OM Olympique de Marseille

1967/1968 l'OM bat Nantes 1 à 0 pour l'ouverture au Vélodrome

Archives Miroir du Football François Thébaud
17 Août 1967 Stade Vélodrome , OM bat Nantes 1 à 0 (0 - 0)
Arbitre Mr Uhlen 24891 Spectateurs

BUT BONNEL (83')

OM ESCALE, TASSONE, ARTELESA, ZVUNKA, NOVI, HODOUL, BONNEL, INVERNIZZI, JOSEPH, DESTRUMELLE, ROBUSCHI (GUENICHE 87') Entraineur DOMERGUE
NANTES EON, ESTEVE, SEKERES, BUDZINSKI, DE MICHELE, ROBIN, SUAUDEAU, GEORGIN, GONDET, MICHEL, BARRET, Entraineur ARRIBAS
A entendre les Marseillais, cet O.M. Nantes de la première heure n'arborait que de fâcheux signes.
C'était d'autant plus affligeant à leurs yeux qu'il s'agissait là d'une des affiches les plus goûtées de la saison :
" C'est tout de même malheureux", soupiraient les supporters, "notre équipe est à court de préparation, car les fortes chaleurs de l'été lui ont interdit un entraînement rationnel, et la voilà appelée d'emblée à se mesurer à Nantes, formation plus complète, et de surcroît mieux rodée par sa récente tournée en Allemagne.

Comment notre OM, auquel se posent également des problèmes d'amalgame inhérents à l'important recrutement de l'inter-saison, pourrait-il faire face à une telle situation ?
Et puis, ne l'oublions pas, Marseille s'est à moitié vidée de ses habitants, si bien que le fiasco risque d'être total..."
Le fait est qu'en cette estivale soirée où allaient retentir les trois coups de la reprise officielle, tout paraissait militer en faveur des Nantais. Le bénéfice de cette rencontre, sorte de lever de rideau du nouveau championnat, ne semblait pas pouvoir leur échapper. Mais ils avaient, eux aussi, leurs soucis : Simon et Blanchet, deux de leurs hommes de base, n'étaient pas là, et cela avait entraîné de multiples retouches au sein de leur formation.
Dans les tribunes, cependant, on sentait déjà que le pessimisme des Marseillais n'était pas tellement justifié.
La preuve, près de 30.000 spectateurs, heureux de pouvoir revivre l'ambiance des grandes rencontres, ceinturaient le terrain du Stade-Vélodrome.
Venus des quatre coins du littoral méditerranée, les touristes en tenues légères étaient innombrables. On vit même flotter une banderole jaune, à l'enseigne nantaise, mais pas "Tremble Nantes, l'OM arrive"
Elle eût pourtant été de circonstance, cette fière pancarte qui date d'un certain jour de passion au Stade de l'Huveaune, car, depuis, son retour parmi l'élite, l'O.M. s'est payé le luxe de prendre cinq points sur six aux Nantais.
Cinq qui, en comptant les trois de la saison écoulée -victoire à domicile, match nul (3-3) au Stade Marcel-Saupin , aprs avoir mené 3-1... - et en y ajoutant, bien sûr, les deux grappillés contre toute attente à l'occasion de l'avant-première de l'exercice 67-68..Comment cet O.M. invertébré a-t-il pu prendre le meilleur sur un Nantes que l'on ne croyait pas vulnérable ?
A la force du jarret, pourrait-on répondre, sous l'oeil de Louis Dugauguez, témoin fort intéressé de ce match.
En vérité, on peut dire que les Marseillais l'ont emport en utilisant les seules armes qui pouvaient troubler leurs prestigieux adversaires : la puissance et la détermination, voire une certaine vicacité.
Nous nous garderons bien, en pareille conjoncture, de porter un quelconque jugment définitif -d'autant que de nombreuses insufficances, physiques et même tactiques, se firent jour mais toujours est-il que l'O.M. obtint gain de cause en faisant appel aux vertus athlétiques et morales qui font sa force.

C'est dire que le match fut très engagé, surtout dans la seconde partie de la première mi-temps, où Nantes fut franchement bousculé et qu'il fit oublier ses imperfections par son caractère de haute tension.
Gondet se montra dangereux mais ses tirs ne purent tromper Escale, fort vigilant.
Cela ne dura certes pas jusqu'au bout et on le comprit aisément, à pareille époque.
Les acteurs ne pouvaient soutenir trop longtemps un tel rythme. Curieusement, toutefois, c'est au moment où tout semblait joué que Marseille, par la tête de son nouveau stratège Joseph Bonnel porta le coup décisif (83e).

Ainsi Nantes -qui avait pourtant eu le mérite de ne point s'en laisser conter sur le plan de la volonté et la vigueur physique- laissa-t-il échapper le point d'un match nul qui eût été plus logique, compte tenu de sa plus grande maîtrise (en particulier celle de son jeune Henri Michel, avant centre d'occasion, qui s'était élevé au-dessus du lot).

Voilà en tout cas un succès imprévu qui fait bien les affaires de l'O.M., une victoire sur Nantes et un grand nombre de spectateurs pour commencer la saison : c'est plus qu'on n'en espérait pour entamer l'année nouvelle sous d'heureux auspices.

On retiendra qu'à partir de la saison 1967/68, le douzième homme fit son apparition et Gueniche remplaça Robuschi à la 87eme minute.