Si on reste sur un point de vue comptable, cette évidence ne peut que réconforter
les choix des décideurs du club Olympien la saison dernière quand ils se
sont séparés de quelques gros salaires importants et de Didier Deschamps.
21 victoires, 8 nuls, 9 défaites, pour l'OM, c'est un bilan inespéré.
On peut regretter des défaites à domicile, un jeu pas toujours très spectaculaire,
mais après un exercice 2011/2012 en demi-teinte, on ne va pas faire la
fine bouche.
Car remplacer Deschamps n’était pas évident et le challenge qui se présentait
était compliqué pour Baup.
Dédé avec un bilan mauvais en Championnat avait obtenu un nouveau titre
avec la Coupe de la Ligue et une participation aux quarts de finale de
la Champion's League, mais dans une ambiance détestable.
Un ressort était cassé, Didier Deschamps et José Anigo ne se parlaient
plus, on immagine que tout était tendu à La Commanderie.
Mais les dirigeants ont pu réaliser un recrutement intelligent sans de
gros moyen, avec plusieurs départs de joueurs importants, Diarra, Azpilicueta,
M'bia, Rémy, Kaboré, Brandao, excusez du peu.
L'équipe a trouvé une complémentarité tactique qui a porté ses fruits tout
au long de la saison sur le plan des résultats.
On peut ajouter que la force d’Elie Baup est d’avoir su mettre en place
une équipe justement bâtie pour gagner, pour prendre des points.
Il ne pouvait qu'être que satisfait:
"Le bilan est fait par les chiffres : on est deuxième avec 71 points. Il
est fait avec beaucoup de sueur, d’efforts et d’une qualification directe
pour la Champions League avec un bon état d’esprit et beaucoup de générosité.
Dès le départ, je me suis jeté dans la bataille sans calcul.
Chaque pas, chaque victoire m’ont donné plus d’élan pour lutter face aux
19 équipes du championnat.
Il faut garder notre ligne de conduite. Initialement, notre saison, par
rapport aux objectifs économiques, était une saison que l’on pourrait qualifier
d’intermédiaire.
On est allé au-delà des objectifs et cela permet de bien entamer l’intersaison
en termes d’approche pour la suite que ce soit dans la recrutement ou la
travail.".
Capable de remobiliser le groupe, il a été l’homme de la situation.
Il faut aussi saluer le mercato hivernal avec Romao, Sougou mais aussi
Lucas Mendes et Barton.
L’Anglais a su, à un moment donné, réconcilier l’équipe avec le public,
il a été le lien qu'attendent les supporters.
Avec des joueurs cadres comme Mandanda, Fanni, N'Koulou, Valbuena et Gignac,
tout le monde se mit au diapason.
Le club a aussi mûri et cette maturité a permis au groupe de passer, sans
encombre, les périodes plus délicates qui surviennent dans une saison.
Les dirigeants ont pris du recul sur les événements.
La saison s’est forgée sur les six victoires consécutives historiques du
début de saison, durant lesquelles l’OM s’est construit un mental, une
détermination indispensables à sa réussite.
On peut malgré tout critiquer aussi la qualité du jeu de l’OM, car on n'a
pas vibré avec intensité au Vélodrome, avec un record des 1 - 0 battu.
On rétorquera que l’essentiel en football est la victoire, peut-être, mais
on sait très bien que le club des Ben Barek, Andersson, Skobla, Papin,
Drogba et autres Ribéry ne peut pas se contenter de ça sur le long terme.
C'est d'ailleurs l'avis de José Anigo.
Vincent Labrune met en avant son bilan avec ce redressement financier et
sportif cette saison.
« Notre place n’est pas inespérée, c’est le fruit d’un gros travail.
Ça ne marche pas à chaque fois, mais cette année, ça a marché et sincèrement,
on est très content pour Elie, le staff et les joueurs qui ont tout donné.
On les a beaucoup critiqués sur le jeu mais à un moment donné, ce qui est
important quand on est à l’OM, c’est de ne rien lâcher.
L’objectif, pour un club comme l’OM, c’est de finir de façon récurrente,
régulière et systématique, sur le podium de ligue 1.»