Perpignan bat l'OM 2 à 1en Coupe de France

A Sete 3 Février 1957 Perpignan OM 2 - 1 (1 - 1)
Arbitre Mr Miel 5000 spectateurs
OM PREDAL, MOLLA, JOHANSSON, MESAS, MARCEL, SCOTTI, RUSTICHELLI, JENSEN, ANDERSSON, MERCURIO, CURYL, Entraineur ROBIN
PERPIGNAN CLUZEL, DULUC, CHELE, PETITFILS, LOISEAU, IBANEZ, SINIBALDI, JUANOLA, CESAR, HENRI, BOULLE Entraineur PIERRE SINIBALDI
BUTS SINIBALDI (12' et 88')SCOTTI (28' s.p.)
Marseille (6 coupes) un désastre

Nous avons mal joué, nous ne méritions pas de gagner "reconnaissaient sportivement les joueurs marseillais, après leur défaite devant Perpignan. Johansson ajoutait cependant : "Il était difficile de jouer sur un terrain pareil, mais Perpignan a mieux joué que nous."
Les Marseillais savaient reconnaître leurs torts et les mérites de leurs adversaires, et comme certains réfutaient la maladresse de Prédal, qui permit à Perpignan de marquer le but de la victoire, le capitaine Jean-Jacques Marcel répliquait : "Si on a perdu, ce n'est pas la faute d'un seul, mais celle de tous mais le but d'Andersson (46e), était valable."
Pierre Sinibaldi nous déclara:
"Ce match, je l'avais spécialement préparé en fonction du terrain qui, je le savais, n'avantagerait pas les Marseillais "
"Il est normal que ce soit les Marseillais qui aient fait le jeu au centre du terrain.
J'avais donné les consignes en conséquence à mes joueurs : regroupements rapides en défense pour contrer les attaquants marseillais.Il fallait déclencher des contre-attaques en plaçant Henni et Boulle en pointe."
Le résultat est malheureusement là... affligeant pour les Marseillais méconnaissables..., triomphant pour les Perpignanais qui se sont surpassés et ont donné la leçon à leurs adversaires.
Cette leçon de leur entraîneur Pierre Sinibaldi, les joueurs perpignanais l'ont parfaitement récitée.
La tactique de Pierre Sinibaldi a réussi, et cette victoire a rempli d'aise les dirigeants perpignanais.
Le président Sabaté ne nous déclara-t-il pas, avec son exhubérance toute catalane :
"Je suis comblé ! Tant d'années de travail en profondeur portent aujourd'hui leurs fruits, et cela me paye de toutes mes peines et de toutes mes désillusions. J'espère que cette victoire que nous avons amplement méritée fera comprendre à notre public que nous méritons qu'on nous aide."
Pierre Snibaldi qui entraîne Perpignan depuis deux ans est, lui aussi, comblé, comme bien l'on pense. Il émet cependant un regret, car Sinilbadi, ne l'oublions pas, est Marseillais.
"Que mes concitoyens ne m'en veuillent pas trop éliminer leur favori, j'aurais évidemment préféré rencontrer une autre équipe de même valeur que Marseille, mais le sort ne l'a pas voulu.
C'est la loi du sport.".
Perpignan, équipe attachante, a donc franchi le cap des 16es de finale, en accrochant à son tableau de chasse un adversaire de valeur.
Les Perpignanais ont gagné parce qu'ils ont cru en leur étoile. La victoire leur a souri parce qu'ils l'ont plus désirée que leurs adversaires.
Ils se sont livrés à fond, ont donné le meilleur d'eux-mêmes, ont fait bloc et leur jeu aéré, direct, large, contrastait singulièrement avec celui plus compassé, moins inspiré, des Marseillais qui ont joué ce match comme à la parade, sans jamais accélérer le rythme... comme à l'entraînement.
Ont-ils réalisé qu'ils disputaient un match de Coupe ?
Mr Zaraya est fort dépité, on s'en doute !
"Ils n'ont jamais et n'ont fait aucun jeu d'équipe."
C'est sévère, sans doute, mais c'est la triste réalité.
El Biar a réalisé la surprise en éliminant le Stade de Reims à Toulouse par 2 buts à 0.