ESCALE Jean-Paul Gardien de But à l'OM de 1960 à 1971
Date et lieu de naissance : le 6 mars 1938 à Barbezat
Le portrait : Garçon d'humeur toujours égale comme son jeu, Escale a connu
les années terribles de l'O.M. et toujours réussi à en triompher avec le
sourire et une grande décontraction.
On s'est aperçu de ses grandes qualités une fois l'OM remonté dans la hiérarchie.
Ses différents clubs : SA Saint-Antoine, l'O.M, AC Ajaccio, Rennes, Valenciennes
Ses différents entraîneurs à l'OM : Troupel, Otto Gloria, Penverne, Luis
Miro, Robin, Zatelli, Domergue, puis de nouveau Zatelli, Leduc |
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Jean-Paul Escale est à ranger parmi les grands gardiens de but du football
français.
Sélectionné en Equipe de France sous Louis Dugauguez.
Coupe de France 1969, Champion de France 1971
Pendant les onze ans qu'il a passés à l'O.M. il a souvent, par ses qualités
de souplesse et d'intervention, son sens du placement et de l'interception,
sauvé bien des situations compromises.
A Ajaccio, Rennes et Valenciennes, il a poursuivi sa carrière toujours
au plus haut niveau jusqu'à l'âge de 38 ans.
Il continua à jouer en amateur jusqu'à 48 ans.
Aujourd'hui retraité à Robion dans le Vaucluse, Jean-Paul a bien voulu
se confier à om4ever avec sa gentillesse coutumière mais aussi sa faconde
provençale. |
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"Né près de Tarbes, je suis arrivé à Marseille à l'age de 7 ans dans
le quartier de La Viste, j'ai donc joué naturellement aux SA Saint-Antoine.
Conseillé à Monsieur Ravel, l'entraîneur des amateurs de l'OM par mon ami
Albert Sejnera, je suis arrivé en 1960 en cours de saison pour garder les
buts de l'équipe de PH A car le gardien du CFA était Claude Tonda.
Je me suis imposé ensuite au départ de Claude et suis devenu la doublure
d'Albert Corazza, puis de José Moreira.
J'ai joué mon premier match pros en 1961 en Coupe Drago à Lens où un certain
Maryan Wisnieski m'avait fait bien des misères.
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Au départ de José Moreira, j'ai pris la place de gardien pour ne plus la quitter de 1963 à 1971,
soit huit années consécutives qui fait de moi le gardien ayant joué le
plus de match avec l'OM.
A l'OM, j'ai tout connu, d'abord on a manqué la montée de peu en 1964,
puis les vaches maigres en 1965 où on jouait avec les jeunes du club (Paggini,
Jullien, Bordere, Jean-Claude Scotti, Henri Lopez) et mes vieux amis André
Tassone et Albert Sejnera.
La montée en 1966 avec l'arrivée de Leclerc, puis la Coupe de France 1969
et le titre en 1971 avec la grande équipe de Roger Magnusson, Josip Skoblar
et Jo Bonnel.
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A l'arrivée de Georges Carnus, j'ai préféré partir à l'AC Ajaccio car Monsieur
Leclerc nous proposait de jouer deux matchs à tour de rôle.
Parti en vacances avec mon grand ami Josip Skoblar sur la côte Dalmate,
quand Josip sut que je partais à Ajaccio et que le 2eme match était un
certain ACA OM, il s'était juré de me marquer un but.
Ayant poursuivi son action, il me percuta au sol, ce qui déclencha un bel
accrochage entre nous, André Tassone venant se mêler de "la conversation".
Mais rien de grave, car j'avais gagné mon pari, il n'avait pas marqué." |
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A Ajaccio, nous avons réalisé un beau parcours avec une équipe où jouaient
André Tassone, Etienne Sansonnetti qui fut roi des buteurs, Marius Tresor,
François M'Pelé, Marcialis, vraiment du beau monde.
Je suis parti à Rennes en 1972 pour succêder à Marcel Aubour qui rejoignait
Reims et un méridional remplaçait un autre méridional dans les buts bretons. Une anecdote à ce sujet, j'ai été sélectionné par Louis Dugauguez mais
à l'arrivée de Georges Boulogne, je ne fus plus rappelé.
Longtemps après, j'ai rencontré Boulogne lors d'un stage Bernard Bosquier
et lui posait la question de ma non-sélection.
Il me dit que j'étais Marseillais, ce qui posait un problème car les Stéphanois
avaient plutôt sa préférence, et comme il y'avait déjà Marcel pour mettre
l'ambiance... |
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Après Rennes, ce fut Valenciennes et une belle aventure avec la participation aux barrages contre le PSG de Just Fontaine et Jean-Pierre Dogliani qui nous battit au Parc des Princes 4 à 2 (on avait gagné à l'aller) avec un but hors-jeu de Jean-Pierre. |
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C'était difficile de vivre dans le Nord, ma Provence me manquait vraiment
et lors d'un match à Dunkerque entraîné par Celestin Oliver, sa femme me
disait "Parles, Jean-Paul, ça me fait du bien d'entendre "l'accent""
J'ai arrêté ma carrière à 38 ans, pourtant le manager Julien Ucrainczyk
me proposa un contrat à Charleroi, mais je préferais rentrer dans le Sud.
J'ai joué jusqu'à l'âge de 48 ans en amateur, et je vis maintenant dans
le Luberon à Robion.
C'est important que certain comme vous se rappelle de nous, car bientôt,
au Vélodrome, on va nous installer dans la piscine du Chevalier-Roze pour
laisser les places aux VIPs.
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Encore Merci Jean-Paul de ton témoignage, il illustre bien que l'OM est
une aventure discontinue depuis le début du Siècle et que la fidélité aux
couleurs n'est pas un vain mot et n'empêche pas une Grande carrière comme
la tienne.
Ci-joint le match de la montée contre Bastia avec Albert Sejnera et Jean-Louis
Hodoul. |
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