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11 février 1934
Rennes bat l'OM par 1 à 0 (1 - 0)
Arbitrage de M. Jones
But de Rose (30eme)
OM : Di Lorto ; Kurka, H. Conchy ; Charbit, Drucker, M. Conchy ; Zermani,
Alcazar, Boyer, Eisenhoffer, Kohut.
Stade Rennais : Collet ; Pleyer, Sefelin ; Le Moal, Schneider, Cahours
; Kaiser, Delourme, Rose, Chauvel, Dominique. |
Les Rennais sont décidément redoutables sur leur terrain, et l'Olympique
de Marseille peut en témoigner à son tour, après le Football Club de Sète
et quelques autres.
La victoire fut d'autant plus sensible aux Rennais que le match aller leur
avait laissé de mauvais souvenirs et leur avait inspiré le désir d'une
revanche. un match revanche, ce n'est jamais très doux ; rien d'étonnant,
dès lors, que celui-ci ait été marqué par un certain nombre d'irrégularités
témoignant d'une vive animosité.
L'équipe rennaise, privée des services de Vollweiler, confia le poste d'avant-centre
à Rose, l'homme-protée, le Maître Jacques du football. et Rose, justifia
parfaitement le choix de ses dirigeants en marquant un but, le seul de
la rencontre. |
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C'est au cours d'une première mi-temps assez équilibrée que ce but fut
réussi. Les Marseillais ne se découragèrent pas pour si peu ; aussi firent-ils
constamment la loi à leurs adversaires après le repos. Et ce ne fut pas
leur seul mérite, car ils s'attribuèrent en même temps celui de donner
à toutes leurs attaques un caractère plaisant.
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Mais il manquait à ce football de qualité le rythme rapide, la spontanéité
qui permettent d'obtenir l'effet de surprise.Il manquait aussi la puissance
de pénétration, si bien qu'en fin de compte le hasard n'a pas été si aveugle
que cela en laissant le bénéfice du match aux Rennais.
Tant d'attaques stériles auraient eu leur excuse au début de la présente
saison, alors que les intérieurs marseillais n'y avaient point leur part
: elles s'expliquent moins aujourd'hui, puisque Alcazar et Eisenhoffer
poussent fréquemment leur action jusqu'au but adverse. Ce n'est sant doute
qu'un accident ; néanmoins, il semble bien que le rendement de l'équipe
marseillaise dépend un peu trop de Kohut et d'Alcazar, et qu'ainsi l'accident
peut fort bien se renouveler.
En fin de partie, tout comme le dimanche précédent, Boyer prit le poste
d'intérieur gauche. Seulement, ce qui réussit à Lyon ne donna pas de résultat
à Rennes. La preuve reste à faire néanmoins que Boyer ne serait pas plus
à l'aise à l'intérieur qu'au centre ; le temps et l'espace lui étant là
moins mesurés, il aurait une plus grande liberté d'action.
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Je dirai un mot encore de l'O.M. pour souligner mon étonnement de lui voir
une méthode de jeu toute différente de celle qu'il avait adoptée pendant
les premiers mois de la saison. Il compte davantage maintenant sur les
attaques en ligne que sur les échappées, et il n'a qu'à s'en louer en général.
Le Stade Rennais fit une partie tout à fait méritoire dans son style habituel,
fait d'actions simples, témoignant d'un grand esprit pratique et d'un dédain
évident de l'effet à produire. Delourme, comme de coutume, joua en retrait,
et Chauvel fit de même. L'expérience a cependant prouvé que Chauvel, laissé
à son véritable rôle d'attaquant, est capable de marquer buts sur buts.
Une autre observation : l'équipe peina beaucoup en seconde mi-temps : conséquence
naturelle de l'amputation de la ligne d'avants et peut-être aussi d'un
entraînement insuffisant. |
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