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2 Février 1975 Stade Lescure à Bordeaux
OM bat Nantes 4 à 0 (2 - 0)
Arbitre Mr Wurtz 17914 Spectateurs
BUTS EMON (26'), JAIRZINHO (39' et 49'), PAULO CEZAR (65')
OM CHARRIER, LEMEE, TRESOR, ZWUNKA V, BRACCI, BUIGUES, ALBALADEJO, BERETA,
EMON, JAIRZINHO, PAULO CEZAR Entraineur ZVUNKA
NANTES BERTRAND-DEMANES, OSMAN, BARGAS, RIO, DE MICHELE, MICHEL, PECH,
RAMPILLON, MAAS, MARCOS, AMISSE Entraineur ARRIBAS
Les Légendes du jour
Paulo et Jaîrzinho, les danseurs de Samba
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Il n'y avait pas d'orchestre dans les tribunes, comme durant la récente
Coupe du Monde en Allemagne, pour ponctuer les actions des joueurs brésiliens.
Mais les deux fantastiques Sud-Américains ont joué aux Nantais un air de
samba dont les partenaires de Michel se souviendront longtemps, car la
musique lancinante des deux Brésiliens leur résonnera durant plusieurs
semaines dans les oreilles. |
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C'est à un véritable festival que Paulo Cezar et Jairzinho ont convié les
20.000 spectateurs, enchantés de l'aubaine et ravis de constater que ce
duo si déroutant était capable de transcender une équipe et de désorienter
l'adversaire. |
Une duo, il est vrai, tellement déroutant qu'il parvint à tromper l'adversaire
comme le public et même parfois les partenaires, c'est tout au moins ce
qu'on pensait jusqu'ici.Depuis le temps en effet que les deux Brésiliens
sont en France, on finissait par se demander si ces deux joueurs n'étaient
pas surfaits ; on les accusait de tous les maux, suivant l'expression "qui
aime bien châtie bien". Si Paulo Cezar avait néanmoins jusqu'ici réussi
douze buts en championnat et avait donc, dans une certaine mesure , démontré
une certaine facette de son talent, Jairzinho jouait en revanche plutôt,
lui, sur l'air de... l'Arlésienne ! |
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l est vrai qu'il avait été assez sérieursement blessé à la cuisse, profonde déchirure musculaire, mais le doute, pour ne pas dire plus, s'insinuait à petites doses. |
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I
Les deux Brésiliens ont attendu leur premier rendez-vous officiel avec
Georges Bereta pour faire taire une partie de leurs détracteurs. Il en
existe encore !Nous en avons vu à Bordeaux, à qui nous ne jetterons pas
pour autant la pierre, car leur espérances furent trop longtemps déçues
jusqu'ici.
Mais l'objectivité commande d'écrire ce qui va suive et de faire abstraction
de tous les événements qui ont pu précéder leur récital à Bordeaux. |
A chaque jour suffit en effet sa peine et à chaque match sa vérité.
Rarement un spectacle aussi fascinant nous aura été proposé.
Tout ce qu'ont entrepris les deux compères méritait qu'on s'y attardât
longuement.Mais contentons-nous d'affirmer que leur souplesse, leur coup
de reins, leurs coups de pattes de félins, leur technique à l'état pur,
leurs improvisations tout à fait sud-américaines, leurs astuces, voire
leur roublardise n'ont pas leur pendant en France.
Et on s'est pris à rêver à quel merveilleux footballeur le Français ressemblerait
s'il possédait à la fois le physique des Anglais, la force de frappe et
l'abnégation des Allemands, la technique des Brésiliens ! |
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Mais ne rêvons plus et revenons à nos deux héros du jour, qui se sont partagés
les exploits à l'occasion des quatre buts olympiens.
26° minute - Jairzinho "pique" au centre et donne une bonne balle
à Albaladejo. Ce dernier dévie pour Emon, qui bat imparablement Bertrand-Demanes. |
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39° minute - Grosse bévue de Bargas, qui veut dribbler à la fois Emon et
Jairzinho. Le contre est favorable pour Jairzinho, qui "embarque"
Bertrand-Demanes avant de le "fusiller". |
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49° minute - Un but brésilien dans toute sa splendeur. Paulo Cezar accélère
en plein coeur de la défense nantaise et vient échouer de peu sur Bertrand-Demanes,
qui repousse le ballon dans les pieds de... devinez qui ? Jairzinho, bien
sûr !
On ne souhaite plus finalement qu'une seule chose après avoir vu de tels
exploits : avoir de nouveau une occasion d'assister un jour où l'autre
à un tel spectacle, en présence de ce complément si indispensable aux Brésiliens
en France, le soleil.
Au fait, il faisait un temps véritablement printanier à Bordeaux. C'est
peut-être, finalement, le soleil qui a si brutalement éliminé Nantes. |
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