
ces points communs dégagés, les différences, donc, s'affirment.
Aux 50e et 52 minutes Djorkaeff passe une balle à Gueniche d'abord, dont
le centre en retrait ne donnera rien, puis effectue une montée splendide,
émaillée de trois dribbles, et ponctuée d'un tir de 20 mètres peu dangereux
cependant. |
Mais à le 57e minute, un beau dédoublement Petyt-Burdino, permet au dernier
nommé de passer à Simon qui manquera totalement son tir à 15 mètres des
buts.
Ale 60e minute, c'est encore une belle montée de Djorkaeff qui échouera
sur une brutalité de Péri sur Joseph.
A la 61e minute, Marseille connaît une réussite sans nom : alors que Zwunka
s'est fait lober au centre du terrain, trois Bordelais sprintent vers Hodoul.
L'occasion parait propice : hasard bénéfique pour l'O.M. Hodoul, ultime
défenseur donc, raccroche la balle du talon. Sinon, on peut le dire Bordeaux
avait toutes les chances d'ouvrir le score ! |
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La relation de cette succession d'actions nullement décisives, nullement
collectives, était néanmoins nécessaire pour montrer à quel point l'indécision
régnait.
Mais aussi la part de plus en plus grande prise par Djorkaeff dans les
contres marseillais. |
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Or, à défaut d'un jeu collectif et offensif, les montées occasionnelles
d'un défenseur offraient des possibilités dont les Bordelais se privaient
délibérément. |
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Arrive alors la 80e minute. Sur l'aile droite, Magnusson passe à son arrière
Lopez, monté.
Un dédoublement entre les deux hommes et voilà Magnusson en passe de centrer
en retrait : mais Chorda passe par là et le Suédois se retrouve par terre.
Corner dit l'arbitre alors que le coup-franc s'imposait. Le corner est
tiré, repoussé par Montès... sur Novi, aux 20 mètres, dont le tir violent
est dévié -par hasard, cela va sans dire- par Joseph hors de portée de
Montès : c'est le but heureux ! |
Un but précédé, donc, d'une montée d'un arrière -voilà pour la tactique-,
puis d'une faute de Chorda - voilà pour la morale et la colère des supporters
marseillais- et enfin d'un tir d'un autre défenseur marseillais,
Novi.
Mais quand on pense au talon de Joseph qui a fait but alors que celui de
Hodoul sauvait un but tout fait ! Comment s'empêcher de relever la terminaison
heureuse de ce but décisif ! |
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Quant au second but, huit minutes plus tard, il devra tout au dégarnissement
volontaire des Bordelais qui ont, à ce moment, juste Péri en défense.
Une balle longue de Hodoul lobe tout le monde et aboutit dans les pieds
de Bonnel, flanqué de Joseph, surveillé par Péri qui, s'il avait joué le
hors-jeu, aurait pu annihiler cette contre-attaque.
A deux contre un les Marseillais s'avancent jusqu'à 10 mètres de Montès.
Là, Bonnel tire sur le poteau mais, fort calmement et dans un angle presque
impossible Joseph marquera le second but.
La défaite bordelaise est consommée. |
Mais avait-elle besoin de cet épilogue pour l'être ? Nous ne le pensons
pas, tant à 0-1 les Bordelais donnaient l'impression d'avoir un ressort
de brisé, de jouer en vaincus, la rentrée du "battant" Couecou,
dès la 65e minute en remplacement de Burdino n'ayant rien changé à ce problème
d'ordre collectif.
Mais cet épilogue eut le mérite de montrer l'enthousiasme des supporters
marseillais
Et quand on voit ce que les Marseillais peuvent faire à l'extérieur, on
comprend mieux ce qu'ils peuvent faire -sans qu'il y ait obligatoirement
excès- chez eux !
Ainsi se termine donc la Coupe 1969
ci-contre et ci-dessous armoire au souvenirs de Dédé Tassone |
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Marseille mérite sa victoire. Sans que l'influence du public ait joué particulièrement
avant l'envahissement du terrain.
Et ce mérite marseillais, symbolisé par les montées de Djorkaeff, c'est
l'intégration individuelle des arrières en contre-attaque.
L'O.M. prit ce risque occasionnellement, faisant reculer Hodoul d'autant,
celui-ci se trouvant fréquemment dans ses 18 mètres sur dégagement du gardien
adverses !
Les bordelais ne surent pas profiter de cet anachronisme parce qu'ils jouaient
en contres.
Et aussi parce qu'ils n'incorporèrent pas leurs arrières à ces contres
-l'arrière était alors un homme libre supplémentaire. |
Marcel Leclerc pouvait plonger dans le Vieux-Port comme il l'avait promis |
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