OM Olympique de Marseille

14 janvier 1994 l'OM peut-il être encore Champion?

14 Janvier 1994 Parc des Princes , PSG et l'OM 1 - 1(1 - 1)
Arbitre Mr Laine 48000 Spectateurs

Buts VOLLER (14') GUERIN (11')

OM BARTHEZ, ANGLOMA, PRUNIER, BOLI, DI MECO, BOGHOSSIAN, DESCHAMPS, DURAND, DUTUEL (RUI BARROS 46' puis FUGIER 70'), VOLLER, ANDERSON Entraineur BOURRIER
PSG LAMA, LLACER, ROCHE, RICARDO, COLLETER, LE GUEN (GRAVELAINE 70'), GUERIN, VALDO, RAI, WEAH (BRAVO 76'), GINOLA Entraineur JORGE
Le PSG n'a pu distancer irrémediablement les Marseillais à l'issue d'un match où on vit bien les insuffisances parisiennes face à un Marseille contrôlant parfaitement la situation.
Il est certain que l'OM aurait du faire preuve de plus d'audace, ce qui lui aurait permis peut être de gagner ce match et de revenir à 2 points de leur rival.

On peut comprendre que l'équipe marseillaise, sérieusement ébranlée cette saison ne puisse fournir un jeu digne de sa grande époque, mais le PSG n'a rien prouvé lui-même, si ce n'est une incapacité à faire le jeu.
Pourtant, avec des Valdo, Rai, Ginola et Weah, on peut penser qu'il a les moyens d'offrir autre chose.
Que l'on ne compte pas sur nous, mais sur monsieur Lainé, ci-devant arbitre, qui bien qu'ayant expulsé Angloma -"Je le méritais"- et distribué six avertissements, trouva la force de déclarer " avoir passé une bonne soirée.

Les joueurs m'ont bien aidé grâce à leur bon état d'esprit.
Même durant la bagarre, je n'ai pas craint que cela dégénère..."Une belle santé, ce monsieur Lainé...
Que l'on ne compte pas sur nous, mais sur un peu tout le monde donc, intérêt supérieur du football oblige, pour se féliciter de l'armistice signé, parce que le football c'est pas la guerre.
Bel élan unitaire sorti d'un nulle part consensuel sur les ruines encore fumantes d'un match d'hommes, comme ils disaient à l'époque, qui emporta ici même, et voilà un peu plus d'un an, une partie de nos illusions.
Finalement, ce qui fut présenté comme un sommet est à l'image de notre football.
Etriqué, sans véritable idée directrice si ce n'est celle d'un mépris indécent du jeu, une nouvelle fois prétexte et non finalité.
Car si notre Championnat "ne se résume pas aux deux matches entre le PSG et l'OM" (Lama), l'opposition des deux plus beaux effectifs de l'Hexagone donne inévitablement le ton et permet d'apprécier -quoi qu'on dise sur la pression due à l'événement-le niveau réel d'une compétition et tout ce qui va avec.
Or, et on l'a vu, les comptes sont vites faits dès lors qu'on ne s'intéresse qu'au jeu et il aura donc suffi que l'honneur des Parisiens soit sauvegardé -
"Nous sommes toujours invaincus au Parc cette saison"(Denisot)- et l'orgueil des marseillais préservé-"Même à dix, on savait qu'on ne perdrait pas. A sept contre onze, ç'aurait été pareil !" (Boli)-pour que chacun s'en retourne heureux, le front rasséréné.
On veut bien croire que le résultat nul fasse, à ce jour, l'affaire des uns-"On garde nos quatre points d'avance"- et celle des autres, toujours bien à l'affût. Mais quelque chose nous dit pourtant qu'il est à l'avantage des camarades de Deschamps, mêm si "l''OM avait plus besoin que nous de l'emporter, ce soir".(Denisot)
Plus l'affaire des Phocéens, oui, simplement parce que les Parisiens, une fois encore, n'ont pas réussi à tuer le père et continuent de nourrir, malgré le classement, ce sentiment d'infériorité qui les amène à se demander, avec justesse, pourquoi ils "n'arrivent jamais à se hisser au même niveau mental que les Marseillais"(Bravo).
La réponse, c'est une nouvelle fois dans le jeu qu'ils devraient la chercher et la trouver, compte tenu des possibilités qui sont les leurs.
Mais, au risque de nous répéter, il n'existe pas une totale adéquation entre les capacités préssenties, réelles, et leur expression sur le terrain.
La volonté collective existe pourtant, mais elle souffre d'un manque cruel de simplcité alors que la solution -témoin le but de Guérin-est là et nulle part ailleurs.
A force de complication (les consignes?) de passes latérales, de mauvais choix, parfois tactiques (Rai ailier droit !...) le jeu stéréotypé ds Parisiens s'est dilué aussi rapidement qu'un morceau de sucre jeté à la mer, et les Marseillais n'ont eu aucun mal à contrôler les velléités offensives sans imagination d'une équipe qui a "manqué de liant"(Le Guen) ou qui en est, peut-être trop pourvu...