L'OM bat Nice 2 à 1

Résumé Saison
Stade du Ray à Nice l'OM bat Nice 2 à 1 (1 - 1)
13 Octobre 1955
Arbitre Mr BECRET
12870 Spectateurs
OM PONCET, MOLLA, JOHANSSON, PALLUCH, MARCEL, SCOTTI, RUSTICHELLI, TIVOLI, ANDERSSON, CONSTANTINO, MESAS Entraineur ROLHION
NICE HAIRABEDIAN, MARTINEZ, POITEVIN, BONVIN, FRONZONI GONZALES, UJLAKI, MILAZZO, BRAVO, ABDERRAZAK, NUREMBERG Entraineur CARNIGLIA
BUT CONSTANTINO (16'), POITEVIN (54' c.s.c.)UJLAKI (22' s.p.)
Nice tombe dans le piège marseillais et s'incline (1-2)
C'est sous un merveilleux ciel bleu et un soleil brûlant bien digne de ce derby méditerranéen que l'OGC Nice a concédé hier sa première défaite dans le Championnat 1955-56. L'amertume des Niçois est d'autant plus grande que leur première chute s'est produite sous les yeux de leurs supporters et face à leur gand rival provençal, l'Olympique de Marseille.
La victoire des marseillais fut acquise par l'écart minimum de un but. Elle n'en fut pas moins incontestable, logique et méritée.
Certes le match ne fut pas excellent, du moins quant à la qualité du football pratiqué
Mais il ne manqua ni d'âpreté ni de caractère. Il fut émaillé de quelques accrochages, de nombreux palabres.
On vit même un supporter marseillais escalader le grillage pour aller dire son fait à Haïrabédian, lequel venait de se frictionner avec Mésas. Ce fougueuux spectateur n'atteignit pas son but et il fut même expédié sur la touche avant d'avoir pénétré dans les dix-huit mètres niçois.
Bref, cette rencontre , sans être emballante, fut tout de même assez prenante. Les Niçois jusqu'à leurs offensives, collectives ou individuelles, tinrent en haleine les supporers des deux camps.
Les Marseillais doivent la victoire à leur volonté et à leur allant exemplaires. Ils la doivent bien davantage encore à leur tactique que les leaders ne surent jamais déjouer.
Marseille avait annoncé Mésas comme ailier gauche. L'astuce était cousue de fil aussi blanc que le maillot de l'O.M. Les Niçois se doutaient bien que Marseille allait "bétonner", mais il ne purent trouver la parade.
Dès le coup d'envoi, Mésas prit Bravo en charge, ce qui permit à Johansson de tenir le rôle de bétonneur, et surtout à Scotti de faire la loi au centre du terrain, entre sa défense renforcée et son attaque réduite.
Ce fut le madré Scotti qui organisa tout le jeu de son équipe. Personne ne le marquant, il put tout à loisir, lui, l'excellent technicien, lancer le rapide Rustichelli, le dangereux Andersson ou le clairvoyant Constantino.
Nice, c'est incontestable, tomba dans le panneau. Les leaders eussent sans doute gagné à mettre un de leurs demis sur le dos de Scotti.
Ainsi qu'il est de règle devant une équipe repliée dans sa coquille, les Niçois dominèrent, mais en pure perte. De plus, comme ils n'étaient pas dans un de leurs meilleurs jours, ils jouèrent sans beaucoup de précision, sans trop d'envergure et ils vinrent s'écraser comme des mouches contre une vitre sur la défense marseillaise forte par instants de neuf joueurs.
Bien entendu, et pour rester dans la norme, l'équipe acceptant d'être dominée fut la plus dangereuse grâce à des contre-attaques qui surprenaient les Niçois avancés.
C'est ainsi que Marcel traversant toute la défense niçoise vit à la 16e minute son tir repoussé par un arrière niçois. Scotti récupéra le ballon et , posément le glissa à Constantino qui le lança dans le buts niçois.
C'est ainsi encore que Scotti, à la 54e minute lança Andersson qui tira de l'aile gauche. Haïrabédian détourna le ballon, malheureusement sur Rustichelli. Le tir de ce dernier ricocha sur le pied de Poitevin qui se repliait et la balle (balle de match en l'occurence) vint terminer sa course dans les filets.
Enfin de partie, Andersson, et surtout Rustichelli, qui donna bien du fil à retordre à Bonvin, faillirent, en deux ou trois occasions, aggraver le socre.
Acceptant dès le coup d'envoi, de jouer pratiquement avec trois avants, Marseille avait pris un risque. Il fut récompensé de son astuce tactique par une victoire. Si les Niçois avaient été en verve et inspirés, ils eussent pu néanmoins déjouer les plans de l'O.M. Mais ce n'était pas le cas. La défense était peu sûre et l'attaque joua un peu au petit bonheur.
Il fallut un penalty, incontestable d'ailleurs, pour fauchage d'Abderrazak par Johansson, pour qu'Ujlaki perce (22e) le mur marseillais.
Notons pour la petite histoire que Marseille eût, lui aussi, mérité un penalty à la 56e minute. Andersson étant fauché par Martinez à l'intérieur de la surface de réparation. Mais M. Bécret désireux sans doute de ne pas mettre le feu aux poudres, ordonna un coup franc... à la limite de la dite surface.
Reims a renoué avec le succès à Toulouse.
Vainqueur 2 à 0, les Champions de France remonte au Classement.
Sur cette action, Bliard inquiète le jeune gardien Roussel et l'expérimenté Pleimelding.
A Marseille les meilleurs furent le jeune Molla intraitable, Jean-Jacques Marcel dans sa forme d'international, Scotti, rusé comme un renard, et Rustichelli, rapide et incisif.
A Nice, pas un joueur ne parvint à se hisser à son niveau habituel, ni même à celui de son adversaire. Seul Hairabédian, peut-être, n'a rien à se reprocher.
Il y a ainsi dans la vie d'une équipe des jours où rien ne va plus. Gageons que les Niçois vont s'efforcer de se faire pardonner cet échec, dimanche, face à Toulouse.
Nice s'est donc incliner pour la première fois.