OM Olympique de Marseille

OM - Saint-Etienne 4 - 3 4 buts d'Andersson et 3 de Mekloufi

Archives Miroir Sprint
17 Mars 1957 Stade Vélodrome
l'OM bat Saint-Etienne 4 à 3 (3 - 0)

Arbitre Mr Lequesne 36596 Spectateurs

Buts ANDERSSON (10', 15', 36' et 61') MEKLOUFI (53', 58' et 59')

OM DOMINGO, GRANSART, JOHANSSON, PALLUCH, MESAS, SCOTTI, RUSTICHELLI, JENSEN, ANDERSSON, MARCEL, CURYL Entraineur ROBIN
SAINT-ETIENNE ABBES, M. TYLINSKI, R. TYLINSKI, WICART, DOMINGO, FERRIER, FOUILLEN, MEKLOUFI, NJO LEA, RIJVERS, LEFEVRE Entraineur SNELLA
Les joueurs de Saint-Etienne s'y entendent décidément dans l'art de donner des émotions à leurs partisans !
Le dimanche précédent, sur leur terrain, ils menaient 4-0 à la mi-temps devant Valenciennes pour se faire, par la suite, rejoindre et finalement gagner 5-4.

Avant-hier à Marseille, processus exactement inverse à une nuance près : l'O.M. mène 3-0 au repos grâce à trois buts d'Andersson, mais Mekloufi rétablit la situation en six minutes grâce à un Hat-trick n'ayant rien à envier à celui de Gunnar. Las ! Ce dernier, impitoyable, marque un nouveau point qui consacre définitivment cette fois la défaite du leader (4-3).
Tout ceci parmi l'exaltation de près de 40.000 spectateurs, partisans de l'O.M. pour la plupart, et que les rebondissements de cette mémorable rencontre firent passer tout à tour de l'enthousiasme aux transes, du fol espoir à la sombre inquiétude...Un match empreint d'une pareille intensité, d'une telle couleur, vous laisse des sensations si fortes, des impressions si rudement colorées qu'on répugnerait presque à en faire la froide analyse technique, tant le côté spectacle se suffit à lui-même. Ah ! si l'O. M.....

Il faut tout de même dire l'excellente impression laissée par l'équipe de l'O.M., en première mi-temps surtout.
Il y avait alors, dans les rangs marseillais, non seulement la farouche expression d'un généreux tempérament, mais encore et aussi du style, de la classe.L'O.M. jouait avec panache, mais un panache derrière lequel on décelait un solide répondant de fond et de technique.
Que l'O.M. ait été, en début de seconde mi-temps, surpris, désarçonné, en proie même à une certaine panique devant la terrible réaction stéphanoise, c'est un fait.
Mais, il sut se reprendre au moment psychologique, et le 4e but de l'étonnant Gunnar l'ayant rapidement remis en selle, il sut faire en sorte de sauvegarder jusqu'uau bout un succès qui venait d'être sérieusement compromis.
L'impression d'ensemble laissée par l'équipe marseillaise de dimanche est celle d'une formation excellente, et dont on déplore qu'une certaine instabilité de résultats ne lui ait pas permis de venir se mêler à la lute pour le titre.Mais au reste, le championnat n'est point terminé !
Saint-Etienne reste à a lutte avec les Rémois qui, eux, sont venus gagner à Marseille.
Saint-Etienne, lui, laissera l'impression d'un leader n'ayant point usurpé sa réputation.
Sa première mi-temps, pourtant avait été passablement décevante, on enregistrait alors en ses rangs bien des lacunes défensives et asssez peu de consistance offensive ! "
C'est donc cela ce fameux trio Mekloufi-Njo Léa-Rijvers ?" se demandaient les spectateurs marseillais en ajoutant (justement) "mais... notre attaque est bien meilleure que celle-là !"
La tonitruante remontée stéphanoise du début de la seconde période devait faire oublier ce début laborieux à l'extrème.
Marqués dans le style très particulier de Mekloufi (les deux premiers consécutivement à deux départs de loin, le troisième sur un coup franc percutant), les trois buts du leader, non seulement remettaient celui-ci à flot mais encore le montraient au public marseillais sous son véritable visage
"Non, ce leader n'est tout de même point de pacotille !" s'exclamait alors le public.

Malheureusement pour lui, le quatrième pétard d'Andersson venait stopper net ce rétablissement spectaculaire.
Et si, par la suite, Saint-Etienne continua, dans l'enemble à contrôler le jeu, ce fut certes dans un style plaisant mais qui n'était plus irrésistible.

Et l'O.M. put ainsi sauvegarder jusqu'au bout un succès qu'on ne songera pas à lui discuter, mais que son rival, moyennant un peu plus de réussite encore, aurait pu lui contester plus encore.