Les Souvenirs de Jean-Jacques Marcel recueillis par OM4ever
"Je suis parti de Brignoles pour Sochaux à 18 ans et j'ai intégré l'équipe
des Lionceaux, l'équivalent du centre de formation d'aujourd'hui.
J'ai disputé 3 matchs la première année en professionnel puis j'ai été
rapidement titularisé, portant même le brassard de capitaine à 21 ans.
Après la Coupe du monde de 1954 où je fus cité parmi les meilleurs joueurs
de la compétition (avec Puskas, Kocsis, Fritz Walter, Schiaffino et Didi),
j'ai rejoint l'OM de mon regretté ami Roger Scotti.
Curieusement, je ne fus plus sélectionné durant une année, malgré mes bonnes prestations olympiennes, ce qui fit dire aux journalistes marseillais qu'ils étaient prêts à payer mon voyage à la fédération." |
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"Je fus rappelé l'année suivante, en Octobre 1955 contre la Suisse, devenant titulaire de l'équipe de France jusqu'en 1961.
La Coupe du Monde 1958 en Suède fut un sommet, avec la 3eme place acquise
contre l'Allemagne.
Mais nous aurions pu faire encore mieux.
Je fus blessé et indisponible contre la Yougoslavie, qui nous battit d'ailleurs
3 à 2, mais je pus jouer tous les autres matchs.
Contre le Brésil, Robert Jonquet se brisa le péroné, et je pris sa place.
Jusque là, j'avais muselé Pelé, mais je me dis aujourd'hui que si le pauvre Albert Batteux avait fait passer Kaelbel à la place de Jonquet,en faisant reculer Vincent arrière, et en me laissant à ma place, peut-être aurions nous battu le Brésil." |
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"Après la Coupe du Monde, l'OM qui avait recruté une grosse équipe réalisa
une mauvaise saison et descendit en Deuxième Division.
Blessé au ménisque, les dirigeants de l'OM ne croyaient plus en moi et
Toulon qui venait de monter en Première Division fit appel à moi avec le
regretté Maurice Laffont.
L'année suivante, Reims et le Racing voulurent me recruter et c'est finalement
au club parisien que je fus transféré.
J'y ai passé des saisons extraordinaires, nous jouions un Football offensif
sous la direction de Pierre Pibarot.
Je me rappelle d'un match où nous avions battu Metz 10 à 2.
Malheureusement, le titre nous a échappé d'un but au goal-average en 1962, ce fut Reims qui fut sacré." |
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"J'ai eu l'honneur d'être capitaine de l'équipe de France avec Georges Verriest.
A la fin de ma carrière, je suis retourné à Brignoles.
Avec les anciens de Suede, nous nous retrouvons 3 à 4 fois par an, je viens
de passer quelques jours avec Raymond Kopa.
Le Football a changé, et les anciens ne sont pas reconnu à leur juste valeur.
France Football m'a oublié en publiant les 100 meilleurs joueurs Français
du siècle, alors qu'en 44 sélections, j'ai été cité 40 fois parmi les meilleurs
joueurs de l'équipe de France."
"Aujourd'hui, en posant mon regard sur l'équipe de l'OM, je trouve
que Jean Fernandez est un excellent entraineur et qu'il devrait y faire
du bon travail.
Le recrutement a été intéressant, il reste aux joueurs à acquérir une bonne
complémentarité et une meilleure homogénéité.
Je vous remercie de parler de nous sur votre site Internet, il est important de conserver la mémoire des anciens."
Jean-Jacques Marcel Mai 2005
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MARCEL (Jean-Jacques) .
Né le 13 juin 1931 à Brignoles.
44 sélections (et 3 buts) de 1953 à 1961.
Un véritable personnage olympien au caractère difficile mais au talent
unanimement reconnu.
Formé à Brignoles par Olej, Marcel devint pro à Sochaux puis vint enfin
à l'O.M. de 1954à 59. Acheté par Toulon après la chute de l'O.M. il devint
par la suite l'un des hommes de base du Racing. Technicien de très haut
niveau, il fut l'un des meilleurs demis de son époque et prit part à la
fameuse épopée suédoise en 58.
Il fut capitaine de l'Equipe de France de Georges Verriest en 1960 contre
la Bulgarie
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Jean-Jacques Marcel battit le record de transfert pour passer de Sochaux
à l'OM après la Coupe du Monde 1954.
Pour 16 Millions de Francs, somme considérable à l'époque, il arriva à
l'OM à 23 ans.
Cette année-là, l'OM fit un début de saison tonitruant et, avec un quatuor
exceptionnel formé de Scotti, Marcel, Ben Barek et Andersson, prit la tête
du Championnat.
Mais une défaite à Toulouse avec des incidents (pénalty douteux et but
refusé), suivi d'une défaite au Vélodrome contre Reims va provoquer une
glissade vers le milieu du tableau.
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Jean-Jacques va ensuite s'imposer à l'OM même si les résultats du club
olympien ne sont pas exceptionnel et devenir l'un des piliers de la Grande
équipe de France de Kopa, Fontaine et Piantoni qui connaitra son heure
de gloire en Suède où Just Fontaine inscrira 13 buts.
Avec son grand complice Roger Scotti, il forme une paire de demi remarquable
mais ils ne joueront qu'un seul match ensemble contre la Hongrie de Puskas
à Colombes.
La France s'inclinera 2 à 1 malgré un but refusé à Cisowski durant les
arrets de jeu.
Cette saison 56/57 verra l'OM remporter la Coupe Drago contre Lens au Parc des Princes, ce qui sera le seul titre empoché par
Jean-Jacques Marcel à l'OM.
Il y jouera d'ailleurs souvent demi droit ou gauche, Inter droit ou gauche
en marquant pas mal de buts décisifs, mais aussi arrière central, précurseur
de Franz Beckenbauer dont il possédait la classe et l'élégance.
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En 1957/58, l'OM frole la descente et Jean-Jacques fait le maximum pour sauver la situation.
L'OM se sauve grace à Jean-Jacques qui réalise un match exceptionnel avec
la France contre l'Espagne de Di Stefano, avant de réussir une brillante
Coupe du Monde en Suède.
L'année suivante, l'OM pourtant renforcé descendra en Deuxième Division,
Jean-Jacques rejoindra Toulon puis le Racing où il brillera encore, devenant
le Capitaine de l'Equipe de France.
Mais la retraite pour blessure de Kopa, Fontaine et Piantoni provoquera
l'élimination de la Coupe du Monde 1962 au Chili. Jean-Jacques Marcel ne
renouvellera pas sa brillante prestation de 1958.
Jean-Jacques s'était retiré à Marseille, où il nous a quitté en 2014.
Merci de ta gentillesse et de nous avoir tant fait rêver. |
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ci-contre video du but de Marcel contre la Bulgarie sur le site de l'INA |
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