Michel Hidalgo nous a quitté
Il était âgé de 87ans. Il avait été le sélectionneur de l'équipe de France de Michel Platini et avait remporté l'Euro 1984.
Il était sur le banc à Séville dans une rencontre qui fut un sommet du Football Mondial en 1982, France - Allemagne 3 - 3. Revivez cette rencontre en son honneur
Michel Hidalgo travailla pour l'OM à l'arrivée de Bernard Tapie en 1986
8 Juillet 1982
A Seville
France et RFA : 3 à 3 (4 tirs au but à 5)
70 000 spectateurs
Arbitre: M. Corver Pays-Bas
Buts : Platini (27eme sur penalty), Trésor (93'me), Giresse (99eme) pour
la France
Littbarski (18eme), Rummenigge (103eme), Fischer (108eme) pour la RFA
France Ettori - Amoros, Janvion, Tresor, Bossis - Tigana, Giresse, Platini,
Genghini puis Battiston puis Lopez - Rocheteau, Six -
RFA Schumacher - Kaltz, KH Forster, Stielike, Briegel puis Rummenigge -
B Forster, Dremmler, Breitner, Magath puis Hrubesch - Fischer, Littbarski
-
Dès le coup d'envoi, les Allemands mettent la pression sur des Français
timorés, voire complexés. Aux montées puissantes de Paul Breitner, succèdent
les séries de dribble de leur intenable ailier de poche Pierre Littbarski,
tantôt à gauche, tantôt à droite.
Auteur d'un coup-franc qui s'écrase sur la barre transversale de Jean-Luc
Ettori (17e minute), Littbarski ouvre logiquement la marque quelques instants
plus tard en reprenant de loin un ballon repoussé par Ettori qui était
préalablement sorti dans les pieds de Klaus Fischer, lancé de loin par
Breitner. 1-0 pour l'Allemagne
Nullement troublés par l'ouverture du score allemande, les Français réagissent
et commencent à hausser leur niveau de jeu. Jouant de plus en plus bas,
les Allemands multiplient les fautes. Un coup franc tiré plein axe par
Giresse trouve la tête de Platini, qui remise sur Rocheteau, lequel est
grossièrement retenu par la taille par Bernhardt Forster dans les 16 mètres.
L'arbitre, Monsieur Corver indique sans hésiter le point de penalty. Michel
Platini embrasse le ballon, le pose sur le point de penalty et égalise
d'une frappe puissante tirée à ras de terre comme à son habitude (27e).
1-1
De plus en plus pressants, les Français font le siège de la surface de
réparation allemande, sans parvenir à véritablement inquiéter le portier
allemand Harald Toni Schumacher, lequel, très agressif, se distingue en
multipliant les fautes sur les joueurs français.
De retour des vestiaires, les français prennent les choses en mains marquant
un but par Dominique Rocheteau, refusé pour une faute peu évidente sur
Bernd Förster. Puis ils subissent une grosse déconvenue avec la sortie
sur blessure de Bernard Genghini, touché à la cheville suite à un contact
avec le libero allemand Stielike. Evoluant au milieu de terrain, Genghini
est remplacé par Patrick Battiston, arrière latéral de nature, mais replacé
pour la circonstance au milieu. Cette rentrée de Battiston n'est pas loin
d'être décisive. Dès son entrée en jeu, il se distingue par une frappe
lointaine.
Puis, quelques minutes plus tard, parfaitement lancé par une ouverture
lumineuse de Michel Platini, Battiston se présente seul face au gardien
allemand Harald Schumacher, sorti à sa rencontre. Le tir lobé de Battiston
manque de peu le cadre, mais Schumacher poursuit sa course, et vient percuter
Battiston avec une rare violence.
Gisant inconscient sur la pelouse, Battiston est évacué hors du terrain
sur une civière accompagné par son ami Michel Platini. Pendant ce temps
l'arbitre M. Corver se contente d'ordonner une remise en jeu en faveur
de l'équipe allemande se rendant en partie responsable d'une des plus grandes
injustices de l'histoire de la Coupe du Monde.
