OM Olympique de Marseille

Coupe des Coupes 87/88 L'OM écrase Hadjuk Split

22 Octobre 1987 Stade Vélodrome
l'OM bat Hadjuk Split 4 à 0 (1 - 0)

Arbitre Mr Casarin(Italie) 28313 Spectateurs

BUTS PAPIN (30') DIALLO (48')ALLOFS (69') GIRESSE (89')

OM BELL, LOWITZ, FORSTER, LEROUX, DOMERGUE, PASSI, GIRESSE, GENGHINI, DIALLO, PAPIN, ALLOFS Entraineur BANIDE
SPLIT VARLODIC, VLAJSAVLJEVIC, ANDRIJASEVIC, STINOV, MISE, CELIC, VULIC, BUCAN (DEVERIC 64'), ASANOVIC , MILJUS, ASAMOVIC (BURSAC80e) Entraineur VOUTSOV
"Marseille a une grande équipe." Klauss Allofs, auteur de cette affirmation dans le précédent numéro de France Football, n'est pas un menteur.
L'OM a une grande équipe, il peut le répéter encore plus aujourd'hui qu'hier.

Les quatre buts passés à Hajduk Split en attestent, et cela ne fait pas de doute, les Marseillais sont entrés dans une nouvelle phase de leur saison, celle qui leur ouvre d'autre horizons. Après les soucis de l'été, ils redécouvrent l'ambition comme il convient aux âmes bien nées.
Dans le concert de louanges suivant une rencontre de Coupe d'Europe déconcertante, on a surtout mesuré la fragilité des choses et des opinions. Marseille est redevenu l'OM des slogans J'OM
Faut-il préciser que Gérard Banide observe ce revirement de tendance avec cet air qui lui sied si bien, l'oeil tout à fait amusé et un brin narquois.
Les raisons de Banide donc. "Nous avons eu la chance d'aligner cinq ou six fois de suite la même formation, c'est très important. Deuxièmement, il y a l'épanouissement de Klauss Allofs, vous avez vue ce qu'il a réussi devant les Yougoslaves.
Troisièmement, on assiste au retour en force de joueurs qui furent plus ou moins longtemps blessés, tels Alain Giresse et Genghini. Quatrièmement, une solidité se dégage de l'organisation d'ensemble, incarnée par Förster, et enfin, cinquièmement, Lowitz a apporté une sécurité dernière.
En un mot, il y a une unité de pensée. "
Résultat, l'OM a marqué quatre fois jeudi dernier. Cela ne lui était que rarement arrivé depuis le mois de juillet. Détail supplémentaire, les Marseillais ont réalisé le meilleur score de cette journée européenne, un indice toujours bon à prendre en considération pour la suite.
Il leur reste maintenant à aller plus loin, ce qu'ils semblent capables de faire, emmenés par un Klauss Allofs, dont Gérard Banide souligne le rôle essentiel.
Face à Hajduk, le footballeur allemand fut sans cesse présent , et par instants prodigieux. Dans ses orientations ses dribbles, ses accélérations. Jean-Pierre Papin dit : "A ses côtés, j'ai appris à me calmer et à ma discipliner.
Tout ce qu'il fait est parfait. Ca déteint sur moi. J'arrive à réussir des gestes qui en étonnent plus d'un."L'OM sous influence allemande, c'est presque ça.
Allofs devant et Förster derrière, la boucle est bouclée. Tous deux pèsent lourd sur le jeu marseillais.
Ils furent lourd, la semaine passée, à l'origine du premier but (montée de Karl Heinz) à la conclusion du troisième (gauche de Klauss) et dans plusieurs coups dangereux.
D'Allofs, Gérard Banide parle comme d'un "monument", confiant. "
Les Marseillais savent désormais qui est Klaus Allofs, et ils comprennent pourquoi tous les grands clubs le voulaient.
Avec Förster, qui est lui aussi un modèle sur le terrain et en dehors, nous avons une paire d'étrangers remarquable.
Ils ont le talent, ils travaillent, ils possèdent le sens de la collectivité, je ne peux pas dire plus. "Au sein de l'effectif marseillais, Banide n'est pas le seul à se montrer satisfait des deux joueurs allemands.
Il existe une unanimité assez unique autour de Klaus et Karl Heinz. Pas une fausse note dans les déclarations des uns et des autres.
Yvons Le Roux : "Ce sont des supers. Ils nous motivent. Ils nous apportent leur hargne, leur mentalité . Avez-vous vu comment Förster tacle ? Ils sont très costauds, très sûrs d'eux, ils nous mettent en confiance."
Domergue : "Karl est le meilleur stoppeur du monde ; il est rigoureux, sérieux, et Klaus est une attaquant assez fantastique, très spectaculaire, latin dans son jeu. Je dirais qu'ils sont excellents sous tous rapports, ils ne posent vraiment aucun problème."
Sans problème, Alain Giresse insiste également sur ce point. "Au-delà de leurs qualités de joueur qui sont évidentes -Allofs est un attaquant au registre complet, et Förster est une tour de défense, un homme de devoir- ils s'intègrent parfaitement.
Ils rigolent, ils plaisantent. On apprécie beaucoup leur état d'esprit. Ils sont très professionnels. Tout cela est idéal pour que la sauce prenne. "
Michel Hidalgo parle, pour sa part, de "générosité dans l'effort" et il remarque : "Tous les joueurs ont envie de leur faire plaisir. Au chapitre de la mentalité et de la performance, nous ne pouvions pas trouver mieux."
Sérénité, état d'esprit, sécurité, performance, l'OM ressemble de plus en plus aux cheveux blonds de K.-H. Förster et à la coquine moustache de K.Allofs.
Dire toutefois que la ressemblance est frappante ne serait pas non plus totalement exacte.
Ce serait passer sous le silence les sprints échevelés de Papin, l'élégance de Bell, la patte gauche de Genghini, et l'assurance d'Alain Giresse.
Le quatrième but à dix secondes de la fin, obligé d'y revenir. Poussé dans le dos, à moitié déséquilibré, il ne tombe pas, les jambes sont solides. Il fixe alors un premier adversaire, qu'il élimine d'une pichenete, puis un second dans le même mouvement longitudinal, et, à la sortie, il croise son tir du pied gauche.
l ne manque qu'un morceau de grande musique pour accompagner cette action superbe, mais il n'y pas de grande musique à Marseille...Ca fait quatre de toute façon pour Vavlodic, et l'OM respire un grand coup. Il a un pied et plus en quarts de finale de la Coupe des Coupes, bien que les Marseillais s'en défendent. "N'allons pas trop vite, demande justement Giresse. Ce serait une erreur de croire que tout est arrivé. Il y a une bonne période, tant mieux. "
Avec quatre buts d'avance, ce serait bien le diable si demain Marseille ne se débarrassait pas définitivement des Yougoslaves, dont on ne peut pas dire qu'ils n'ont pas vu le jour au Stade-Vélodrome.
Ils jouèrent le jeu, ce qui fut peut-être un tort, ils se montrèrent habiles techniciens, comme d'habitude, et on n'imaginait pas en première mi-temps qu'ils perdraient les pédales ainsi, jusqu'à encaisser quatre buts.