21 Juin 1970 Brésil bat Italie 4 buts à 1 (1-1) à Mexico
107 000 spectateurs
Arbitre M. Glöckner (RDA)
Buts Pelé 18eme, Boninsegna 37eme, Gérson 66'eme, Jairzinho 71eme, Carlos
Alberto 87eme Brésil Félix - Carlos Alberto, Brito, Piazza, Everaldo - Clodoaldo, Gérson - Jairzinho,
Tostão, Pelé, Rivellino
Entraîneur : Mário Zagallo Italie Albertosi - Burgnich, Cera, Bertini (75eme Juliano), Rosato , Facchetti
- Domenghini, De Sisti, Mazzola - Boninsegna (84eme Rivera), Riva
Entraîneur : Ferruccio Valcareggi
Ce match constitue le point d'orgue de ce qui, pour la plupart des observateurs,
fut une Coupe du Monde d'anthologie.
Il faut dire que tous les ingrédients étaient réunis pour en faire un grand
match : des buts, du jeu et des stars du ballon rond. Pelé, Jairzinho et
Carlos Alberto ont finalement eu raison de Facchetti, Rivera et Riva au
cours d'une rencontre beaucoup plus serrée que ne le laisse penser le score
final.
Pour la première fois de l'histoire, les deux finalistes avaient déjà deux
victoires en poche : l'Italie, en 1934 et en 1938, et le Brésil, en 1958
et en 1962. L'enjeu était donc double.
La Coupe du Monde 1970 et le trophée Jules Rimet pour 3 victoires.
L'Italie avait eu fort à faire pour parvenir en finale : une victoire,
deux nuls et un seul petit but en poule.
Épique, la demi-finale contre l'Allemagne s'était achevée sur un 4-3, avec
cinq buts marqués dans les prolongations. Le Brésil n'avait pas éprouvé
les mêmes difficultés.
Les Auriverdes avaient remporté les trois matches de leur groupe, dont
un 1-0 contre les Anglais, champions en titre.
Le harcèlement dont fait l'objet Pelé dès le coup d'envoi met en échec
le Brésil au début du match, mais Rivelino ne s'en laisse pas conter, multipliant
les coups francs et les corners.
C'est même un peu contre le cours du jeu que la Seleção prend l'ascendant
à la 18ème minute.
Une remise en jeu somme toute assez innocente de Tostão est mise à profit
par Rivelino et par Pelé, qui saute plus haut que Burgnich et pique sa
tête dans le coin gauche des cages de Enrico Albertosi.
C'est le centième but du Brésil en Coupe du Monde : " O Rei"
peut se laisser aller aux célébrations...
Ce joli but dynamise l'équipe brésilienne, absente jusqu'alors, et contraint
les Italiens à se mettre en quatre pour arrêter la machine de guerre brésilienne.
Fidèles à leur habitude de ne jamais abdiquer, les Italiens reviennent
dans le match avant la mi-temps. Clodoaldo tente une talonnade risquée
qui est interceptée par le très vigilant Roberto Boninsegna qui s'approprie
le ballon, élude Carlos Alberto et réussit à marquer à la faveur de la
glissade de Brito, qui s'écroule devant son gardien de but dans sa tentative
de dégager le ballon.
Le Brésil essaie de passer la vitesse supérieure quelques minutes avant
la mi-temps, mais les efforts déployés ne sont récompensés que par un carton
jaune...
En cause, Rivelino, qui commet un tacle par derrière sur Mario Bertini.
Pelé en profite pour marquer un "deuxième" but, la défense italienne
ayant entendu le coup de sifflet de l'arbitre. M. Glockner venait en effet
de mettre un terme à la première mi-temps, ce qui sauve la situation pour
les Européens, de retour aux vestiaires sur un 1-1 plus que flatteur.
Les Brésiliens reviennent sur le terrain plus déterminés que jamais.
Rivelino choisit son pied droit pour adresser un tir puissant dévié par
Pelé et repoussé par la barre. Les coups francs dans les 30 mètres italiens
se font pressants, mais le but décisif est marqué sur une phase de jeu.
Fachetti entrave le débordement de Jairzinho, mais le Brésilien réussit
à contourner son adversaire et à faire une passe à Gerson, qui ne laisse
aucune chance à Albertosi en plaçant une superbe frappe du pied gauche.
Le 2-1 affiché après 66 minutes se transforme en un beau 3-1 à la 71ème
minute de jeu.
Une faute sur Pelé donne au Brésil un coup franc, mais la défense italienne
peine à se mettre en place.
Gerson trouve Pelé démarqué au deuxième poteau, qui remet le ballon dans
l'axe, où se trouve Jairzinho.
Celui-ci ne s'en prive pas pour marquer son unique but du match.
Pour donner plus de rythme à l'attaque italienne, Antonio Juliano entre
en jeu à la place de Bertini. Malgré des efforts louables, la Squadra Azzurra
n'apparaît jamais capable de revenir au score. Le dernier quart d'heure
est 100% brésilien : Rivelino rate le cadre sur un tir depuis la limite
de la surface, Pelé et Everaldo forcent Albertosi à sortir le grand jeu
sur deux belles tentatives.
Plus tard, le capitaine brésilien Carlos Alberto, résolument offensif,
reçoit un caviar de Pelé - fallait-il le préciser - et envoie un tir puissant
du pied droit scellant le score de la rencontre.
Le trophée Jules Rimet revient à l'équipe du Brésil, pour le plus grand
plaisir de son sélectionneur Mario Zagallo, le premier à gagner la Coupe
du Monde en qualité de joueur et d'entraîneur.
Les fanas de foot du monde entier ont de quoi être heureux : cette équipe
brésilienne qui vient de remporter la victoire se distingue par un jeu
coulant, créatif, audacieux et surtout offensif. La foule porte en triomphe
un Pelé torse nu, ému jusqu'au plus profond de lui-même.