Les Français, révoltés, haussent encore d'un ton leur niveau de jeu, dominant
outrageusement une équipe d'Allemagne, de plus en plus fébrile tandis que
le public du stade Sanchez Pizjuan, qui hue Schumacher à chacune de ses
interventions, prend fait et cause pour le football offensif des Bleus.
Ils vont alors réaliser une deuxième mi-temps de toute beauté balayant
les doutes qu'on pouvait avoir à leur égard.
Mais souvent maladroits dans les 16 mètres, les attaquants français se
montrent incapables de concrétiser leurs nombreuses occasions et de prendre
l'ascendant au tableau d'affichage.
La dernière minute du temps réglementaire est marquée par la violente frappe
lointaine du latéral français Manuel Amoros qui s'écrase sur la barre transversale
de Schumacher. Mais dans les arrêts de jeu, les Allemands se rappellent
au bon souvenir de tous par un tir croisé qui oblige Ettori à réaliser
une spectaculaire parade en deux temps.
La prolongation débute parfaitement pour la France. En position d'avant-centre,
le stoppeur français Marius Trésor reprend de volée un coup franc excentré
et donne l'avantage aux Bleus (93e). Toujours aussi offensifs, les Bleus
continuent de déferler par vagues sur la défense allemande. À la 99e minute,
Dominique Rocheteau remonte la balle sur l'aile droite, transmet à Platini
qui renverse vers Didier Six sur la gauche. L'ailier gauche français temporise
un peu et sert en retrait Alain Giresse qui décoche une frappe à la limite
de la surface. La balle frappe le poteau avant de rentrer dans la cage
allemande. L'image de la joie de Giresse courant ivre de bonheur tel un
pantin désarticulé restera à jamais figée comme un grand moment du football
français.
À 3-1, les Bleus semblent s'ouvrir la route vers la première finale de
leur histoire, mais seulement quatre minutes après le but de Giresse, alors
que les Bleus continuent toujours de camper dans les 16 mètres allemands,
une première faute de Forster sur Giresse non sifflée puis une deuxième
sur Platini, permet aux joueurs allemands de contre-attaquer : l'attaquant
allemand Rummenigge, tout juste rentré en jeu, réduit le score (103e) en
reprenant d'un revers du pied gauche un centre devant le but.
La rentrée en jeu de Rummenigge pose visiblement un véritable problème
aux Bleus, incapables d'adapter leur organisation au renfort offensif des
Allemands. Le match change soudain d'âme. Désormais, ce sont les offensives
allemandes qui se multiplient tandis que les Français apparaissent débordés.
Confirmation dès l'entame de la seconde période des prolongations lorsque
Fischer, démarqué dans la surface de réparation française, arrache l'égalisation
d'un superbe retourné acrobatique (108e). La fin de la prolongation tourne
au calvaire pour les Bleus, mais le score ne change plus. Pour la première
fois de l'histoire de la Coupe du monde de football, un match va se jouer
aux tirs au but.
Giresse, qui tourne ostensiblement le dos à Schumacher avant de s'élancer,
est le premier joueur à tirer… et à marquer. Le capitaine Manfred Kaltz
lui répond. Amoros machônne son chewing gum, prend deux pas d'élan et avec
un exceptionnel sang froid trouve la lucarne de Schumacher.
C'est ensuite au tour du vétéran Breitner de ne pas trembler. Rocheteau
inscrit le troisième tir français, avant que Stielike n'échoue face à Ettori.
L'allemand est alors effondré et se recroqueville sur lui même. Le réalisateur
de la télévision espagnole est encore fixé sur Stielike, en larmes dans
les bras de Littbarski, lorsque Six échoue à son tour. Six s'écroule de
la même façon que le fit Stielieke.
En inscrivant son tir, Littbarski remet donc les deux équipes à égalité.
Après Platini et Rummenigge, c'est au tour de Maxime Bossis de s'élancer.
Sa frappe, repoussée par Schumacher, offre une balle de match à l'Allemagne,
balle de match que Horst Hrubesch se charge de transformer en victoire,
envoyant la Mannschaft en finale
Quelques jours plus tard, les Français s'inclinent 3-2 contre la Pologne
pour la 3e place tandis que les Allemands sont dominés 3-1 par l'Italie.