OM Olympique de Marseille

Coupe de France 1954 l'OM bat Reims 3 à 2 au Parc des Princes

Archives Miroir Sprint
14 Février 1954 Parc des Princes
Coupe de France 16eme de Finale
l'OM bat Reims 3 à 2 (1 - 1)

Arbitre Mr Devillers 37480 Spectateurs

BUT ANDERSSON (35', 58'), BEN BAREK (67') GLOVACKI (41') KOPA (80')

OM ANGEL, GRANSART, JOHANSSON, SALEM, MESAS, NOCENTINI, PALLUCH, BEN BAREK, ANDERSSON, SCOTTI, MERCURIO Entraineur ROESSLER
STADE REIMS PAUL SINIBALDI, ZIMNY, JONQUET, MARCHE, PENVERNE, CICCI, APPEL, GLOVACKI, KOPA, LUNDQVIST, TEMPLIN Entraineur BATTEUX
Il semble que seule la Coupe puisse porter un public neutre à un tel degré d'exaltation que l'était dimanche, au Parc, le public parisien. Il semble que la Coupe seule puisse exalter une équipe au point où l'était celle de Marseille.
D'emblée, l'immense majorité des 38.000 spectateurs vibrèrent en faveur des footballeurs à la tenue blanche.

Ils le firent au départ, sentimentalement, parce que l'O.M. avait été battu 6-0 à Reims, en Championnat, le dimanche précédent, et que le sentimental public de Paris se met toujours au départ, du côté du plus faible.
Sans doute ausi Reims le déçut-il. Reims meilleure équipe française en valeur absolue.
Reims l'étincelant, qui l'avait subjugué, un mois plus tôt, en contraignant finalement le Racing à baisser les bras après que l'équipe parisienne lui eut donné longtemps une fort bonne réplique (6-2 en 32e de finale).
Ce jour là Reims avait joué en virtuose : la grande classe internationale la parfaite et facile décontraction ; art, maîtrise et subtilité, avec jaillissement continu d'étincelles irrésistibles : ce qui se fait de mieux en France,

Mais l'inspiration choisit ses jours. Dimanche, Reims ne l'a point trouvée. Ce n'était pas très mal, mais ce n'était pas non plus très bien. C'était moyen, honnête, c'eût été plus qu'acceptable de la part de toute autre équipe française.
Mais, de la part de Reims, c'était du champagne un peu éventé.
Au Parc, l'équipe de Jonquet a joué au rythme habituel du Championnat, un match quelconque et qu'elle eût certes pu gagner devant un advesaire quelconque.
L'O.M. , dimanche, n'était point cet adversaire-là. Si vraiment existe le rythme de Coupe, on dira que l'O.M. a joué sur ce rythme-là. Il a tiré le summum de sa mécanique. Reims, lui, "n'a pas trouvé ses chevaux".

Pour que Reims puisse battre Marseille, dimanche, il eût fallu que Kopa fut au diapason de son compère Glovacki. Il eût fallu, en lieu et place d'un Lundqvist, aussi pâle de tenue que de visage, le Michel Leblond de la première mi-temps de Reims-Racing.
Il eût fallu un Appel en verve.
l eût fallu, enfin, une défense égale.... à sa réputation, et qui fut ecartelée.Un homme à la base de cet écartelement : Gunnar Andersson.
Curieux phénomène du football. A part son crochet court et rêche (rêche comme toute sa personne), où est son "style" ? Mais toujours à la pointe du combat. Et taillant là-dedans à rudes coups de serpe. Et "flairant" le but adverse comme un setter le gibier.
Et ne renonçant jamais : même après avoir été en butte à toutes sortes d'attentions plus ou moins gracieuses de ses opposants, n'est ce pas Cicci ? n'est-ce pas Zimny ?
Les deux buts d'Andersson (35e et 58e minutes) suivirent de très peu deux actions extrêment dangereuses du même auteur et qui eussent pu faire mouche, elles aussi.
Ces deux réussites furent ainsi d'inéluctables conclusions à de terribles coups de boutoir marseillais, chacun d'eux venant mettre fin à des tentatives rémoises de reprendre le match en main, et au moment même où l'on pouvait penser que l'O.M. allait fléchir... C'est dire l'influence qu'eut l'attaquant suédois sur le sort de la rencontre. De quoi décourager les Rémois !
Ce dont se mêla également Ben Barek en marquant un 3e point (67e) ceci indépendamment de son action aussi soutenue que lucide.Mais Scotti (organisateur de première force), mais Salem, mais Angel, mais Johansson et les autres apportèrent également leur contribution à l'édification de ce succès, mérité, qui aura fait revivre aux quelques supporters de l'O.M. présente au Parc, les grandes journées de Coupe... d'autrefois !
C'est le grand retour de Larbi.