BENFICA - SILVINO, JOSE CARLOS, SAMUEL, ALDAIR, VELOSO, PANEIRA, THERN (PACHECO
52e), HERNANI, VALDO, LIMA (VATA 52e) MAGNUSSON Entraineur ERIKSON
BUT VATA (83e)
Avec la main bleue et la main de Dieu, il y eut celle du diable.
Après un match exceptionnel au Vélodrome, malheureusement mal conclu par
les Olympiens (2 à 1 seulement), les Marseillais s’inclinèrent 1 à 0 au
stade de la Luz à 7 minutes de la fin sur ce but irrégulier.
L’arbitre belge, M. Van Langenhove, valida le but. 1-0, la balle au centre
et passez muscade.
L’OM ne s’en remettra pas et devra attendre l’année suivante pour se hisser
en finale.
Bernard Tapie déclara qu’il avait tout compris ce jour là.
C’est l’un des pires souvenirs qui hantent les supporters marseillais.
Ce douloureux épisode est resté dans les mémoires des joueurs. Et notamment
du plus illustre d’entre eux, Jean-Pierre Papin.
"J’ai perdu une demi-finale de C1 sur une main que tout le monde a
vu sauf l’arbitre. On a eu la haine".
Et visiblement, vingt après, la rancœur n’est pas digérée :
"Aujourd’hui, je crois que j’aurais encore un sentiment comparable
mais si ça m’arrivait comme entraîneur, j’essaierai de calmer mes joueurs,
parce que j’ai compris combien le rôle de l’arbitre est difficile."
Et oui, mon JPP, c’est ainsi.
Un jour ou l’autre, on est d’un coté ou de l’autre de la barrière.
Pourtant, les Olympiens avait submergé le Benfica de Lisbonne et acquis
leurs premières lettres de noblesse européennes.
Le pronostic était donc malgré tout favorable.
Nous sommes le 18 Avril 1990, il y a bientôt 20 ans.
A la Luz, dans une ambiance surchauffée où des supporters Marseillais sont
un peu molestés, les Olympiens ont choisis de jouer la carte du contre.
Waddle, Francescoli, Papin,ont quelques éclairs de génie (8e, 30e, 37e)
mais ne peuvent marquer ce but qui changerait tout et lui donnerait de
l'oxygène.
A la pause, le score est toujours vierge (0-0) et les cent vingt mille
supporters redoublent leurs chants, certains d’une victoire à venir.
Benfica, qui devait pourtant gagner pour se qualifier, se crée peu d’occasions
sauf sur balles arrêtées comme ce coup franc de Valdo qui passe de peu
à côté.
L’OM cherche ses marques sur la pelouse du stade la Luz mais, sans s’égarer
tout de même, les Marseillais subissent la tourmente, la tête dans les
épaules mais ne cédeent pas.
L’OM aussi peut marquer à un quart d’heure de la fin sans ce sauvetage
de Samuel qui supplée son gardien.
Alors que Gili vient de remplacer Waddle par Vercruysse, Tigana est contré
au moment où il semblait en mesure d’ouvrir le score.
Les minutes passent, les supporters de l’OM croient que leurs favoris vont
résister jusqu’au bout.
On joue la 83eme minute, la tension est insoutenable.
Corner pour le Benfica.
Valdo, le futur Parisien le tire, la balle s'élève et....
Laissons la parole au Suédois Magnusson, pas Roger le notre, celui de Benfica:
"Six ou sept fois, cette saison, déjà nous avons marqué sur cette
combinaison. De manière parfaitement valable. Mais là, quand la balle m'est
parvenu, j'étais en sandwich entre deux défenseurs : j'en ai été gêné,
je n'ai donc pas pu doser ma reprise, et voilà pourquoi elle est arrivée
un peu trop loin pour Vata."
Voilà pourquoi le diable l'a happée de la main, s'est offert le paradis
et a expédié directement les Marseillais en enfer.
Car l'OM le conquérant, s'était peu à peu liquéfié, recroquevillé sur un
résultat trop fragile au moment où, d'habitude, il frappe ses grands coups.
A 0-0 chez l'adversaire, avec un simple 2 à 1, le temps passe en faveur
de l'équipe qui reçoit et à qui un holdup peut être suffisant,
Tandis que l'autre, le cul entre deux chaises, se crispe forcément sur
un nul de plus en plus aléatoire.
Gérard Gili avait beau déclarer que « l'OM a raté la qualification au cours
de la deuxième mi-temps du Stade-Vélodrome, en ne concrétisant pas sa domination »,
ce qui n'est pas faux, il l'a peut-être aussi laissé échapper à La Luz,
avec une option défensive manifestement contre nature.
Bernard Tapie en colère contre la terre entière poussera son crédo:
"J'ai réagi contre les journalistes qui nous traitaient de « petit
club » .
Eh bien, ce soir, j'ai compris pourquoi l'OM était un petit club, nous
n'avons pas sur faire la différence, parce que au manque de réussite sont
venues s'ajouter les décisions d'arbitres pas toujours en notre faveur
à l'aller, franchement contre nous au retour.
Mais j'apprends vite. La saison prochaine, croyez-moi, cela ne nous arrivera
pas. Jamais plus nous n'encaisserons un but de la main."
Lui non, mais l'Irlande oui, un soir de Novembre 2009...
Et pendant que tout Marseille pleurait, Vata rigolait.
L’OM attendra encore trois ans pour satisfaire son ambition européenne,
et quatre pour vérifier que ce n'est pas donné à tout le monde d'entrer
dans la cour des grands.
Mais la main de Vata Matanu Garcia restera à jamais gravée dans l'histoire
Olympienne, comme un signe du destin, celui qui fait que rien n'est jamais
gagné, même à quelques minutes de la fin.
Dans l'équipe Olympienne jouait un jeune joueur de 22 ans, il s'appellait
Didier Deschamps.
Au moment où l'OM sous sa conduite est en passe de retrouver son lustre
d'antan, nul doute qu'il y pensera fortement le jeudi 11 Mars à 21h 05,
à l'Estádio de La Luz, la lumière en Portugais.