OM Olympique de Marseille

Raymond Durand, l'homme qui aimait l'OM

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Raymond Durand signa à l'OM en 1925, à l'âge de 17 ans, et arrêta sa carrière de joueur professionnel en 1940, tout en demeurant au club où il forma des générations de jeunes Olympiens (ah ! ces tours de terrain qu'il nous imposait le jeudi sur les lointains terrains de Saint-Menet...!)
Il avait l'esprit club très développé et aimait à le partager. Une anecdote en atteste. En 1935, il ne devait pas jouer la finale, n'étant présent qu'au titre de remplaçant. Or, le demi-aile Riahi Rabih se claqua à l'échauffement. Un coup du sort terrible, car le malheureux Rabih avait déjà raté la finale de façon inattendue la saison précédente, le coach Vincent Dietrich lui préférant au tout dernier moment René Schillemann, qui avait pourtant beaucoup moins joué que lui en Championnat (8 matches pour l'un, 19 sur 26 pour l'autre).
"Rabih était si désespéré, racontait Durand des années après, que je lui remis spontanément la médaille qui venait de m'être offerte après notre victoire. Un geste qui m'apparut normal d'autant que j'étais le seul au sein de l'équipe à avoir déjà gagné la Coupe (en 1927)."
Je me souviens qu'en 1984, lors de la première sortie de cette "Grande Histoire" et compte tenu qu'il avait été mon coach chez les minimes olympiens, il avait accepté de venir prendre part à une séance de dédicaces à Aubagne, un samedi après-midi.
Le soir, il y avait un match au Stade Vélodrome et je lui avais trouvé une place, en tribune d'honneur bien sûr, lui proposant de le raccompagner ensuite à son domicile.

Mais il avait refusé de "descendre" à Marseille, et s'en était allé reprendre tout seul, sous la pluie, son car pour Le Beausset (Var) où il résidait. "Inutile de me remercier, je fais ça pour l'OM" m'avait-il dit en me serrant la main à l'issue de la séance de dédicaces.
Le club l'a laissé pourtant partir sans même l'honorer d'une minute de silence au Vélodrome, lorsqu'il disparut le 30 Octobre 1989, deux jours après son vieux complice Laurent Di Lorto, qu n'eut pas droit non plus à l'hommage du stade...





à suivre dans La Grande Histoire de l'OM d'Alain Pécheral
Le fils de Raymond, Albert a joué aussi à l'OM, de 1955 à 1960.
Il est décédé l'année dernière.